Annexe 2 Le parcours tortueux de la loi Florange
financières directes finalement passées à la trappe, le législateur entend contraindre les
employeurs à effectuer de telles recherches en en faisant désormais une condition
d'homologation du plan de sauvegarde de l'emploi par l'administration (article 21).
Parallèlement, la loi introduit la possibilité pour l’autorité administrative (article 22) de
réclamer le remboursement d'aides publiques versées dans les deux années précédentes, à
compter de l’entrée en vigueur de la loi, en cas de fermeture d'un site pour lequel existait un
repreneur. Selon la rédaction, les aides concernées s’entendent des aides relatives à
l’établissement cédé (installation, développement économique, recherche ou emploi). Notons
au passage que le périmètre des aides varie légèrement entre les deux textes puisque la loi
ESS ajoute les aides liées à la recherche donc a priori des dispositifs comme le Crédit Impôt
Recherche (CIR) dont les montants peuvent être conséquents et dont FO revendique la mise
en œuvre d’un suivi et d’un contrôle strict par les pouvoirs publics.
Par ailleurs, la loi crée deux obligations d’information
relatives aux possibilités de reprise de
l’activité par les salariés :
Une obligation d'information en amont d’un projet de cession dans les entreprises de moins de
250 salariés
L’article 19 prévoit que les salariés devront être informés directement (à côté des
représentants du personnel) au minimum deux mois avant l’officialisation de la cession afin
de leur permettre de présenter une offre de reprise à l’entreprise cédante. Autant dire que les
deux mois prévus apparaissent dérisoires au regard des enjeux et de la complexité d’un tel
projet.
Une fois ces deux mois écoulés, le propriétaire dispose d’un délai maximal de deux ans pour
réaliser la cession, sans quoi la procédure d’information repart de zéro. Précisons qu’il n’est
pas tenu de répondre favorablement aux offres éventuelles des salariés. L’ensemble de ces
obligations vient s’ajouter, sans s’y substituer, aux modalités traditionnelles d’information /
consultation du comité d’entreprise.
Une obligation triennale d’information à destination des salariés
Les entreprises employant moins de 250 salariés seront par ailleurs tenues d’informer, au
moins une fois tous les trois ans, leur personnel sur les modalités de reprise d’une entreprise
par les salariés (avantages, difficultés, dispositifs d’aide…). Un décret ultérieur viendra
préciser le contenu et les modalités de cette information selon la taille des entreprises
concernées.
*
A ce stade, les critères d’appréciation du respect de ces nouvelles obligations comme les
moyens concrets, humains et budgétaire, de l’administration indispensables pour investiguer
et donc contrôler demeurent pour le moins incertains et Force Ouvrière craint légitimement
qu’on en reste aux simples déclarations d’intention en la matière. Le remboursement des aides
publiques apparaît comme un minimum certes bienvenu mais encore faut-il que ces nouvelles
Ces obligations font écho à l’article 4 de la loi visant à reconquérir l’économie réelle stipulant que
« L'administrateur informe les représentants du comité d'entreprise ou, à défaut, les délégués du personnel ou le
représentant des salariés de la possibilité qu'ont les salariés de soumettre une ou plusieurs offres. »