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Chapitre 3
La finalité et la responsabilité sociétale
de l’entreprise
Positionnement du chapitre dans le programme
Sens et portée de l’étude – Compétences
Thème
L’entreprise a une finalité qui ne peut se réduire à la
maximisation du profit. Elle reflète les aspirations de la
communauté humaine qui constitue l’entreprise et se
décline également en termes de biens et services offerts à
la clientèle.
La mise en œuvre de cette finalité pose la question de la
responsabilité de l’entreprise en matière éthique, sociale
et environnementale.
1. ENTREPRENDRE ET DIRIGER
1.2. Finaliser, mobiliser et évaluer
– La finalité de l’entreprise
– La responsabilité sociétale de
l’entreprise (RSE)
Compétences :
– Caractériser la finalité d’une entreprise donnée.
– Montrer la cohérence entre finalité et objectifs.
– Repérer les dispositifs liés à la RSE et leur cohérence
avec la finalité de l’entreprise.
Objectifs pédagogiques du chapitre
1. La finalité de l’entreprise
1.1. Qu’est-ce que la finalité d’une entreprise ?
1. Identifier la recherche du profit comme
principale finalité
2. Identifier d’autres finalités
1.2. Comment se construit la finalité de
l’entreprise ?
Montrer que les finalités se construisent à partir
de multiples influences
2. La responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE)
2.1. Qu’est-ce que la RSE ?
1. Définir la RSE
2. Identifier les risques de cet objectif
2.2. Comment intégrer la RSE à ses finalités ?
1. Définir le développement durable
2. Identifier les conditions d’un ISR
(Investissement socialement responsable)
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Thème 1 : Entreprendre et diriger
Chapitre 3 : La finalité et la responsabilité sociétale
de l’entreprise
1. La finalité de l’entreprise
1.1. Qu’est-ce que la finalité d’une entreprise ?
A. Définition
Comme toutes les organisations, les entreprises ont pour volonté de survivre. Cet objectif
final, ou finalité, détermine une priorité pour chaque entreprise : réaliser du profit. Bien que
cet objectif ne soit pas le seul de l’entreprise, il est néanmoins prioritaire car si l’entreprise ne
réalise pas de bénéfices, elle disparaîtra.
B. Les différentes finalités de l’entreprise
P. Drucker considère que la maximisation du profit ne peut pas être le seul objectif de
l’entreprise. La création de richesses pour les parties prenantes de l’entreprise est également
une nécessité de long terme :
– les clients attendent une valeur du produit (bien ou service) vendu par l’entreprise ;
– les salariés travaillent pour une rémunération ;
– les actionnaires sont intéressés aux résultats grâce aux dividendes ;
– les fournisseurs réalisent un chiffre d’affaires en vendant les matières premières ;
– l’État perçoit des impôts et taxes.
Enfin, l’entreprise peut avoir des finalités supplémentaires : sociales, environnementales ou
sociétales.
1.2. Comment se construit la finalité de l’entreprise ?
Les finalités d’une entreprise sont influencées par des facteurs internes et externes :
– facteurs internes : les statuts et l’histoire de l’entreprise, mais aussi les valeurs personnelles
et les aspirations des dirigeants, guident en profondeur la définition des finalités. Ainsi, quand
une entreprise change de dirigeants, les finalités sont modifiées (ex. : Orangina, en passant
dans le giron d’un fonds d’actionnaires, a réorienté ses finalités) ;
– facteurs externes : les attentes du personnel ou les contraintes de l’environnement sont des
éléments changeants qui influencent également les finalités. La prise de conscience de la
nécessité de protéger l’environnement a profondément changé les finalités des firmes
multinationales, mais aussi des PME.
2. La responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE)
2.1. Qu’est ce que la RSE ?
A. Définition
La RSE est « l’intégration volontaire par les entreprises de préoccupations sociales et
environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec leurs parties
prenantes » (définition de la Commission européenne).
Thème 1 : Entreprendre et diriger
Chapitre 3 : La finalité et la responsabilité sociétale
de l’entreprise
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Elle s’inscrit dans une approche qui privilégie un développement durable. La notion de
développement durable apparaît en 1980, puis en 1987 dans le rapport Brundtland de la
Commission mondiale sur l’environnement et le développement. Ce document définit la
politique nécessaire pour parvenir à un développement durable, lequel recherche l’équilibre
entre trois sphères : économique, environnementale et sociale.
B. Intérêt et contraintes de la RSE
La réussite de cette démarche passe par le maintien de la performance économique de
l’entreprise. La mise en place d’une stratégie intégrant la RSE peut avoir des effets très
positifs sur l’image de l’entreprise vis-à-vis de ses parties prenantes extérieures : clients,
fournisseurs, collectivités… L’impact positif peut aussi atteindre le chiffre d’affaires et la part
de marché de l’entreprise ; elle améliore sa position concurrentielle. Cependant, cet impact est
difficile à quantifier véritablement. Ainsi, HP et Microsoft participent à l’action de
l’association Docteur Souris, mais il n’est pas possible de dire exactement ce que cela crée en
retombées économiques.
Il ne faut pas cacher les risques de ce type de démarche. Il ne faut pas s’engager dans des
projets trop ambitieux ou en contradiction avec d’autres aspects de la politique de l’entreprise.
Il ne pourra être question de RSE si l’entreprise se lance dans une restructuration entraînant
des licenciements ou si elle ne maîtrise pas parfaitement sa chaîne de fournisseurs.
2.2. Comment intégrer la RSE à ses finalités ?
Avoir une politique d’entreprise qui intègre le développement durable consiste donc à avoir
une approche durable dans les trois domaines : économique, social et environnemental. C’est
une approche de long terme qui nécessite une analyse en profondeur des processus de
l’entreprise.
A. Dans le domaine environnemental
L’entreprise doit étudier l’ensemble de ses processus de production afin de les repenser dans
le sens du développement durable. Par exemple, les banques ou les entreprises de téléphonie
cherchent à limiter l’utilisation du papier ; de même, les fabricants de meubles se fournissent
en bois préférentiellement auprès de producteurs ayant une gestion écologique de la forêt.
B. Dans le domaine social
L’entreprise s’attachera à avoir de bonnes relations avec les partenaires sociaux et les salariés.
Elle s’assurera également des conditions sociales de travail de ses partenaires extérieurs :
fournisseurs et sous-traitants.
Des entreprises industrielles comme Nike ont vu leur image brouillée quand il s’est avéré que
leurs sous-traitants faisaient travailler des enfants pour des salaires de misère dans des pays en
développement.
C. Dans le domaine économique
Dans le domaine économique, la RSE contribue à la réalisation d’investissements socialement
responsables (ISR). L’ISR est un investissement associant des critères sociaux et/ou
environnementaux aux objectifs financiers. Il est réalisé dans le but d’encourager la
responsabilité de l’entreprise.
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Thème 1 : Entreprendre et diriger
Chapitre 3 : La finalité et la responsabilité sociétale
de l’entreprise
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