L’ENFANT ROI Notes prises pendant la conférence donnée par M. l’abbé de Cacqueray à la journée portes ouvertes de l’école Saint Jean Bosco de Toulouse L’éducation des enfants est prioritaire pour l’avenir. L’héritage qui est à transmettre : « Don de Dieu aux hommes des valeurs, idées et sentiments qui font la seule noblesse humaine. ». Crainte des enfants qui grandissent devant les défauts trop peu repris. Problèmes à l’adolescence. Rôle de l’éducation déterminant Constat : défaut de notre génération : manque de fermeté dans l’éducation vis à vis des enfants de tous âges, mais d’abord des enfants petits. Petits défauts pas suffisamment repris étant petits, très difficiles à éradiquer à l’adolescence. de la démocratie). Cette mentalité exacerbe l’individu contre les autorités et la société : - corruption de la pensée, - droits de l’Homme, - code Napoléon. La convention des Droits de l’Enfant, acceptée par toutes les nations d’Europe, est une préparation des enfants à être des révolutionnaires face aux parents et aux autorités. L’enfant roi : Affaiblissement récent de la famille par les lois sur l’avortement, le divorce, etc. Mal plus ancien : abandon de la vie familiale du type « famille souche » : - 3 ou 4 générations sous un même toit, - enracinement, - fierté d’un passé, - livre de maison (historique des expériences des générations passées), - enfant, moyen de continuité et non fin en soi. Problème de la fermeté : Il existe l’opposé, sévérité trop grande, mais plus rare. Origine de l’affaiblissement de l’autorité parentale : souvent une terminale mal faite, ne montrant pas que les idées mènent le monde. Même si peu de personnes ont lu les mauvais philosophes, leurs idées circulent et progressent. Lois sur le divorce et l’avortement : Institutionnalisation de l’échec devant les difficultés => baisse de la natalité devant l’incertitude de l’avenir. Mouvement de libération de la femme : En opposition complète avec la doctrine sociale. La femme aide aux prises de décisions. J.J. Rousseau Principe de la philosophie de Rousseau : « L’homme est bon par nature, c’est la société qui le corrompt » En réalité, l’influence de la nature sur l’homme est positive et négative à la fois, il est donc inexact de dire que la nature est bonne pour l’homme. Celui-ci se rend vite compte qu’il ne peut pas être autonome. L’homme est dégradé par le péché originel. Seule la grâce pet le relever et même plus haut que la nature pure. Rousseau a traduit sa personne dans sa philosophie : Très sensible : « Je me sens bon ». Négation du péché originel. Sensibilité et émotion hyper développées d’où un déséquilibre qui génère des heurts face aux problèmes difficiles de la vie sociale (orgueil). Il ne veut pas faire souffrir les autres « parce qu’il est bon ». Cf. dans le traité de l’éducation « L’Emile » : « Traité de la bonté originelle de l’homme …» = négation du péché originel. L’éducation selon Rousseau : protéger l’homme des autorités, de la société (justification La révolte des enfants actuels est due au manque d’autorité du père. Cf. Personnalisme chrétien (individualisme) chez Emmanuel Mounier à base de sophismes habiles : - « L’enfant est finalisé par sa famille. » - « Il ne sait pas sa finalité, ni même ses parents. » Alors que l’enfant est un moyen de sanctification pour les parents, la famille et luimême. Cf. Rousseau : - « Educateur … témoin inactif … », - « Ecouter la nature pure … ». C’est la remise en cause du pouvoir du maître (aujourd’hui un « apprenant ») à tous les niveaux et dans tous les domaines, même dans l’Eglise : - le Pape n’est plus entendu par les évêques, - les évêques ne sont plus entendus par les prêtres, - les prêtres ne sont plus entendus par les laïcs. 1 A chaque niveau, l’autorité est ligotée par les structures collégiales. Inéduqué, l’enfant est manœuvré par ses passions et ses caprices. Cf. Livre des Proverbes : « Malheur à la cité dont le Prince est un enfant », idem pour la famille. « Qui aime bien châtie bien ». Etc. Dieu reconnaît le châtiment corporel dans l’éducation des enfants. Autorités fragilisées : Elles entraînent un protectionnisme de l’enfant. Les troubles et déséquilibres naturels ne sont plus corrigés par l’éducation et la grâce. Les parents agissent contre tous ceux qui font « souffrir » leurs enfants alors que l’objectif de la charité et de l’autorité est l’ascension des enfants. Et toute ascension implique des difficultés et des efforts. Esprit actuel très différent des méthodes du début du siècle. La sensibilité des parents ne doit pas chercher à « protéger » leurs enfants contre les difficultés Ex. : chambres individuelles ne forgent pas les caractères contre les distractions. En revanche, les scouts et le service militaire entraînent aux efforts à faire sur soi-même. Un grand mathématicien français se félicitait des difficultés matérielles rencontrées pendant ses études. Ne pas flatter le désir du confort, du matérialisme, de la technicité. Plus de prise par les arguments rationnels sur les enfants peu dressés. « Les petits nuages de l’enfance entraînent les orages de l’adolescence ». Les enfants sont abandonnés sans règles du savoir-vivre, du respect et de la politesse (« la fleur de la charité »). Ne pas se replier derrière les excès de ces règles. Les enfants ne doivent pas appeler les parents de leurs camarades par leur prénom, mais M. ou Mme. Il faut prendre du temps pour comprendre les enfants, mais pas en les mettant sur un pied d’égalité avec les adultes. Devant les enfants, pas de remarque de désaccord entre adultes (parents ou enseignants), ils ont besoin d’une unité de gouvernement. Pas de sentimentalisme pour reprendre les enfants. En mai 68 on a transformé charité et bonté en sentimentalisme. Le sentimentalisme devant les enfants désobéissants amène à la violence : il empêche la force qui protège. Et au bout d’un certain temps, lorsqu’on est usé nerveusement par ce que l’on n'a pas su arrêter par la force, on devient violent. Ne pas confondre force et violence, fermeté et dureté. La force et la fermeté se marient avec la sévérité et la charité. Remèdes : Volonté de nous former. « L’éducation est l’art des arts ». St Jean Chrysostome. La chaîne de la Tradition a été cassée. Il faut la restaurer par la formation. La prière est aussi indispensable, sinon nous serons matérialistes. Il faut d’autant plus prier que l’on a charge d’âme. Il faut avoir des âmes de sacrifice. Etre exigeants à l’égard de nous même. St Pie X faisait plusieurs kilomètres à pied par jour pour aller à la messe. Il Faut lutter contre la sensibilité exacerbée. Refuser la critique destructrice des autorités autour des enfants. Pratiquer de préférence la correction fraternelle. Ne jamais négliger les formes (politesse, charité, etc.) Se méfier du confort et de la technicité. La vie facile n’aide pas les enfants. Les efforts physiques sont éducateurs alors que le confort technique engendre des besoins qui le rendent indispensable. Cf. Téléphones portables qui engendrent une fragilisation de la psychologie (la solitude devient insupportable). Esclavage de l’enfant : Il est dû au règne de l’enfant et vient de la perversité de la vue de Rousseau sur la liberté. Cf. « Machiavel pédagogue » de Pascal Bernardin. 2