At Ecriture-Exemples et ressources ( DOC - 56 ko) - UPR PACA

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QUELQUES EXEMPLES DATELIERS DECRITURE
FACILES A METTRE EN ŒUVRE EN MILIEU PENITENTIAIRE
Jean Luc Bourdeau
Enseignant spécialisé exerçant en milieu pénitentiaire
Les « cadavres exquis »
Il en existe de plusieurs sortes et on peut en inventer d’autres. Ils ont l’avantage de faciliter la mise à
distance vis-à-vis de l’écriture et du groupe. Ils sont excellents pour mettre en route l’activité et permettent
aux personnes de découvrir d’autres propositions d’écriture que la leur propre.
Dans les cadavres exquis, on s’appuie sur le hasard du collectif, la découverte et la rigueur du cadre
proposé.
Le principe de base est d’écrire une ligne (une ou deux phrases, quelques mots) et de replier la feuille sur ce
que l’on a écrit. Ensuite, on fait passer la feuille à son voisin et ainsi de suite.
Au bout d’un moment, on s’arrête, on déplie les feuilles et chacun est chargé d’en lire une au groupe.
Plusieurs entrées et variantes sont possibles :
Parcours de vie :
- Quand j’avais 5 ans, je …
- Quand j’avais 10 ans, je …
- Quand j’avais 15 ans, je … ect… jusqu’à 100 ans.
Cadavre exquis « Je me souviens »
On peut s’appuyer sur un personnage dans une situation particulière. Le texte final collectif reflète les
éléments essentiels de la vie du personnage.
Exemple : Un soldat des tranchées de 14-18, juste avant de mourir. Il se souvient…
Une époque en général? « Je me souviens de mon enfance… »
Un évènement particulier ? « Je me souviens quand je suis tombé de l’échelle…)
La famille ? « Je me souviens de mon père…, de ma mère …. ? ect…
Une sensation ? Une grande joie ? Un malheur ? Une personne en particulier ? Une première fois ?
Des souvenirs sensuels ? douloureux ? vagues ?oubliés et qui reviennent ? Des souvenirs dont on a honte ?
Une activité particulière ? Une activité où l’on a été valorisé ? discrédité ? ect…
Variante :
On peut parler de soi et de ses propres souvenirs qui vont être mélangés dans le groupe…
Questions/réponses avec en alternance « Qu’est ce que… » et « C’est » :
Exemple :
- Qu’est ce que la théorie du Bing Bang ?
- C’est un long chemin qui même vers toi.
Cadavres exquis avec structure contrainte :
- Complément de lieu obligatoire : « A tous les coins de rue dans la ville »
- Sujet « étoffé » : « les gens toujours pressés »
- Verbe transitif : « cherchent »
- COD : « l’aigle noir »
- Complément de manière : « désespérément »
- Complément de temps : « chaque matin en se levant »
Variante : on peut créer un texte avec des phrases écrites à tour de rôle. Le meneur doit alors fixer
quelques contraintes pour garder la cohérence d’ensemble. (On impose le premier mot, le dernier, on fixe
des personnages, des lieux, des temps, des thèmes particuliers…)
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Cadavre exquis « débat d’idées » ou "réflexif"
Sur une question générale qui interpelle, qui questionne, qui peut faire débat, chacun donne une courte
opinion en répondant à une question du meneur (ou une injonction), puis passe à son voisin.
Au bout d’un certain nombre de réponses, on partage les textes réflexifs ainsi écrits.
Exemple : La question de l’écriture en milieu carcéral.
Les participants pondent par écrit ( 1 ou 2 lignes) aux questions posées oralement par le meneur. Quand
Chacun a répondu à la première question, on cache et on fait tourner les feuilles. Au bout d’un moment, le
meneur récupère toutes les feuilles et, au hasard, les redistribue pour lectures partagées.
Questions possibles :
Est-ce facile d’écrire ? A quoi ça sert d’écrire ? Est-ce que tout le monde peut écrire ? Comment on apprend
à écrire ? Qu’est-ce qui peut bloquer l’écriture ? Est-il indispensable d’être lu ? Est-ce que ça peut être
dangereux d’écrire ? ect…
Débuts de phrases possibles (inducteurs d’écriture) :
Ecrire, c’est… C’est aussi… C’est encore…
Ecrire, c’est malgré tout… C’est toujours…
Ecrire, c’est… C’est parfois…, C’est souvent…
Prolongement : Les participants peuvent proposer des questions…
Les réservoirs de mots pour se lancer dans l’écriture :
C’est une des techniques de base des ateliers d’écriture. C’est une contrainte libératrice car chaque mot
imposé est une fenêtre ouverte sur des nouvelles idées, d’autres souvenirs, un nouveau personnage, de
nouvelles perspectives et péripéties…
Cette banque de mots aide à affronter la « page blanche ».
Le principe est d’écrire librement mais en s’obligeant à utiliser tous les mots d’une liste (1 seule fois) dans
son texte.
Il existe de nombreuses variantes mais les mots sont souvent choisis avant l’annonce de la consigne
d’écriture du texte. Ils n’ont pas forcément de rapport direct avec le thème du texte à écrire (ça en devient
me plus riche!).
