Le triangle des incompatibilités de Mundell-Fleming Cette théorie considère la question de la marge de manœuvre de la Banque Centrale dans un environnement internationale donné. Elle ne peut concilier une politique monétaire autonome, dévouée à l’épanouissement de la vie économique intérieure, avec la liberté des mouvements de capitaux avec l’extérieur et un taux de change de sa monnaie nationale fixé par rapport aux autres devises. Il faut nécessairement renoncer à l’un de ces trois éléments: une politique monétaire autonome, la liberté de mouvements des capitaux et des changes fixes qui sont incompatibles ensembles. Par exemple, imaginons que nous sommes en régime de change fixe et de liberté de mouvements des capitaux, cela veut dire que la Banque Centrale est tenue de convertir en monnaie nationale les devises étrangères de tout agent économique désireux d’entrer sur un marché national. Etant donné que le taux de change est donné, la Banque Centrale peut être contrainte de créer de la monnaie nationale pour satisfaire cette demande étrangère. Symétriquement, si les agents nationaux orientent beaucoup de capitaux vers l’étranger, et convertissent donc beaucoup de monnaie nationale en devises étrangères, la Banque Centrale ne peut qu’assister, impuissante, à cette réduction de la masse monétaire nationale. Ainsi, sa politique monétaire est fortement conditionnée par l’insertion internationale de son économie, et ne peut considérer les besoins monétaire intérieurs de celle-ci que de façon marginale. La Banque Centrale a peu d’emprise sur l’évolution de la masse monétaire nationale. Dans ce cas, son rôle se résume essentiellement à celui d’agent de change soumis aux initiatives des autres agents économiques. Aujourd’hui, après la chute du système de Bretton Woods, qui avait lui-même succédé à un autre système de change fixe, celui de l’étalon-Or, la plupart des monnaies sont en régime de changes flexibles. C’est le seul moyen de sauvegarder l’autonomie des politiques monétaires nationales dans un système économique mondialisé où la liberté des capitaux, au sein de marchés libéralisés et internationalisés, est assez irrésistible (actuellement, la Chine ou le Chili tentent notamment d’instaurer un certain contrôle des entrées de capitaux dans leurs économies nationales, mais ces cas sont rares). 1 1 Stephane Ravard ITB 2004/2006 Cfpb Orléans D:\841053329.doc Page 1 sur 3 Le modèle IS/LM traite de l'équilibre entre investissement et épargne d'une part, offre et demande de monnaie d'autre part. Le modèle de Mundell-Fleming ajoute l'équilibre entre les importations et les exportations, et les flux de capitaux entrants et sortants. Il est particulièrement bien adapté à l'économie des petits pays en économie ouverte, dans un contexte de parfaite mobilité des capitaux et de taux de change flexibles. Une politique d'expansion budgétaire produit alors une hausse des importations qui amoindrit l'effet de relance. En cas de taux de change fixe au contraire, les effets d'une relance budgétaire sont renforcés. Dans les pays plus grands, le modèle IS/LM garde sa validité. Le modèle de Mundell-Fleming a été inventé indépendamment par Robert Mundell et Marcus Fleming, dans les années 1960. Les effets d'un accroissement des dépenses de l'État Si l'État se place lui-même en tant que demandeur sur le marché, cela cause un déplacement vers la droite de la courbe IS. En fonction de la position de la courbe LM, il peut en résulter un accroissement du produit national brut. L'intensité de cet accroissement dépend de la valeur du Multiplicateur keynésien. Voici le mécanisme décrit par John Maynard Keynes : - la demande s'accroît par l'intervention de l'État (l'investissement est un élément de la demande) - par conséquent la production doit croître aussi pour faire face à cette demande accrue (les entreprises sont contraintes par leur débouchés) - par conséquent les entreprises sont amenées à embaucher pour pouvoir honorer leurs contrats, ce qui réduit le chômage et augmente la masse salariale (la productivité est constante a court terme, la seule manière pour augmenter la production est d’embaucher) - l'accroissement de la masse salariale produit un nouvel accroissement de la demande sur les marchés, dans une mesure qui dépend de la propension des ménages à consommer (ou qui dépend inversement de leur propension à épargner) - et ainsi de suite : un nouvel accroissement de la demande produit un nouvel accroissement de la production, de la masse salariale etc. Il s'agit bien d'un cercle vertueux, c'est pourquoi on parle de relance de l'économie par l'État. Une telle politique de la demande ne conduit pas toujours à une amélioration de la croissance et de l'emploi. Dans certains cas, l'accroissement de la demande produit plutôt un accroissement de l'épargne des ménages, et parfois aussi l'accroissement de l'offre peut être réalisé sans nouvelles embauches. Il est donc très important de bien choisir les secteurs à relancer. De plus il est bien évident qu'avant de se lancer dans une politique de relance par la demande, il faut s'assurer que l'État pourra supporter un accroissement de sa dette. Stephane Ravard ITB 2004/2006 Cfpb Orléans D:\841053329.doc Page 2 sur 3 Les théories de Milton Friedman démontrent que dans les dernières décennies (en tous cas en Europe) l'effet constaté est plutôt une surchauffe de l'économie accompagnée d'inflation. C'est pourquoi actuellement, on parle le plus souvent d'arbitrage nécessaire entre politique favorable à la croissance et lutte contre l'inflation. Le modèle IS/LM est un modèle économique fruit d'une synthèse entre les théories keynesienne et néoclassique. Il a été proposé par John Hicks en 1937. Il permet de choisir en calculant les effets des politiques économiques et de les mener ensuite. Ce fut le modèle de référence jusque vers la fin des années 1970. Le modèle réunit les trois marchés de l'emploi, des biens et services (investments and savings) et enfin de la demande de monnaie (liquidity and money supply). À l'équilibre de ces trois marchés, on a un équilibre macroéconomique. Quand la courbe IS se déplace vers la droite, les taux d'intérêt augmentent et l'économie "réelle" connaît une croissance.Le modèle est composé de deux équations: IS (investments and savings) qui exprime l'égalité entre l'épargne et l'investissement. LM (liquidity and money) qui exprime l'égalité entre l'offre et la demande de monnaie. Sur la représentation graphique ci-contre, l'axe des abscisses (Y) représente le produit national brut tandis que l'axe des ordonnées (r) figure le taux d'intérêt. Le graphe résultant est donc l'interface entre la vision "réelle" et la vision "monétaire" de l'économie. Stephane Ravard ITB 2004/2006 Cfpb Orléans D:\841053329.doc Page 3 sur 3