X - NEPHROPATHIE DIABETIQUE
1 – INTRODUCTION
L’atteinte rénale chez le diabétique s’intègre dans le cadre des complications micro-angiopathiques. Elle
correspond à une atteinte glomérulaire. Sa prévalence a augmenté (par augmentation de la prévalence du diabète,
sa survenue plus précoce, et l’amélioration de la prise en charge cardio-vasculaire des diabétiques). Il s’agit de la
première cause de mise en dialyse dans les pays développés et sa proportion progresse (25 à 50%) par
augmentation de la prévalence du diabète de type 2. Or, les patients diabétiques dialysés chroniques ont un
risque de décès vasculaire deux fois plus important que les dialysés non diabétiques et 100 fois plus important
que la population nérale. La mortalité est supérieure à 25% dans les deux ans qui suivent la mise en dialyse
chez les diabétiques. De plus, la dialyse représente un coût d’environ 40 000 euros par an et la greffe nale de
100 000 euros la première année puis 25 000 euros par an.
Il s’agit donc d’une des complications du diabète qui conditionne le pronostic vital. Un dépistage
précoce en améliore le pronostic. . La néphroprotection permet en effet de ralentir la gradation de la fonction
rénale et le risque d’insuffisance rénale chronique terminale, avec ses conséquences humaines et économiques.
La néphroprotection comporte plusieurs axes : le contrôle glycémique strict, le contrôle tensionnel, le
contrôle de la protéinurie et les traitements agissant au niveau glomérulaire comme les inhibiteurs de l’enzyme
de conversion de l’angiotensine (IEC) ou les antagonistes de l’angiotensine 2 (ARA2).
2 - EPIDEMIOLOGIE
La néphropathie diabétique (ND) se développe classiquement chez 30 % des patients diabétiques de
type 1, après 10 à 25 ans d’évolution. En l’absence de prise en charge, le délai entre la survenue d’une
néphropathie incipiens (microalbuminurie) et la survenue de l’insuffisance nale chronique terminale (IRCT)
est de 10 à 15 ans. Ainsi, l’IRCT survient en moyenne 25 ans après le diagnostic du diabète , à un âge moyen
actuellement de 45 ans et concerne notamment les patients ayant présenté un diabète juvénile. On note une
diminution nette puis une stabilisation de l’incidence de la ND chez les diabétiques de type 1 sur les dernières
décennies. Une meilleure correction de l’équilibre glycémique (lecteurs glycémiques, analogues de l’insuline,
pompe externe sous-cutanée à insuline), l’utilisation plus systématique des IEC au stade préalbuminurique et en
première intention dans le traitement de l’hypertension artérielle sont certainement les facteurs à l’origine de
cette amélioration. Contrairement à la rétinopathie diabétique qui concerne 100% des diabétiques de type 1
après 30 ans d’évolution d’un diabète déséquilibré, la ND concerne 30% d’entre eux. Cela s’expliquerait par des
facteurs de susceptibilité ou de protection génétique.
Dans le diabète de type 2, la prévalence de la ND est évaluée à 20% mais l’incidence dépend de l’âge
du sujet au moment de la survenue du diabète et l’incidence cumulée est de l’ordre de 44%. La prévalence de la
microalbuminurie dans le type 2 est estimée à 34%, mais n’est pas aussi spécifique de la ND que dans le diabète
de type 1. L’IRCT survient en moyenne 10 ans après le diagnostic du diabète de type 2 (en raison du délai entre
la survenue du diabète et son diagnostic), à un âge moyen de 65 ans.
3-FACTEURS DE RISQUE POUR LA ND
3-1-Facteurs de risque métaboliques :
3-1-1-Rôle de l’hyperglycémie :
Le mauvais contrôle glycémique est associé à une augmentation du risque de ND. Chez le diabétique
de type 1, l'étude du DCCT (1993) a montré que le risque de développer une microalbuminurie était duit de
43% dans le groupe traité intensivement par rapport au groupe traité conventionnellement (HbA1c inférieure de
2 points en moyenne dans le groupe intensifié, sur une riode de 6,5 ans). Le risque de survenue d'une
protéinurie était quant à lui réduit de 56 % par le traitement intensif.
