contraire, notre irritation ou notre culpabilité nous maintiennent dans la confusion, nous
empêchent de voir notre propre clarté.
La clarté existe toujours en nous. La nature de notre conscience est clarté. Il s'agit simplement
de la voir. Si vous vous sentez toujours pollué, négatif et désespéré, si vous vous voyez comme
quelqu’un dont il est totalement impensable qu’il puisse jamais trouver la paix intérieure et la
libération, vous répondez à un esprit qui se leurre, un esprit négatif, un concept figé. Vous êtes
loin de la réalité, loin de la nature des phénomènes. Vous n'êtes pas en contact avec la réalité.
Vous devez éliminer ces idées préconçues si vous voulez cultiver la paix et la tranquillité, que
votre intelligence puisse toucher la réalité.
Faisons le test, dès maintenant. Posez-vous la question : « Que suis-je ? » « Qui suis-je ? » Même
du point de vue relatif, lorsque vous vous interrogez ainsi, vous découvrez que vous avez une
conception permanente de votre « je », celui d’hier, celui d’avant-hier, de la semaine dernière,
du mois dernier, de l'année dernière… Cette idée du soi n'est pas correcte. C'est une
préconception qui doit être démantelée et reconnue comme peu réaliste. Alors, vous pourrez
concevoir la possibilité d’un développement et d’une croissance spirituelle incessants et infinis.
La beauté d’être humain est que l’on peut développer à l’infini des qualités intérieures telles
que la paix, l'énergie de l'expérience de l'éveil et la félicité, pour finalement transcender l’esprit
dualiste. Lorsque vous en arriverez à comprendre cette beauté intérieure, vous arrêterez de faire
une saisie sur les objets extérieurs qui ne peuvent jamais apporter une satisfaction durable. Ceci
est un signe important de progrès spirituel. Vous ne pouvez pas à la fois être spirituel et être
accroché aux objets matériels ; les deux sont incompatibles.
Nous voyons des personnes qui, plus elles ont de possessions, plus elles deviennent confuses et
insatisfaites jusqu’à finir par se suicider. Parfois, les pauvres ne comprennent pas cela. Ils
pensent que ceux qui vivent dans l'opulence matérielle doivent être heureux. Ils ne sont pas
heureux. Ils sont insatisfaits, émotionnellement perturbés, confus et noyés dans la souffrance.
Les tentatives de suicides sont plus fréquentes dans les sociétés riches que dans les sociétés
économiquement sous-développées. Ce n'est pas là un point philosophique du Dharma – c'est
la réalité actuelle, la situation de ce 20ème siècle ; cela se passe maintenant. Je ne suis pas en train
de vous suggérer d’abandonner votre confort matériel ; le Seigneur Bouddha n'a jamais dit qu’il
fallait abandonner ses plaisirs. Plutôt, il a enseigné que nous devons éviter de nourrir notre
confusion en nous accrochant avec saisie aux plaisirs du monde.
L'attitude sous-jacente qui nous pousse à courir après des objets qui n’en valent pas la peine est
l’émotion perturbatrice par laquelle nous pensons : « Cet objet me donnera satisfaction ; sans
lui, la vie serait impossible. » Ces préconceptions nous rendent incapables de gérer les situations
nouvelles qui apparaissent inévitablement jour après jour. Nous nous attendons à ce que les
choses se passent d'une certaine façon et, lorsqu'il en est autrement, nous ne pouvons y faire
face correctement. Au lieu de faire face efficacement aux situations inattendues, nous devenons
tendus, frustrés et psychologiquement perturbés.
Développer notre expérience du Dharma
La plupart d’entre nous sommes émotionnellement instables, avec des hauts et des bas. Lorsque
tout va bien dans la vie, nous adoptons une attitude très spirituelle mais quand les choses vont