B L’intervention de substances chimiques
1 De la rétine au cortex, des relais synaptiques
Le message nerveux issu de la rétine, de nature électrique, est transmis au cerveau par des fibres du
nerf optique. Ce message emprunte des chaines de neurones successifs, en franchissant les zones de
connections appelées synapses.
Au niveau des synapses, la transmission du message est assuré par l’intermédiaire de substances
chimiques : les neurotransmetteurs. L’arrivée du message nerveux électrique à l’extrémité du
neurone présynaptique provoque la libération de molécules de neurotransmetteurs. Déversés dans
un espace très réduit, la fente synaptique, ces substances se fixent sur des récepteurs spécifiques
(par association de forme) situés sur le neurone port-synaptique. Ce dernier peut alors émettre un
nouveau message nerveux de nature électrique qui va se propager.
Il existe dans le cerveau de multiples neurotransmetteurs : la sérotonine est l’un d’entre eux. Cette
substance joue un rôle important dans la transmission des messages nerveux visuels mais aussi dans
d’autres circuits neuronaux du cerveau.
2 Une cible pour l’action de substances chimiques exogènes
Le mécanisme de la transmission synaptique du message nerveux permet de comprendre comment
des substances chimiques extérieures à l’organisme peuvent perturber le fonctionnement nerveux.
Le mode d’action de certaines de ces substances à pu être établi : en effet, on constate qu’elles ont
une structure tridimensionnelle en partie semblable à celle du neurotransmetteur naturel, de telle
sorte qu’elles peuvent se fixer sur les récepteurs à la place du neurotransmetteur.
Certaines substances ont pour effet de renforcer l’action du neurotransmetteur : il y a alors
exagération de la transmission des messages nerveux. A l’inverse, d’autres substances diminuent
l’action du neurotransmetteur et limitent donc la transmission des messages nerveux.
3 Des substances chimiques qui perturbent gravement la communication
nerveuse.
Certaines substances sont qualifiées d’hallucinogènes car elles provoquent des « hallucinations »
c'est-à-dire la perception d’objets ou d’évènements qui n’existent pas dans la réalité. Par exemple,
le LSD, substance chimique dérivée de composés naturellement présents dans certains
champignons, est connu pour provoquer des visions très colorées. La structure moléculaire du LSD
est très proche de celle d’un neurotransmetteur, la sérotonine. Ainsi, cette substance agit en
interférant sur la fixation du neurotransmetteur sur son récepteur.
D’autres substances altèrent la perception sensorielle : l’alcool réduit le champ de vision et modifie
l’appréciation des distances.
La cannabis se traduit par une perception exacerbée des sons et perturbe la vision
Modèle moléculaire d’une molécule de sérotonine fixée à son
récepteur spécifique (en grisé)
Modèle moléculaire d’une molécule de LSD