Les possibilités pour constituer le réservoir de mots :
(entre 10 et 15 pour un texte à écrire d’une dizaine de lignes)
- Les choisir à l’écoute du texte lu par le meneur.
- Surligner les mots dans un texte littéraire.
- A partir d’un mot, chercher d’autres mots par association d’idées (pôle idéel) et/ou par sonorités et
rimes (pôle matériel).
Exemple : HUMAIN Pôle idéel : Humanité, frère, humanitaire, sentiment, respect, écoute, aide…
Pôle matériel : Humer, chemin, main, demain…
- Par association d’idées : 1 mot fait penser à deux autres ect… ou l’inverse (voir tableau mots).
- Par acrostiche…
Prolongement : En plus de la liste de mots, le meneur peut préciser une consigne d’écriture : « C’est un
soldat qui écrit à sa mère ». Il peut imposer une forme de texte : haïkus, poésie, narration…
Un début, une fin :
Lors de la première phase collective, les participants sont invités à choisir une phrase dans un texte (ou à
l’écoute d’un texte, à l’écoute des phrases écrites par les autres participants. Cela peut également être une
phrase qu’ils ont eux-mêmes écrite, à l’occasion d’un premier jeu d’écriture (nombreuses variantes).
Idem pour une seconde phrase (si possible en utilisant une autre technique).
La contrainte d’écriture est alors la suivante : Ecrivez un texte qui commence par votre première phrase et
qui termine par la deuxième.
Variante: Choisir plusieurs expressions dans un texte littéraire puis les placer librement ensuite lors de
l'écriture de son propre texte.
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Je me souviens :
Cet atelier est inspiré d’écrits de Georges Pérec. Il existe une manière de le démarrer où chaque participant
va écrire un certain nombre de « Je me souviens » très courts (en 1 ligne : Je me souviens des colères
terribles de mon père. »)
Ensuite, le principe consiste à développer au moins l’un des « Je me souviens » qui appartient à une autre
personne du groupe (pour favoriser une prise de distance avec sa propre histoire).
Ensuite, dans une écriture individuelle, chacun développe le souvenir par des indications de temps, de
lieu, de couleur, d’odeur, de tonalité particulière (tristesse, joie, mélancolie, humour, douceur, cruauté…) et
des précisions sur les personnages liés au souvenir.
C’est comme :
Ce jeu se déroule en deux temps. Dans un premier temps, chaque participant choisit un verbe, ou une
phrase pouvant induire la locution « c’est comme », et l’inscrit sur une bande de papier.
Dans un deuxième temps, et sur un papier différent, il termine une phrase commençant cette fois-ci par
« C’est comme », et n’ayant aucun rapport de sens avec le premier écrit.
Une fois mélangés, on tire ensuite au sort un papier de chaque groupe. Les phrases obtenues se révèlent
souvent pleines de signification :
Exemples :
Juger, c’est comme faire un bon geste en passant.
L’avenir, c’est comme un enfant qui pleure.
Oublier, c’est comme espérer l’amour en pleurant tous les jours.
Transformation de textes :
Choisir un texte court (entre 6 à 10 lignes) et le réécrire en 2 étapes :
1- Ecrire le contraire de chaque nom, verbe, adjectif, adverbe (On peut modifier si besoin un peu la phrase
pour que ça veuille dire le contraire).
2- A partir de ce texte réécrit (avec les contraires), le réécrire de nouveau en cherchant un synonyme à
chaque nom, verbe, adjectif, adverbe (On peut modifier si besoin un peu la phrase pour que ça veuille dire
la même chose).
Ce jeu d’écriture oblige à aller chercher dans le champ lexical des mots des antonymes (contraires) et des
synonymes. Ça entraîne aussi à modifier la structure des phrases.
Celui qui :
« Celui qui… » (ou « Celle qui ») est un inducteur d’écriture (ou incipit) qui peut faciliter la mise en
écriture des participants à l’atelier, les mettre sur les rails.
Exemples :
Celui qui se cache derrière son ombre.
Celle qui a peur de tout perdre en un instant.
Celui qui ne peut survivre à ses blessures anciennes.
Celle qui cherche un chemin qu’elle ne trouve pas.
Celui qui cherche sa place dans le groupe.
Celui qui se construit une forteresse imprenable.
Celle qui reste enfermée dans un labyrinthe de certitudes.
Celui qui n’en peut plus.
Prolongements avec d’autres incipits : « Je pense à… », « Je pense que… » …
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D’autres débuts de phrases inducteurs (ou incipits)
J’aime…. , j’aime pas … J’aime …., j’aime …..
J’ai peur de … Je suis heureux quand…
Si j’étais un animal, je serais … Si j’étais une couleur, je serais …
Je me souviens…
Si j’étais un personnage célèbre, je serais …
En 2030, j’aurais … ans, je …
Si j’étais un lieu, je serais ….
