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L’ENFANT ROI
Notes prises pendant la conférence donnée par M. l’abbé de Cacqueray
à la journée portes ouvertes de l’école Saint Jean Bosco de Toulouse
L’éducation des enfants est prioritaire pour
l’avenir.
L’héritage qui est à transmettre :
« Don de Dieu aux hommes des valeurs,
idées et sentiments qui font la seule noblesse
humaine. ».
Crainte des enfants qui grandissent devant
les défauts trop peu repris. Problèmes à
l’adolescence.
Rôle de l’éducation déterminant
Constat : défaut de notre génération :
manque de fermeté dans l’éducation vis à vis des
enfants de tous âges, mais d’abord des enfants
petits.
Petits défauts pas suffisamment repris
étant petits, très difficiles à éradiquer à
l’adolescence.
Problème de la fermeté :
Il existe l’opposé, sévérité trop grande,
mais plus rare.
Origine de l’affaiblissement de l’autorité
parentale : souvent une terminale mal faite, ne
montrant pas que les idées mènent le monde.
Même si peu de personnes ont lu les
mauvais philosophes, leurs idées circulent et
progressent.
J.J. Rousseau
Principe de la philosophie de Rousseau :
« L’homme est bon par nature, c’est la société qui
le corrompt »
En réalité, l’influence de la nature sur
l’homme est positive et négative à la fois, il est
donc inexact de dire que la nature est bonne pour
l’homme.
Celui-ci se rend vite compte qu’il ne peut
pas être autonome.
L’homme est dégradé par le péché originel.
Seule la grâce pet le relever et même plus haut
que la nature pure.
Rousseau a traduit sa personne dans sa
philosophie :
Très sensible : « Je me sens bon ». Négation
du péché originel.
Sensibilité et émotion hyper développées
d’où un déséquilibre qui génère des heurts face
aux problèmes difficiles de la vie sociale (orgueil).
Il ne veut pas faire souffrir les autres
« parce qu’il est bon ».
Cf. dans le traité de l’éducation
« L’Emile » :
« Traité de la bonté originelle de
l’homme …» = négation du péché originel.
L’éducation selon Rousseau : protéger
l’homme des autorités, de la société (justification
de la démocratie). Cette mentalité exacerbe
l’individu contre les autorités et la société :
- corruption de la pensée,
- droits de l’Homme,
- code Napoléon.
La convention des Droits de l’Enfant,
acceptée par toutes les nations d’Europe, est une
préparation des enfants à être des
révolutionnaires face aux parents et aux autorités.
L’enfant roi :
Affaiblissement récent de la famille par les
lois sur l’avortement, le divorce, etc.
Mal plus ancien : abandon de la vie
familiale du type « famille souche » :
- 3 ou 4 générations sous un même toit,
- enracinement,
- fierté d’un passé,
- livre de maison (historique des
expériences des générations passées),
- enfant, moyen de continuité et non fin
en soi.
Lois sur le divorce et l’avortement :
Institutionnalisation de l’échec devant les
difficultés => baisse de la natalité devant
l’incertitude de l’avenir.
Mouvement de libération de la femme :
En opposition complète avec la doctrine
sociale. La femme aide aux prises de décisions.
La révolte des enfants actuels est due au
manque d’autorité du père.
Cf. Personnalisme chrétien (individualisme)
chez Emmanuel Mounier à base de sophismes
habiles :
- « L’enfant est finalisé par sa famille. »
- « Il ne sait pas sa finalité, ni même ses
parents. »
Alors que l’enfant est un moyen de
sanctification pour les parents, la famille et lui-
même.
Cf. Rousseau :
- « Educateur … témoin inactif … »,
- « Ecouter la nature pure … ».
C’est la remise en cause du pouvoir du
maître (aujourd’hui un « apprenant ») à tous les
niveaux et dans tous les domaines, même dans
l’Eglise :
- le Pape n’est plus entendu par les
évêques,
- les évêques ne sont plus entendus par
les prêtres,
- les prêtres ne sont plus entendus par
les laïcs.