Dans l’étude UKPDS, portant sur des patients diabétiques de type 2, le risque de développer une
microalbuminurie était réduit de 24% dans le groupe intensifié par rapport au groupe non intensifié (HbA1c
inférieure de 0,9 points en moyenne dans le groupe intensifié, sur une période de 9 ans), soit un néfice de
l’équilibre glycémique comparable à celui observé chez les diabétiques de type 1.Le rôle déterminant de
Mis en forme
l'hyperglycémie dans la survenue d'une ND est bien démontré par les études chez les transplantés rénaux. Il
existe une réversibilité des anomalies glomérulaires après transplantation de reins de sujets diabétiques
protéinuriques chez des receveurs sains. Avec un recul de 7 mois après la transplantation, on constate une
régression complète des anomalies glomérulaires et une absence de protéinurie chez les receveurs. Les signes
anatomopathologiques de ND régressent également chez les diabétiques ayant bénéficié d’une transplantation
pancréatique, mais de façon retardée, 10 ans après la transplantation.
Ces constatations sont des arguments en faveur de l'intérêt de l'objectif normoglycémique dans la prise
en charge du diabète de type 1.
Sur la plan physiopathologique, l’hyperglycémie chronique conduit, par le biais du stress oxydatif, à
une vasodilatation de l’artériole afférente et la sécrétion de facteurs de croissance, qui entraînent une
hypertrophie glomérulaire.
3-1-2-Les dyslipidémies
Il n'existe pas d'argument formel permettant de considérer les dyslipidémies comme un marqueur
prédictif du développement d'une ND. Cependant, l’albuminurie diminuerait sous statine chez les diabétiques de
type 2 dyslipidémiques. Le traitement des dyslipidémies apparaît par ailleurs indispensable en raison du risque
vasculaire que court déjà l'ensemble de ces patients.
3-2- Les facteurs de terrain
3-2-1-Les facteurs génétiques
Un mauvais contrôle glycémique est un facteur nécessaire, mais non suffisant pour le développement
d'une pathologie nale. Selon les études, quelque soit le type de diabète 50 à 80 % des patients diabétiques ne
développeront jamais de néphropathie diabétique. De plus, la prévalence de la ND est plus élevée (40%) dans
les populations hispaniques, asiatiques et des DOM-TOM.
Ceci permet de penser que les altérations rénales surviennent sur un terrain favorisant particulier. Ce terrain fait
intervenir une prédisposition familiale ou ethnique qui a motivé la recherche de gènes candidats principalement
chez le diabétique de type 1.
-Enzyme de conversion de l'angiotensine
L'enzyme de conversion de l'angiotensine I (ACE) joue un rôle dans la régulation de la vasomotricité
systémique et rénale à travers la formation de l'angiotensine II et le métabolisme des kinines. L’ACE conduit à
une vasodilatation de l’artère afférente et une vasoconstriction de l’artère efférente, ayant pour effet une
augmentation de la pression intra-glomérulaire. Les niveaux d'ACE plasmatiques et tissulaires sont
génétiquement déterminés. Il existe une variation inter-individuelle importante sous l'influence d'un
polymorphisme génétique (insertion/délétion : I/D) I-I ; I-D ; DD. Une relation positive a été décrite entre les
taux d'ACE plasmatique les plus bas et un moindre risque de ND en rapport avec un génotype différent. L’allèle
D (profil allélique I-D ou DD) était lié à un plus grand risque de ND.
-Autres gènes
Le polymorphisme du gène de la rénine, les gènes des composants de la matrice extracellulaire, etc...
sont des gènes candidats pour le développement de la glomérulosclérose.
-Contre Transport sodium/lithium des hématies (Na+/Li+CTT)
L'hypertension artérielle est fortement impliquée dans l'histoire naturelle de la pathologie rénale et
vasculaire du diabète de type 1. Un ensemble de caractères communs pourrait être à l'origine du déclenchement
de ces pathologies. L'implication d'un système de contre transport sodium/lithium des hématies (Na+/Li+ CTT)
a été suspectée. Des études ont montré que son niveau de fonctionnement avait un haut degré d'héritabilité et
que l'augmentation de son activité était associée avec une augmentation de la pression artérielle. De plus, une
augmentation de l'activité de cet échangeur de cations a été retrouvée avec une grande fréquence chez les
patients diabétiques de type 1 avec atteinte rénale. D'autres études sont cependant nécessaires pour préciser sa
valeur prédictive.
