Bali et la préparation de Copenhague ont donc permis ce fabuleux changement dans les
politiques internes des Etats. Cela ne s'est pas fait sans heurts (tensions en Inde, difficultés
aux Etats-Unis à faire voter la loi au Congrès, rejet par le Sénat Australien du plan climat...),
mais la dynamique était clairement positive.
2. QU'ATTENDIONS NOUS DE COPENHAGUE ET QU'AVONS NOUS OBTENU ?
La conférence de Copenhague devait aboutir à un accord donnant suite au protocole de Kyoto
qui arrivera en échéance en 2012. En effet, malgré les progrès accomplis, la situation reste
préoccupante. Ainsi, Hervé Le Treut, climatologue français spécialiste de la modélisation du
climat explique à l'AFP qu'« en termes d'émissions de CO2, on est au-delà du pire scénario
qui avait été imaginé dans les projections du GIEC".
Nous attendions 4 éléments des résultats de Copenhague :
2.1 Réduction des émissions de GES
Nos attentes :
Division par deux des émissions mondiales d'ici 2050. Cela implique pour 2020
Une réduction de 40% pour les pays industrialisés (par rapport à 1990)
Une réduction de 15% a 30% pour les émergents (par rapport à la tendance actuelle)
Les résultats :
L'accord ne mentionne que l'objectif de limiter le réchauffement en deçà de 2°C par rapport
aux températures pré-industrielles. C'est, déjà, une bonne nouvelle car, pour la première, un
accord international adopte cet objectif et surtout fait explicitement référence à la science et
aux recommandations du GIEC. Cependant, cet objectif avait déjà été retenu par le G8 en
Italie en juillet 2009 et repris quelques jours plus tard par le forum des grandes économies
(MEF), qui regroupe une vingtaine d'Etats collectivement responsables d'environ 80% des
émissions de GES. Ce forum avait affirmé que Copenhague serait l'occasion de trouver un
accord sur un objectif à 2050, qui ne figure pas dans le texte négocié le 19 décembre.
Concernant 2020, le système mis en place est très flou. Les Etats devront, d'ici fin janvier
2010, transmettre leurs objectifs de réduction des émissions. Pour l'instant, les engagements
annoncés sont les suivants :
Les annonces des pays industrialisés se situent entre 10% et 19% de réduction des émissions en
2020 par rapport à 1990, alors même que le GIEC recommande une fourchette comprise entre
25% et 40%
Les annonces des grands émergents sont par contre cohérentes avec les recommandations du
GIEC. Même si la Chine semble en dessous de ce qu'elle pourrait faire, la réduction cumulée des
grands émergents par rapport à la tendance est aujourd'hui autour de 25%, soit dans le haut des
recommandations des scientifiques qui préconisent une réduction de 15% à 30%.