LA CROISSANCE DES TRENTE GLORIEUSES

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LA CROISSANCE DES TRENTE
GLORIEUSES
Plan
Introduction
Les Manifestations de la Croissance
Les Facteurs de la Croissance
Les Déséquilibres de la Croissance
Chronologie indicative
INTRODUCTION
- De 1945 à 1973, le monde et en particulier les Pays industrialisés, ont connu une croissance
économique soutenue, régulière,d’une ampleur inégalée sur une période aussi longue.
Un économiste français, Jean FOURASTIE, n’a pas craint de baptiser cette période de "
Trente Glorieuses ", écrivant: " ne doit on pas dire glorieuses les trente années qui ont fait
passer la France de la vie végétative traditionnelle aux niveaux de vie et aux genres de vie
contemporains ? "
Est-ce à dire qu’on peut parler de " Miracle " économique à propos du relèvement et de
l’expansion des Etats industrialisés, et notamment des vaincus de la guerre ? En fait, la
croissance résulte de facteurs complexes et multiples, qui relèvent à la fois des techniques, des
hommes, des capitaux, du rôle de l’Etat ou des échanges. Elle s’effectue à travers de
profondes mutations et d’amples déséquilibres économiques, sociaux, géographiques et
financiers.
I/ MANIFESTATIONS DE LA CROISSANCE
A/ Une croissance sans précédents
De 1945 au début des années 70, le monde a connu une croissance économique
spectaculaire. En termes réel, le produit national brut mondial est passé de l’indice 100 en
1950 à l’indice 170 en 1960, et 270 en 1970 Plus spectaculaire encore, cette croissance s’est
effectuée sans recul d’une année sur l’autre.
Elle a seulement été marquée par des paliers de courte durée en 1948 / 1949, à la fin de la
période de reconstruction de l’Europe; en 1953 / 1954 parés le boom économique déclenché
par la guerre de COREE EN 1957 / 1958 ET EN 1967 /1968
Ces ralentissements de la croissance représentent en fait moins du 1/3 de la période
totale.
- Depuis 1945, la production ne subit plus l’alternance des phases d’essor et de dépression
qui, comme celles des années 1930, hantait encore les mémoires.
- De nombreux prix économistes célèbrent même à la fin des crises et de ses malheurs. Le
Prix Nobel de science économique, Paul SAMUELSON, écrit alors: " Notre système
d’économie mixte peut éviter les excès des booms et des dépressions et peut envisager une
croissance progressive saine. "
Cette période d’accroissement de la production apparaît unique dans l’histoire du
monde.
De 1800 à 1929, le taux moyen d’accroissement annuel de la production mondiale s’est
élevé à environ 5 % entre 1945 et 1970. Et jamais les périodes d’expansion antérieures n’ont
été aussi longues.
- Il s’agit bien d’une croissance qui semble " miraculeuse ".
B/ Des " miracles " économiques ?
Certains Etats ont connu une croissance supérieure à la moyenne, faisant figure de "
miraculés ".
1/ La réussite italienne
L’Italie bénéficie d’une croissance analogue ( 5,4 % de taux moyen annuel ), malgré sa
pauvreté en énergie et ses déséquilibres entre le Nord et le Mezzogiorno.
1. Elle dispose de plus de 3 Milliards de Dollars d’aide américaine de 1974 à 1954.
2. Un système bancaire en partie nationalisé, un flux migratoire de travailleurs venus du
midi rural en direction du Nord industrialisé, l’impulsion de firmes multinationales
FIAT, OLIVETTI ) et d’un vaste secteur d’Etat ( IRI, et INI ) amorcent un mouvement
rapide d’expansion marquée par le développement d’industries modernes (
automobiles, électroménager...) du tourisme et des transports maritimes.
3. Elle bénéficie d’une population laborieuse, habile et cultivée, capable de fabriquer tout
en conservant les valeurs de la Renaissance Italienne :le sens des beaux objets.
4. Le « design » moderne est né en Italie. En quelques années l’Italie va passer au stade
de grande puissance indstrielle (actuellement 5° puissance du monde devant la
Grande Bretagne.)
2/ Le dynamisme allemand
1. L’Allemagne de l’Ouest a bénéficié de nombreux atouts liés en partie aux tensions de
la guerre froide.