-L'antiport Sodium/Protons (Na+/H+)
L'activité du Na+/Li+ CTT des hématies a des similitudes avec un échangeur de cations ubiquitaire,
l'antiport Sodium/Protons (Na+/H+). Cet échangeur membranaire est présent au niveau de nombreux types
cellulaires, en particulier au niveau des cellules épithéliales du tubule rénal où il est abondant. Il est responsable
d'une sécrétion acide et d'une réabsorption sodée dans le tubule rénal proximal. Une augmentation de l'activité
de l'antiport Na+/H+ a écrite dans les leucocytes et les hématies de patients présentant une hypertension
artérielle essentielle ou une néphropathie diabétique.
Au total, il existe des données génétiques préliminaires permettant d'espérer, avec le
développement de la biologie moléculaire, l'amorce d'un pistage génétique des sujets à haut risque
pour cette complication fréquente et redoutable qu'est la ND.
3-3-Facteurs d’environnement
Le tabac
Il a été montré que le tabac constituait un facteur de risque indépendant de développement d'une
albuminurie chez les adolescents diabétiques de type 1 normotendus. Une étude récente a étendu ces sultats
aux patients néphropathiques, hypertendus, bien contrôlés et bénéficiant d'une insulinothérapie optimisée. Elle a
retrouvé, après une année de suivi, une aggravation de la néphropathie chez 53% des patients fumeurs contre
seulement 11 % des non fumeurs. Le tabac semble donc représenter un facteur de risque important de
déclenchement ou d'aggravation d'une ND. Il est donc fondamental, outre le contrôle de la tension artérielle et
de la glycémie, de limiter la consommation tabagique chez les patients diabétiques.
4 - PHYSIOPATHOLOGIE DES ALTERATIONS RENALES : ORIGINES ET CONSEQUENCES
Les altérations rénales secondaires au diabète sont d'origine plurifactorielle. Ces anomalies peuvent être
classées selon trois grands types :
4-1-Altérations hémodynamiques
L'hémodynamique rénale semble jouer un rôle important dans la progression de la néphropathie
diabétique et pourrait même contribuer à son déclenchement. Deux éléments contribuant à l'hyperfiltration
glomérulaire sont à distinguer. Premièrement, l'augmentation primitive ou secondaire de la pression artérielle
systémique. Deuxièmement, les modifications de la microcirculation intrarénale que sont l'augmentation des
débits capillaires et l'élévation de la pression de filtration intraglomérulaire.
L'hypertension artérielle systémique joue le rôle de cofacteur fondamental dans la progression de la
ND. Elle peut être d'abord une hypertension essentielle, indépendante du diabète, au stade initial de la ND.
Ensuite, elle est présente de façon constante à partir du stade de protéinurie. La pression sanguine artérielle
(PSA) semble toujours légèrement élevée, même à des stades précoces de la ND. Il paraît donc indispensable de
détecter précocement et de contrôler une pression artérielle élevée chez un patient diabétique.
La médiation de la glomérulopathie diabétique est hémodynamique. Une augmentation du DFG de
base chez un sujet donné au dessus de son DFG normal théorique, déterminé en fonction de l'âge et de la surface
corporelle, définit l’hyperfiltration glomérulaire.
L'hyperfiltration glomérulaire est susceptible d'entraîner, par elle même, une altération de la fonction nale.
On peut assimiler l'hyperfiltration à une "congestion glomérulaire" préludant à la glomérulosclérose.
4-2-Altérations fonctionnelles
4-2-1-L'augmentation de l'excrétion urinaire d'albumine (EUA)
Elle est considérée depuis plusieurs années comme un marqueur prédictif d'évolution vers la ND.
Plusieurs études ont établi sa valeur comme indicateur spécifique et ont permis la généralisation de son
utilisation comme test de dépistage de la néphropathie diabétique.
