Il est intéressant d’examiner les cas de quelques biens de consommation courante.
Considérons un bien « très » nécessaire, comme le pain par exemple. D’après vous son
élasticité, à partir de la valeur du prix en usage à un moment donné, est-elle grande ou petite ?
Autre façon de parler : la demande en pain est-elle élastique ou inélastique ?
Mêmes questions avec d’autres biens de consommation.
Et la dérivée logarithmique dans tout ça ?
Il suffit de reprendre la formule : e =
, e est égale à la dérivée logarithmique
de d, la fonction de demande par rapport au prix, multipliée par px. Si d =
-
px, alors :
e =
px =
. Formule qui permet de calculer l’élasticité à partir d’une valeur
de la demande. Par exemple si d = 3 (ie px = 1), alors e = -
. Si d =
(ie
=3), alors e = -
. Le modèle « renvoie » le phénomène suivant.
Lorsque le bien est bon marché, la demande est forte et inélastique. Une variation (faible
toujours) du prix n’influence guère la demande. Au contraire, si le bien est cher, il est
beaucoup moins demandé et la demande devient très élastique (une augmentation à partir du
prix déjà élevé, fait baisser très sensiblement la demande). Imaginer que le bien en question
soit le pain. À 4F (= 1 unité) la baguette, le français moyen consomme « ses » 3 baguettes par
jour (et par personne évidemment). Si le prix augmente de 10% (4,40F) il ne modifie guère
ses habitudes de consommation et celle-ci ne baisse que de
10%, soit à peine plus de
1%. Si le prix de la baguette est très élevé - 12F la baguette – et si son prix augment de 10%,
alors la demande (en supposant que la fonction de demande reste la même) chute plus
nettement, exactement de
10 %, c’est à dire de près de 4,3 %. Ainsi même pour une
demande inélastique, la hauteur du prix est un facteur déterminant.
Élasticité de la demande par rapport aux revenus
Dans l’étude de la consommation des ménages les économistes parlent de l’élasticité-revenu.
Il s’agit toujours de la même définition, appliquée cette fois à la fonction de demande d, d’un
bien X, en fonction du revenu R. On a : e
=
R = ln(d(R))’
R.
Pour des biens « normaux » e est positive (on suppose que d est une fonction croissante de
R) : plus le revenu augmente, plus la demande est forte. Un bien normal est considéré comme
un produit de luxe, ou de confort, si e > 1. Au contraire, si son élasticité-revenu est inférieure
à 1, il est considéré comme un bien de première nécessité ou de subsistance.
Lorsque l’élasticité-revenu d’un bien est négative, il s’agit d’un bien qui conduit le
consommateur à moins consommer lorsque son revenu augmente. Un tel bien est qualifié de
bien inférieur.
Notion d’élasticité croisée
Soit 2 biens X et Y qui entretiennent des rapports « naturels » entre eux. Par exemple X =
demande de pâtes et Y = demande de riz ; ou X = demande de disques compacts et Y =
demande de lecteurs de disques compacts (les demandes font référence à une même
population). On définit l’élasticité croisée de X et de Y :