2. Dés 1946, les gouvernants et les hommes d’affaire américains ont décidé de relancer
l’économie de leur zone d’occupation. En 1948, les zones occidentales d’Allemagne
occupées reçoivent les dollars de l’aide Marshall. La même année, une réforme
monétaire conduite par le ministre Ludwig Ehrard entraîne une opération de déflation
et fonde la nouvelle monnaie, le Deutschmark , sur les bases assainies. Cette déflation
sévère élimine le marché noir et annule en grande partie les dettes de l’Etat.
3. Lorsque la R.F.A. naît en 1949, les anciens alliés occidentaux arrêtent de procéder aux
démontages d’usines et à la décartellisation des grands Konzern qui se reconstituent.
4. Parallèlement, la R.F.A. bénéficie de l’afflux de plusieurs millions de réfugiés, qui
fournissent une main d’oeuvre peu exigeante.
L’industrie reçoit enfin d’abondants capitaux étrangers, attirés par les hauts taux
d’intérêts et profite grâce à sa haute technicité d’une rente de situation dans l’Europe des six,
à partir de 1958.
La R.F.A. connaît ainsi une croissance élevée de 5,5 % de taux moyen annuel entre
1950 et 1970, marquée par une triple caractéristique:
Une monnaie forte, une inflation modérée, un commerce puissant ( au second rang derrière
les Etats Unis en 1960 ) et excédentaire.
3/ La modernisation de la France
La France connaît une croissance légèrement moindre ( 4,8 % de taux moyen annuel sur
la période de 1950 / 70 ), mais, pour les seules années 1960, elle a atteint l’un des taux les
plus forts du monde, après le Japon.
- Malgré une pénurie relative de main d’oeuvre, en dépit de l’abandon de son Empire
colonial, l’économie française connaît un essor industriel spectaculaire (surtout sur les biens
d’équipement ), appuyé sur un effort d’investissement assuré par un ensemble mixte de firmes
nationales et privées et impulsé par une planification originale.
4/ L’élan du Japon.
Le Japon profite d’un taux record de croissance de près de 11 % lors des années 1950 /
1960. L’essor débute avec la guerre de Corée et s’appuie sur les ZAIKAI de la grande
industrie et de la banque ( Groupes Honda, Matsusha, Morita... ), épargnés par une
décartellisation vite abandonnée par les américains qui veulent un Japon fort, capable de
s’opposer à l’expansion communiste en Asie.
Ces groupes concentrent les moyens techniques, financiers et commerciaux et dominent
un vaste secteur de P.M.E. sous traitantes à l’emploi précaire et mal rémunéré.
- L’Etat , dont les dirigeants sont en contact étroit avec les milieux d’affaires, favorise par
la fiscalité l’investissement productif et oriente la vie économique, notamment à travers le
MITI.
Une très forte hiérarchie sociale entretient la discipline du travail et l’intégration des
salariés dans l'entreprise.
- La modicité relative des dépenses de consommation et la grande faiblesse de la couverture
sociale expliquent les taux exceptionnels d ’épargne (près de 20 % du revenu disponible en
1970, contre 10 % pour la France ), largement exploités par les banques pour le financement
des investissements.
- Dés 1968, le Japon supplante la R.F.A. et devient le troisième Grand, auréolé de ses
réussites industrielles (sidérurgie des " Polders ", constructions navales... ) et commerciales.
5/ Les réussites de l’URSS
L’URSS bénéficie également d’un taux de croissance très supérieur à la moyenne
mondiale.
Son produit national brut ayant plus que quadruplé de 1950 à 1970. Impulsé par les besoins
d’une énorme reconstruction, le développement économique affecte surtout l’industrie lourde,
privilégiée par une planification centrale.
- Plusieurs réussites technologiques ( Spoutnik en 1957, premier brise glaces atomique en
1959... ) hissent l’URSS au rang de deuxième Grand, mais ne peuvent masquer de graves
déséquilibres.
6/ Les Etats Unis: la croissance modérée de l’économie dominante
Les Etats Unis, en revanche, ont connu un taux de croissance inférieur à la moyenne
mondiale.( Moins de 4 % pour 1950 / 1970, et une progression de l’investissement
relativement lente.