Il existe un consensus pour la définition d'une valeur seuil caractérisant une microalbuminurie
permanente : une excrétion urinaire d'albumine comprise entre 30 et 300 mg/24 h, ou entre 20 et 200 µg/min ou
entre 20 et 200 mg/l, présente lors de au moins deux dosages sur trois réalisés au cours d'une période de 1 à 6
mois.
Dans le diabète de type 1, une microalbuminurie permanente annonce une néphropathie diabétique
(elle est prédictive de l’apparition d’une protéinurie et des stades ultérieurs de ND). Ces sujets ont une
espérance de vie réduite. Une protéinurie persistante est associée à une mortalité 100 fois supérieure à celle de la
population normale. Par contre, un diabétique de type 1 sans protéinurie ne multiplie ce risque que par 2 ou par
4. Dans ce cas, l'augmentation de la mortalité est secondaire aux accidents macroangiopathiques (insuffisance
coronarienne, artériopathie des membres inférieurs, accidents ischémiques cérébraux,...).
Dans le diabète de type 2 une microalbuminurie positive signe outre le risque rénal (moins spécifique
que dans le diabète de type 1) un risque de pathologie cardiovasculaire sous-jacent et doit motiver la réalisation
même en l’absence de signes fonctionnels d’une exploration dynamique de la réserve coronarienne (ex : ECG
d’effort sur tapis roulant...).
L’augmentation du risque relatif sur le plan des maladies cardiovasculaires est significatif pour une
valeur de la microalbuminurie supérieure ou égale à 15 mg/24h. La valeur seuil du point de vue du risque
cardiovasculaire chez le diabétique de type 2 est donc différente de celle du risque de néphropathie chez le sujet
diabétique de type 1.
4-2-2-Physiopathologie de l’albuminurie pathologique
Les anomalies de la perméabilité glomérulaire aux macromolécules
L'albumine plasmatique a une charge électrostatique gative. Son diamètre est à peu près égal à celui
des "pores" de la membrane de filtration des glomérules rénaux. Cette membrane est chargée négativement et
s'oppose à la filtration des anions protéiques. Très peu d'albumine passe dans l'urine primitive et l'essentiel de
l'albumine filtrée est réabsorbée dans le tubule proximal par un processus actif fonctionnant au maximum de sa
capacité.
Dans le diabète de type 1, les anomalies primitivement glomérulaires incluent une altération qualitative
du filtre glomérulaire, en particulier de la membrane basale (MB). Ces anomalies biochimiques sont précoces et
secondaires à la glycosylation des composants de cette MB.
Ces changements se traduisent, d'abord, par une modification de la sélectivité de charge vis à vis des
macromolécules. Une augmentation de la taille des "pores", c'est à dire une augmentation de la perméabilité
glomérulaire survient plus tard dans l'évolution de la ND.
La modification des pressions hydrostatiques
Elle se fait de part et d'autre du filtre glomérulaire et détermine une élévation du gradient de pression
hydrostatique trans-membranaire. Cette élévation, qui favorise aussi la filtration des macromolécules, dépend de
deux facteurs : la pression artérielle moyenne systémique et le rapport des résistances en amont (artère
afférente) et en aval (artère efférente) du glomérule.
4-3-Altérations morphologiques
4-3-1-L'hypertrophie rénale
Elle a été impliquée comme un facteur pathogénique terminant de l'altération progressive de la
fonction rénale. Caractéristique du diabète initial et réversible, elle peut être mise en évidence par des procédés
radiographiques ou échographiques. La taille des reins régresse ordinairement vers la norme avec un traitement
insulinique bien conduit. L'origine de l'hypertrophie semble être l'augmentation de la production locale de
facteurs de croissance, principalement d'IGF1, induite par le déséquilibre glycémique. Le rein est, le siège d'une
production locale importante d'IGF1, réactionnelle à ces anomalies, induisant l'hypertrophie de cet organe et
l'augmentation de la surface de filtration. L'hyperfiltration induite pourrait être ainsi, en partie, secondaire à
cette modification viscérale.
Cependant, certains résultats ne confirment pas l'hypothèse selon laquelle une hypertrophie modérée
serait suffisante pour induire une altération progressive de la fonction rénale. Un degré élevé d'hypertrophie
seraient nécessaires pour induire le développement d'une néphropathie.
