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9. Le fait que l’augmentation des concentrations de gaz à effet de serre entraîne une élévation
des températures est alarmant : le volume de CO2 est passé de 280 parties par million (ppm) au
XVIIIème siècle à 380 ppm actuellement. Si rien ne change, la quantité de CO2 présente dans
l’atmosphère pourrait doubler dans le courant du XXIème siècle par rapport aux niveaux de l’ère
préindustrielle. En 1896, Svante Arrhenius avait calculé qu’un doublement des quantités de CO2
entraînerait une élévation de la température générale de près de 6°C, une estimation qui reste
d’actualité aujourd'hui.
10. Par rapport à la moitié du XIXème siècle, notre planète est déjà plus chaude de 0,8°C
(l’essentiel de la hausse étant survenu dans la deuxième moitié du XXème siècle). Or, nous n’en
sommes encore qu’aux premiers stades du réchauffement de la planète. Il est probable que
l’objectif d’une augmentation maximale de 2°C pour la fin du siècle ne se réalise pas si des
mesures draconiennes de réduction des émissions ne sont pas mises en œuvre. Même si
l’économie cessait totalement d’émettre du carbone, les températures continueraient à augmenter
pendant plusieurs décennies, voire plusieurs siècles sous l’effet du rôle de l’océan. Actuellement,
les températures mondiales n’augmentent pas aussi vite que la concentration de CO2 parce que
l’océan absorbe et stocke près de 80 % de toute la chaleur excédentaire. Cette chaleur va encore
réchauffer notre planète dans un avenir proche. En outre, la capacité d’absorption naturelle du
CO2 de notre planète va diminuer avec le temps, ce qui pourrait entraîner une accélération du
réchauffement de la planète.
11. Le changement climatique a une forte incidence sur le niveau des océans qui se dilatent
avec le réchauffement. La fonte des glaciers et des calottes glaciaires continentales contribue, elle
aussi, à la montée du niveau des océans. En analysant les sédiments océaniques et les récifs
coralliens, les scientifiques ont découvert qu’au cours des derniers millénaires, la montée
moyenne du niveau des océans a été de 0,1 à 0,2 mm par an (ce phénomène naturel tient au fait
que notre planète est actuellement dans une période interglaciaire). Or, au cours du XXème siècle,
cette moyenne est passée à 1,5 mm et, depuis les années 90, elle a grimpé à plus de 3 mm.
Il va
sans dire qu’une accélération aussi importante de cette tendance historique est alarmante.
12. Grâce au laser et à d’autres techniques modernes, nous savons qu’au cours des
150 dernières années, les glaciers de montagne ont fondu au rythme de 50 m tous les dix ans. Il
est plus difficile de dresser l’historique de la fonte des calottes glaciaires polaires par manque de
données fiables. Les données satellite montrent un rythme atterrant de fonte des calottes polaires
de 7 % par décennie. L’épaisseur moyenne de la glace polaire a, elle aussi, fortement diminué,
passant de 3,64 m en 1980 à moins de deux mètres en 2008. Mais ces chiffres ne portent que sur
30 ans et un complément d’observation s’impose pour s’assurer que cette tendance n’est pas
temporaire.
Cette accélération du réchauffement dans l’Arctique s’explique parfaitement sur le
plan scientifique, la diminution de la calotte glaciaire entraînant une augmentation de l’absorption
du rayonnement solaire par la surface terrestre.
13. Le changement climatique a un impact direct sur le régime des précipitations, sur les
récoltes, la flore et la faune. De manière moins directe, il a une incidence sur les phénomènes
météorologiques, comme les ouragans, les inondations, les sécheresses et les canicules. Pour
l’essentiel, une planète plus chaude est une planète plus chargée en énergie qui peut se libérer de
diverses manières, notamment par des tempêtes plus violentes. Il est prouvé que le nombre des
cyclones de grande intensité a nettement augmenté dans la seconde moitié du XXème siècle,
coïncidant avec l’accélération du réchauffement global. La formation des cyclones est un
processus très complexe qui ne résulte pas uniquement du changement climatique, mais il est
largement reconnu que ce changement augmentera la fréquence de ces phénomènes.
“Le réchauffement est-il sûr ? ”, Cécile Bonneau et Yves Sciama, Science & Vie, mars 2010. p. 51.
Ibid., p. 44.