L’accroissement de la population active, de 65 millions à près de 95 millions au début des
années 70, la forte productivité, la grande avance technologique et la puissance extérieure des
firmes multinationales rendent toutefois compte du doublement du produit national de 1950 à
1970.
De plus, le niveau du produit américain l’emporte largement sur celui de ses concurrents
anglais, français et japonais cumulés. ( qui ne représentent que 76 % du produit américain )
- D’autre part, les Etats Unis demeurent toute la période l’économie dominante à travers
une triple suprématie.
Celle des échanges commerciaux d’abord
Les mouvements internationaux de capitaux la suprématie du Dollar.
- Plus généralement, l’" Américan Way of Life" fait figure de modèle pour la plupart des pays
capitalistes.
7/ Les faiblesses du Royaume Uni.
De tous les Pays occidentaux, le Royaume Uni connaît le taux de croissance le plus faible
et le plus irrégulier.
- Plafonnement de la population active, stagnation des investissements et vieillissement
consécutifs des industries, volonté de défense de la Livre Sterling ( de 1949 à 1967 ) aux
dépends de la compétitivité: tels sont les principaux facteurs du déclin britannique de ce
second vingtième siècle. Les exportations qui représentaient 11 % du total mondial en 1948,
n'en représentent plus que 5,9 % en 1972 .
C/ Une croissance inégalement partagée
Les divers Etats n'ont donc pas contribué également à cette croissance qui a affecté
l'ensemble du monde, même les pays dits "sous développés".
- En fait, la croissance du produit mondial résulte pour une grande part de celle de
quelques pays développés. Sept ( Etats Unis, URSS, Japon, R.F.A., France, Italie Royaume
Uni ) assurent en 1970 les 2/3 du produit national.
Si le produit national s'est accru pour la plupart des Etats, il l'a fait très inégalement .
Parmi ceux dont la croissance a été la plus faible, on trouve de nombreux pays en voie de
développement d'Amérique Latine, d'Asie et d'Afrique. Et surtout, si l'on rapporte le produit
au nombre d'habitants, on s'aperçoit qu'il s'accroît très faiblement, ou même qu'il régresse
pour beaucoup d'entre eux.
- On constate là un des mécanismes du sous développement, apparu au lendemain de la
seconde guerre mondiale: la croissance économique n'est pas suffisante pour soutenir
l'explosion démographique, qui se manifeste dans la plupart des pays en voie de
développement après 1945, du fait de la chute de la mortalité et du maintien d'une forte
natalité.
Enfin, pour ces pays, malgré (ou à cause ) de la hausse du produit, le revenu par tête ne
dépasse pas 250 Dollars en 1970 ( sauf pour le Mexique ), contre 4700 Dollars pour
l'américain moyen.
- Ainsi, le plus grand nombre des habitants de ces pays connaissent de graves problèmes
d' insuffisances des besoins élémentaires que sont les denrées alimentaires, la santé,
l'éducation, la formation professionnelle, le logement...
Au cours des "Trente Glorieuses", le fossé s'est donc creusé entre le niveau de vie moyen
des habitants des Etats industriels et ceux des pays du 1/3 monde.
II/ LES FACTEURS DE LA CROISSANCE
A/ Une troisième étape de la révolution industrielle ?
1/ Le triomphe de l'innovation
Les deux décennies qui suivent la fin de la seconde guerre mondiale ont été marquées
par une accélération des progrès des sciences et des techniques, perceptibles d'une double
manière:
1. Tout d'abord, l'effort financier consenti pour la recherche-développement (RD ) ou
recherche appliquée, s'est accru dans les années 1950 / 60 pour se réduire relativement
ensuite.
2. D'autre part, le délai séparant la découverte en laboratoire de l'application industrielle (
ou innovation ) s'est réduit de manière spectaculaire ( 102 années séparent la
découverte de la photographie et sa commercialisation, contre 2 pour le transistor )
Ce développement scientifique et technique est, après l'explosion d'Hiroshima,
profondément marqué par la compétition technico-militaire permanente entre l'Est et l'Ouest
pour s'assurer la suprématie mondiale.
Cette compétition se traduit par une intervention accrue des Etats dans la recherche
et l'innovation. Elle explique également en partie le véritable "pompage de cerveaux"
opéré par les universités et les centres de recherches américains dans le monde entier.