4-3-2-Anomalies histologiques glomérulaires
Des anomalies histologiques nales caractéristiques sont tectables chez les patients diabétiques de
type 1 après environ deux ans d'évolution. On retrouve d'abord des infiltrats artériolaires hyalins et un
épaississement de la membrane basale glomérulaire. Il s'agit des lésions les plus précoces. Secondairement, 3,5
à 5 ans après la découverte du diabète, on assiste à une expansion du mésangium correspondant à une
hypertrophie cellulaire et matricielle. Les cellules endothéliales et épithéliales sont relativement bien préservées
aux stades précoces et ne sont altérées que tardivement dans l'évolution de la néphropathie diabétique.
-Les lésions artériolaires
Elles apparaissent précocement dans l'évolution du diabète, sous la forme d'infiltrats hyalins dans
l'espace sous-endothélial des artérioles afférentes et efférentes. Ces lésions hyalines sont parmi les lésions
histologiques les plus précoces et pourraient être importantes dans le développement des lésions glomérulaires.
-Les lésions de la membrane basale glomérulaire
L'expansion de la membrane basale glomérulaire est détectable au bout de 2 ans d'évolution du diabète.
Elle s'épaissit d'environ 30% dans les 5 premières années du diabète et son épaisseur a doublé quand la
néphropathie se manifeste cliniquement. Un épaississement de la membrane basale est presque toujours présent
après 15 à 20 ans d'évolution d'un diabète de type 1.
Sur le plan histochimique, il existe une augmentation de la concentration de protéines d'origine plasmatique
dans la membrane basale glomérulaire, mais aussi dans les autres membranes basales comme la membrane
tubulaire. La glycosylation des protéines structurelles et fonctionnelles à vie longue et leur accumulation
participent à la désorganisation de la structure tridimensionnelle de cette membrane basale et à la modification
de ses charges électro-négatives. Ces altérations dans la sélectivité de charge participe probablement activement
à l’augmentation de l’excrétion urinaire d’albumine, premier témoin clinique d’une atteinte rénale.
-L'expansion mésangiale
Celle-ci survient plus tard , après 3,5 à 5 ans d'évolution du diabète. Elle inclut une augmentation de la
matrice mésangiale extracellulaire et du cytoplasme. Quand le volume mésangial passe de 27 % à 37 % du
volume glomérulaire (ce pourcentage est appelé volume fractionnel mésangial), il y a augmentation du volume
glomérulaire total.
Cette expansion détermine une augmentation de la surface totale de filtration glomérulaire (comprenant
l'endothélium vasculaire, la membrane basale glomérulaire et l'épithélium) et entraîne une majoration du DFG.
Une expansion du mésangium supérieure à 37 % va, par contre, gêner la filtration et duire la capacité
fonctionnelle du rein. La poursuite de cette hypertrophie va conduire finalement à l'occlusion et à l'obsolescence
du glomérule.
L'expansion mésangiale constitue donc le mécanisme principal de la progression des altérations
morphologiques et fonctionnelles de la ND. Le degré d'expansion mésangiale et l'état de la fonction rénale sont
étroitement liés l'un à l'autre.
-Altérations épithéliales
Ce n'est qu'après l'apparition de changements structuraux importants, incluant l'épaississement de la
membrane basale et l'expansion sangiale, qu'apparaissent les premières altérations structurales des cellules
épithéliales.
Au total ces lésions glomérulaires aboutissent à une glomérulosclérose qui peut être diffuse ou
nodulaire . La glomérulosclérose nodulaire est caractérisée par les classiques "lésions nodulaires de
Kimmelstiel-Wilson". Elles correspondent à l'expression la plus marquée de l'expansion mésangiale et sont
caractéristiques du diabète.
Les modifications tubulo-interstitielles à type de hyalinose et d'atrophie ne sont observées que
tardivement au cours de l'évolution.
5 - HISTOIRE NATURELLE DE LA NEPHROPATHIE DIABETIQUE
Mogensen a proposé vers la fin des années 80 une classification anatomo-fonctionnelle des stades
d’évolution de la ND chez le diabétique de type 1. Cette classification est toujours d’actualité. Il a ainsi défini 5
stades de la néphropathie diabétique qui sont résumés dans le Tableau A.
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