J’aimerais … j’aimerais …
Si je devais partir vivre sur une île déserte, j’emmènerais …
Mon plat préféré, c’est …
En 2040, j’aurais … ans, je …
Si j’étais un sentiment, je serais …
Ce matin, je me suis levé à … h…, j’ai …
Dans la vie, ce qui me fait rêver, c’est … Dans la vie, ce qui me préoccupe, c’est …
En 2020, j’aurais … ans, je …
Je me dis souvent que …
En 2050, j’aurais … ans, je …
J’aime la nuit parce que …
Je n’aime pas la nuit parce que …
Je sais très bien où je vais parce que …
Je ne sais pas trop où je vais parce que …
La vie est bizarrement faite, ….
Si je pouvais tout recommencer…
Partir pour aller où?…
On peut aussi beaucoup s’amuser à écrire des listes : listes de mes petites manies, de mes peurs, de mes
petites joies, de mes fantasmes, de mes mensonges, de mes vantardises, liste des petits riens qui me font
plaisir…
A partir de là, on se créé des réservoirs de mots, on se donne des pistes pour choisir d’approfondir tel ou
telle…
L’appui sur des textes littéraires :
Transformations de textes, réductions, nouveau texte écrit à partir d’un texte littéraire de départ…
Voir de nombreuses propositions dans l’ouvrage « Ateliers d’écriture pour la formation d’adultes », Alain
Héril et Dominique Mégrier, Retz, 2000.
L’appui sur les arts visuels + Deux ateliers sur « La nuit »:
(Voir autres ressources envoyées aux stagiaires)
Pour les publics relevant de l'illettrisme :
L’appui sur des listes constituées à l’oral et retranscrites au tableau par l’enseignant peuvent ensuite aider
les apprenants à écrire un court texte (par choix dans la liste, puis copie à la suite d’un incipit).
Idem pour l’écriture d’une phrase courte à partir d’un petit réservoir de 3 à 5 mots.
Voir ressources sélectionnées sur le site : www.remora-prefobguyane.org
(ressources envoyées par mail aux stagiaires)
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DES SITES RESSOURCES
Pour se documenter et s’interroger sur les ateliers d’écriture…
Des bibliographies sur les ateliers d’écriture
- Une bibliographie élaborée par le GFEN. Cette bibliographie regroupe des livres, des mémoires, des
revues, des ouvrages récents hors ateliers mais utiles pour inventer des ateliers spécialisés ”, ainsi que
des publications du GFEN.
http://www.chez.com/gfen/Biblioateliers.html
- Une bibliographie présentée par Écrivains Sans Frontières. Elle s’articule autour de différents rubriques,
à savoir : l’art d’écrire, ateliers d’écriture, stylistique, grammaire, dictionnaires, outils, édition, propriété
intellectuelle, et la condition de l’écrivain.
http://membres.multimania.fr/esfsite/
- Des ouvrages et articles sur le site d'Aleph-Écriture
http://www.aleph-ecriture.fr/Des-conseils-en-ecriture
Des généralités, théories, principes…
- Écriture créatrice et apprentissage de la langue. Jean-Pierre Depétris, propose une lecture en ligne de
son mémoire intitulé Une expérience d’atelier d’écriture à Marseille ”. Plan du mémoire : 1/ L’usage de la
langue ; 2/Ébauches d’une méthode ; 3/ Grammaire et intuition ; 4/ L’emploi de la langue.
http://jdepetris.free.fr/ecretapp/pref.html
- Aleph propose un atelier par e-mail et une aide individuelle à l’écriture. Voir sur le site les 12 principes
organisant peu ou prou les ateliers d’écriture proposés par Aleph. L’atelier vise à la fois l’acquisition
d’aptitudes diversifiées et l’affirmation d’un rapport personnel à l’écriture.
http://www.aleph-ecriture.fr/
- L’Atelier d’écriture et la réécriture au service de la didactique du Français. Le Grafec (Groupe Mafpen
d’animation des formations à l’écriture) de l’académie de Grenoble met en ligne ses conceptions de la
séquence didactique en Français, illustrées d’exemples de textes écrits et réécrits sur consignes.
- GFEN, mouvement de recherche et de formation en éducation, agrée par le Ministère de l’Éducation
nationale et de la Jeunesse et des Sports, propose une bibliographie, ainsi que des articles, tels que : Le
risque de l’éducation ? C’est de rater la démocratie ; l’étonnement en atelier d’écriture ; une nouvelle
école littéraire ; l’engagement et les ateliers ; animer des ateliers…
http://www.chez.com/gfen/secteurpo.htm
- Cahiers pédagogiques. Éditorial du n°388-89 octobre-novembre 2000. Titre : apprendre à écrire ou écrire
pour apprendre ? de Jacques Crinon.
Des conseils, des méthodes…
- Les enfants d’Anatole, méthode, élaboration d’ateliers d’écriture.
http://etablissements.ac-amiens.fr/0601178e/enfants_anatole.htm
- Liste d’exception s’inventent et se diffusent des ateliers et des textes de classes du monde
francophone, de la maternelle au lycée. Organisation générale, élaboration d’une consigne, déroulement
d’une séance en classe, après la classe…
http://www.chez.com/verotibo/ecrit/accueil.html
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