2/ Un nouvel âge énergétique
Sur le plan énergétique, la période 1945 / 1973 est marquée par l'essor des
hydrocarbures .
- La production de gaz naturel est multipliée par 20, celle du pétrole par prés de 10.
Il représente en 1973 plus de 40 % de l'énergie totale consommée dans le monde et jusqu'aux
¾ du bilan énergétique de certains Etats, cette progression s'accompagnant du déclin relatif
du charbon.
Dés les années 1950, la première génération de centrales électriques à combustible
nucléaire est mise en service.
- Une centaine d'entre elles fonctionnent dans le monde en 1973. Mais à cette date, l'électricité
nucléaire ne représente qu'une part marginale de la production énergétique.
- Le renchérissement du prix du pétrole dans les années 1973 et 1979, a poussé certains Etats
à accroître cette part de manière rapide, tout en stimulant la recherche dans les énergies
nouvelles ( Solaire... )
3/ Le dynamisme des industries de pointe
Cette période est également marquée par l'essor des industries de pointe.
1. La conquête spatiale connaît les progrès les plus spectaculaires, stimulés par la
compétition américano-soviétique de la guerre froide.
2. La recherche spatiale sollicite des progrès en amont dans la métallurgie, la chimie,
l'électronique , et entraîne en aval une révolution des communications, par la
multiplication des satellites et la télédétection.
3. L'essor de l'électronique bouleverse la production des biens de consommation.
4. -Une première génération d'ordinateurs, calculatrices de grande puissance, fonctionne
avec lampes dés le lendemain de la seconde guerre mondiale.
L'invention du transistor en 1948, permet l'éclosion d'une seconde génération à la fin des
années 50, suivie par une troisième vers 1965, fondée sur les circuits intégrés.
Cette révolution informatique commence, à l'aube des années 1970, à bouleverser la
gestion des entreprises et des services publics, ainsi que les besoins de formation.
Les découvertes de la biologie moléculaire depuis le début des années 1960 amorcent
aussi le renouvellement des techniques de nutrition, de traitement des maladies, de production
agricole, de protection de l'environnement...
4/ La révolution des transports
Cette nouvelle révolution des transports affecte l'air, la mer et la terre.
1. L'essor de l'industrie aéronautique est marqué par l'apparition de nouveaux longs
courriers aux capacités de transports et à la vitesse accrues.
2. En 1970, le BOEING 747 transporte 400 passagers en 7 heures de New York à Paris,
contre 50 passagers en 18 heures vingt ans auparavant.
3. Les constructions navales au cours des années 1960 des navires spécialisés géants (
SUPER PETROLIERS 500 000 Tonnes, minéraliers de 200 000 Tonnes ) ou de porte
containers qui transforment l'organisation des structures portuaires.
4. Les transports terrestres connaissent également des progrès, à travers l'extension de
l'automobile, l'électrification et la modernisation de trains à grande vitesse.
B/ Le poids des hommes
Les années de croissance sont aussi contemporaines d'un réveil démographique marqué par
le "Baby Boom" constaté dans les pays développés des années 1940 au milieu des années
1960.
1. L'accroissement de la population n'est pas le facteur principal de l'augmentation de la
production. Il faut attendre le milieu de la décennie des années 60 pour constater une
croissance de la population active et les croissances les plus rapides sont obtenues
dans les Etats à population active stable.
2. En revanche, l'essor de la population a stimulé la consommation de biens durables (
logements et équipements collectifs ) ou non durables ( nourriture ).
3. Mais surtout, l'après guerre marque une "amélioration de la qualité des hommes" (
niveau de formation ou de qualification ). La durée moyenne des études s'allonge de 2
à 4 ans en Europe.
4. Cette population, mieux formée, orientée vers des secteurs plus modernes, réclame
aussi un confort que propose la publicité et que permet le développement du crédit à la
consommation.
C/ Le poids des capitaux
Dans toutes les économies dans tous les secteurs et dans toutes les branches, on a
enregistré, de 1950 à 1973, une accumulation du capital qui apparaît en fait comme l'un des
principaux facteurs de la croissance.
Dans les grands Etats déjà industrialisés, la formation du capital absorbe d' 1/7 (Aux Etats
Unis ) des ressources totales.
