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a) Présentation du texte et de l’auteur. — Il faut ici indiquer d’abord la nature du texte :
normatif (capitulaire, ordonnance, extrait du Corpus juris civilis…) ; diplomatique (charte, notice,
extrait de cartulaire…) ; narratif (chronique) ; littéraire (œuvre de fiction…) etc. On doit ensuite
donner sa date et présenter son auteur, s’il est connu.
b) Contexte historique du texte. — Le texte doit être replacé dans son contexte politique,
économique, social et culturel de la manière la plus précise possible. On évitera à cette occasion la
dissertation et le hors sujet en veillant notamment à ne pas évoquer des questions contemporaines du
texte mais sans rapport direct avec son contenu. Cette mise en contexte du texte est l’exercice
fondamental qui permettra de mettre en valeur les enjeux du texte. Elle permet d’éviter le double
écueil de la dissertation sur le propos du texte et de la simple paraphrase.
c) Problématique juridique et historique du texte. — Partant du contexte, il convient ensuite de
mettre en exergue les problèmes de critique que pose le texte relativement à l’histoire du droit et des
institutions. C’est à partir de ces problèmes qu’est bâti le plan, selon la manière indiquée ci-dessus.
d) Annonce du plan. — Découlant naturellement de la problématique qui précède, l’annonce du
plan, qui se fait en une ou deux phrases doit être à la fois parfaitement correcte du point de vue
littéraire et sans aucune équivoque. Par exemple : “ Ainsi, ayant envisagé telle question (I), nous
pourrons nous pencher sur telle autre (II) ”.
À l’issu de cette préparation, le devoir se poursuit par la rédaction.
B / LA RÉDACTION (durée de l’exercice : 1 h. 30)
Le plan détaillé ayant été minutieusement établi, la rédaction du devoir ne pose aucune difficulté
particulière de méthode. Quelques précautions s’imposent cependant.
1. D’abord, on doit veiller sans cesse à suivre le texte de près, afin de ne pas disserter au lieu de
commenter. Pour ce faire, il est vivement conseillé de partir de très courtes citations ou de mots du
texte que l’on reprend directement pour les commenter.
2. Ensuite, on doit absolument veiller à la rigueur de l’analyse historico-juridique. L’écueil
principal à éviter est bien sûr l’anachronisme qui, nécessairement, entraîne une erreur d’interprétation.
Deux règles permettent de l’éviter :
a) À aucun moment il ne doit être fait allusion, dans le corps du devoir, à un fait ou un événement
postérieur au texte commenté : pas plus qu’on ne peut expliquer le présent par l’avenir, on ne peut en
effet expliquer le passé par le présent ou par des éléments plus récents que ceux sur lesquels on se
penche.
b) Tout jugement personnel, même neutre, doit être absolument banni : l’opinion personnelle du
commentateur est par essence sans intérêt.
3. Enfin, il faut veiller à respecter les normes littéraires admises dans la présentation matérielle du
commentaire. À ce propos, on peut rappeler que :
a) L’emploi du futur dans le passé est strictement prohibé.
b) Les majuscules s’emploient seulement en début de phrase, pour les noms propres et pour les
institutions uniques lorsqu’il s’agit de choses, jamais lorsqu’il s’agit de personnes. On écrit donc
l’Église, l’État, le Parlement, mais le roi, l’empereur, le pape… Lorsque l’institution est accompagnée
d’un adjectif, celui-ci ne prend une majuscule que lorsqu’il est placé avant : le Tiers-État, mais les
États généraux… Le mot saint ne prend une majuscule que lorsqu’il est appliqué à une fête, un lieu,
une institution (la Saint-Jean, la commune de Saint-Cloud, la basilique Saint-Pierre), jamais lorsqu’il
est employé comme prédicat : le roi saint Louis. Dans ce dernier cas, on ne l’emploie que lorsqu’il est
indispensable pour identifier le personnage (on dit saint Louis, mais Thomas d’Aquin, Jeanne d’Arc
etc.). Cas particuliers : Saint-Esprit, Sainte-Trinité, Saint-Office, Saint-Siège, Saint-Empire, Sainte-
Alliance. On met aussi une majuscule aux noms des peuples (les Burgondes, les Francs) et aux noms
des grandes périodes historiques : l’Antiquité, le Moyen Âge (sans trait d’union), l’Ancien Régime, la
Révolution, l’Empire etc. Il est bon de rappeler également que les majuscules, contrairement à une
légende fort répandue, doivent impérativement être accentuées à peine d’entraîner de regrettables
confusions ; comment distinguer sans accent, par exemple : LES ENFANTS LÉGITIMÉS DE LOUIS XIV et
LES ENFANTS LÉGITIMÉS DE LOUIS XIV ?
c) Le millésime des rois de France, des empereurs et des papes doit impérativement être libellé en
chiffres romains et non en chiffres arabes et il en va de même, en dépit d’une habitude aussi récente
que déplorable, des siècles. Hormis ces cas et les dates, pour lesquelles on doit en revanche employer
les chiffres arabes, tous les nombres doivent être écrits en toutes lettres.