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A chaque niveau, l’autorité est ligotée par
les structures collégiales.
Autorités fragilisées :
Elles entraînent un protectionnisme de
l’enfant.
Les troubles et déséquilibres naturels ne
sont plus corrigés par l’éducation et la grâce.
Les parents agissent contre tous ceux qui
font « souffrir » leurs enfants alors que l’objectif de
la charité et de l’autorité est l’ascension des
enfants. Et toute ascension implique des
difficultés et des efforts.
Esprit actuel très différent des méthodes
du début du siècle.
La sensibilité des parents ne doit pas
chercher à « protéger » leurs enfants contre les
difficultés
Ex. : chambres individuelles ne forgent pas
les caractères contre les distractions. En
revanche, les scouts et le service militaire
entraînent aux efforts à faire sur soi-même. Un
grand mathématicien français se félicitait des
difficultés matérielles rencontrées pendant ses
études.
Ne pas flatter le désir du confort, du
matérialisme, de la technicité.
Plus de prise par les arguments rationnels
sur les enfants peu dressés.
« Les petits nuages de l’enfance entraînent
les orages de l’adolescence ».
Les enfants sont abandonnés sans règles
du savoir-vivre, du respect et de la politesse (« la
fleur de la charité »). Ne pas se replier derrière les
excès de ces règles.
Les enfants ne doivent pas appeler les
parents de leurs camarades par leur prénom,
mais M. ou Mme.
Il faut prendre du temps pour comprendre
les enfants, mais pas en les mettant sur un pied
d’égalité avec les adultes.
Devant les enfants, pas de remarque de
désaccord entre adultes (parents ou enseignants),
ils ont besoin d’une unité de gouvernement.
Pas de sentimentalisme pour reprendre les
enfants.
En mai 68 on a transformé charité et bonté
en sentimentalisme.
Le sentimentalisme devant les enfants
désobéissants amène à la violence : il empêche la
force qui protège. Et au bout d’un certain temps,
lorsqu’on est usé nerveusement par ce que l’on n'a
pas su arrêter par la force, on devient violent.
Ne pas confondre force et violence, fermeté
et dureté.
La force et la fermeté se marient avec la
sévérité et la charité.
Esclavage de l’enfant :
Il est au règne de l’enfant et vient de la
perversité de la vue de Rousseau sur la liberté.
Cf. « Machiavel pédagogue » de Pascal
Bernardin.
Inéduqué, l’enfant est manœuvré par ses
passions et ses caprices.
Cf. Livre des Proverbes :
« Malheur à la cité dont le Prince est un
enfant », idem pour la famille.
« Qui aime bien châtie bien ».
Etc.
Dieu reconnaît le châtiment corporel dans
l’éducation des enfants.
Remèdes :
Volonté de nous former.
« L’éducation est l’art des arts ». St Jean
Chrysostome.
La chaîne de la Tradition a été cassée. Il
faut la restaurer par la formation.
La prière est aussi indispensable, sinon
nous serons matérialistes.
Il faut d’autant plus prier que l’on a charge
d’âme.
Il faut avoir des âmes de sacrifice. Etre
exigeants à l’égard de nous même.
St Pie X faisait plusieurs kilomètres à pied
par jour pour aller à la messe.
Il Faut lutter contre la sensibilité
exacerbée.
Refuser la critique destructrice des
autorités autour des enfants.
Pratiquer de préférence la correction
fraternelle.
Ne jamais négliger les formes (politesse,
charité, etc.)
Se méfier du confort et de la technicité. La
vie facile n’aide pas les enfants.
Les efforts physiques sont éducateurs alors
que le confort technique engendre des besoins qui
le rendent indispensable.
Cf. Téléphones portables qui engendrent
une fragilisation de la psychologie (la solitude
devient insupportable).
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