1. Cela se marque en Europe et au Japon par la rénovation des transports, de
l'équipement lourd de l'industrie et du logement.
2. Ces investissements ont joué un rôle majeur non seulement par leur poids quantitatif,
mais surtout en finançant les innovations de la troisième révolution industrielle.
3. Ils ont accéléré les progrès de la productivité, apparaissant en fait comme l'une des
principales sources de sélection entre Etats industrialisés et sous développés.
D/ L'intervention massive de l'Etat
L'intervention des pouvoirs publics, désormais conscients de leurs responsabilités, a été
également un facteur déterminant.
- La retour à la Paix a entraîné l'adoption de choix différents selon les Etats. Si la RFA et les
Etats Unis ont rétabli les mécanismes du libéralisme, la France, Le Royaume Uni, L'Italie et
les pays scandinaves ont développé un important secteur public, dans les secteurs clés comme
l'énergie, les transports, le crédit ou certaines industries de base.
- Ces entreprises nationalisées ont puissamment contribué à la reconstruction et à la
modernisation d'équipements essentiels.
Même dans les Etats où le secteur nationalisé est faible, les dépenses publiques pèsent
lourdement sur l'économie (elles influent sur 40 % de la production de la RFA ).
Les dépenses militaires, en particulier, représentent une part prépondérante de l'activité de
certaines branches industrielles comme l'aéronautique, l'électronique, l'optique et le matériel
de précision.
Depuis les années 30, et la guerre, les hauts fonctionnaires et les responsables de l'état ont
également eu le souci, confrontés par la lecture de J.M. KEYNES, d'éviter une brutales chute
de la demande et de veiller au maintien du plein emploi.
- Ils ont essayé d'ajuster la fiscalité, le budget et la masse monétaire afin de mener une
politique conjoncturelle destinée à amortir les à-coups de la croissance.
E/ L'impact du commerce mondial
Le développement du commerce international a aussi été un stimulant. Sans doute les
efforts d'abaissement des barrières douanières, tentées au sein du GATT à partir de 1948, et
ceux de suppression des contingentements aux importations, entrepris à la même date par
l'OCDE, ont-ils contraint les économies nationales à se moderniser.
- Mais les résultats ont été tardifs, postérieurs à la première décennie de la croissance.
Il faut attendre 1958 pour que la France libère ses importations des contingentements, 1963
pour le Japon.
- La réduction des barrières douanières, n'intervient de manière substantielle qu'avec le
"Kennedy Round", dans les années 60.
- La suppression des droits de douane au sein du marché commun n'est appliquée qu'en 1968
et en 1972.
En 1970,d'ailleurs, la plupart des grands Etats industriels n'ont pas retrouvé le taux
d'exportations par rapport au PNB d'avant la première guerre mondiale...
III / LES DESEQUILIBRES DE LA CROISSANCE
A / la révolution agricole
Si l'industrie a été fortement transformée par la croissance des "TRENTE GLORIEUSES",
les progrès les plus spectaculaires ont été accomplis dans l'agriculture des pays industrialisés.
- L'amélioration des rendements provient des retombées de l'industrie chimique (
généralisation des engrais, recours aux pesticides... ), ou de la recherche génétique pour les
cultures et pour l'élevage.
Une motorisation et une mécanisation accrues ont permis de réduire de manière
spectaculaire les actifs employés dans l'agriculture et de tripler les rendements depuis 1945.
Ces progrès spectaculaires ont été obtenus au prix d'une intervention massive des Etats
Unis qui ont subventionné une grande partie des productions agricoles, et d'une aggravation
de l'endettement paysan.
- Et ils ont permis aux Etats industrialisés de creuser l'écart avec les Etats en voie de
développement au point d'accroître dangereusement la dépendance alimentaire de certains
d'entre eux.
B/ Concentration et multinationalisation
La croissance et ses exigences techniques et financières ont également accentué les
phénomènes de concentration perceptibles au début du 20 ° siècle. quel que soit le critère (
chiffre d'affaire, nombre de salariés ), quel que soit le pays industrialisé, on constate un
accroissement du poids de la grande entreprise, de plus en plus multinationale.
- Un plus petit nombre d'entreprises assure un pourcentage supérieur d'une production
donnée, au point qu'aux Etats Unis, à la fin des années1960, les 500 plus grosses entreprises
employant plus de 75 % des salariés et récoltent près des 4/5° des bénéfices du pays.
- A partir de 1960, la grande entreprise, pour diversifier ses activités, se transforme en
conglomérat, groupe à activités multiples et à rayonnement international.
- Cette stratégie permet de maximiser les profits, de répartir les risques entre secteurs et
spécialités et de tourner d'éventuelle législations anti-trust.
Maîtrisant mieux leur marché national, ces grandes entreprises se sont ensuite attaquées au
marché international.
- Les firmes productives doivent installer dans les pays importateurs chaînes de montages,
agences de ventes et ateliers de réparation.
- Elles sont devenues multinationales par la force des choses. Elles ont en même temps crée
leur propre espace économique: en 1971, la production des multinationales représentait 20 %
du PNB des économies capitalistes.
C/ L'inflation et l'ébranlement du système monétaire international
1. Les " Trente Glorieuses" ont été accompagnées, dans l'ensemble des pays capitalistes,
d'une hausse des prix permanente qui a été probablement un des facteurs de la
croissance, et qui a allégé la charge des emprunts et stimulé la consommation.
2. Contenue de 1950 à 1965, l'inflation s'est accélérée à partir de cette date, surtout aux
Etats Unis. A partir de 1965, la hausse des prix s'accélère et dépasse les 4 % annuels.
3. Les capitaux américains exportés aux fins d'investissements et de crédits, les dépenses
accrues pour la guerre du Vietnam, provoquent un déficit de la balance des paiements.
4. Les réserves d'or de Fort Knox se trouvent menacées par les demandes de conversions
de ces Dollars en or.
5. La spéculation se porte alors massivement sur les monnaies réputées faibles, la Livres
Sterling dévaluée en 1967 et le Franc en 1969.
6. En Août 1967, le Président Nixon doit suspendre la convertibilité en or du dollar, qui
est dévalué. Le système bâti 27 ans plus tôt à Bretton Wood commence à vaciller.
C'est un des premiers signes de la crise des années 70... Aux trente glorieuses
succéderont les vingt « pénibles », des années de difficiles gestion de la crise
économique.
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CHRONOLOGIE INDICATIVE
1942 Construction de la première pile atomique par l’Italien Enrico Fermi aux Etats Unis
1943 Plan Keynes et plan White pour la future organisation monétaire internationale
1944 Conférence de Bretton Wood, création du FMI
1945 Hiroshima et Nagazaki
1946 Nationalisation de la banque d’Angleterre et de la banque de France
1947 Création du GATT, discours du général Marshall, réforme du Commonwealth
1948 Entrée en vigueur du Plan Beveridge en Grande Bretagne, application du Plan Marshall
1949 Création du CAEM.
1950 Création de l’union européenne des paiements ( U.E.P. )Création de l’Union européenne
de libre échanges (UELE )
1951 Première bombe à hydrogène aux Etats Unis, Création de la CECA
1952 Fin du Plan Marshall; aide militaire américaine à l’Europe occidentale.
1953 Création du centre européen de recherches ( CERN ), Dénationalisation de la sidérurgie
au Royaume Uni.
1954 Première synthèse de l’acide nucléique
1955 Application de l’automation aux Etats Unis, Première machine à laver en France.
1956 Premier satellite artificiel dans l’espace, le Spoutnik soviétique.
1957 Traité de Rome, création du marché commun.
1959 Accords monétaires européen faisant suite à l’UEP, Création du Nouveau Franc.
1960 Première bombe atomique française
1961 Youri Gagarine, premier homme dans l’espace.
1962 Telstar, premier relais spatial américain;John Glenn: premier américain dans l’espace
1963 Echec de la candidature britannique à l’entrée dans la CEE . Début du Kennedy Round.
1964 Première bombe atomique chinoise.
1965 Réforme économique Libermann en URSS
1967 Première transplantation cardiaque en Afrique du Sud par le professeur Barnard
1968 Réalisation du marché commun
1969 Neil Armstrong, premier homme sur la Lune
1971 Mis au point des micro processeurs aux Etats Unis
1972 Création du système monétaire européen
1973 Premier choc pétrolier.
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