productivité, cercle vertueux. Le keynésianisme : Keynes est le dernier très grand économiste
(La Théorie générale, 1936), ce n’est pas un économiste de la demande, mais un économiste
du circuit économique ; il est influencé par le Français Quesnay (médecin physiocrate) qui
décrit « le circuit économique d’ensemble », repris par Keynes, avec l’importance du
« bouclage du circuit macro-économique » ; il faut qu’il y ait un équilibre économique entre
profits et salaires, une économie qui n’investit pas ne peut pas croître, de même que des
salaires élevés sont la condition des débouchées ; la valeur ajoutée est donc répartie entre
profit et salaire, cette répartition devant être adéquate. Si les entreprises hésitent à investir,
c’est très souvent qu’il y a un problème de profit : il faut donc déplacer cette répartition vers
le profit. De même si on constate une insuffisance de la demande, on déplace la répartition
vers les salaires, à travers les prélèvements sociaux. Selon que ces prélèvements chargent plus
les entreprises ou les salariés, les pouvoirs publics peuvent déplacer la répartition de la valeur
ajoutée. Le keynésianisme, c’est cette question de partage de la valeur ajoutée. Les keynésiens
ne sont plus aujourd’hui dominants. Ils étaient à l’époque convaincus d’avoir trouvé la
solution à toute crise économique. Se mettent en place des outils de pilotage économique
(notamment la comptabilité nationale), qui constituent un tableau de bord de l’économie,
permettant de connaître la politique à adopter. On ne comprend donc pas l’arrivée de la crise.
L’élément clé de cette répartition est l’indexation des salaires (indexation de droit) sur
les prix et sur les gains de productivité (indexation de fait) : le SMIG, puis le SMIC (1969).
Le gouvernement est tenu de prendre en compte l’évolution des prix, et donc d’augmenter les
salaires en fonction, d’où les multiples débats sur l’évaluation des prix (INSEE/syndicats),
avec des différences entre les paniers de consommation, la CGT ne prenant pas en compte
l’effet qualité. L’indexation sur les gains de productivité se fondent sur des accords de
branches, car ces gains ne sont pas les mêmes d’une branche à l’autre. On a donc une
indexation de droit sur les prix, et une indexation de fait sur les gains de productivité. D’où
une sorte de compromis institutionnel fondamental qui a tenu jusqu’en 1983, du fait de cette
indexation.
Cette croissance a été dès les années 60 contestée par un club d’économistes, le Club
de Rome, constitué après le traité de 1957, lorsque les dirigeants confie une réflexion sur la
croissance à un club d’économistes. Une étude est confiée au MIT, le professeur Meadaw,
aboutit à un constat : la croissance produit des déséquilibres importants qui risque d’être
préjudiciables à terme. La croissance démographique est beaucoup plus forte que la
croissance de la production alimentaire, et surtout est mal répartie, d’où des problèmes de
nutrition croissants dans le monde. Cette conclusion est critiquée, qualifiée de malthusienne.
Autre prévision, l’épuisement des matières premières et énergétiques : on a tenté un inventaire
des ressources mondiales. La principale critique consiste à dire qu’ils ne tiennent pas compte
du progrès technique. Troisième résultat, c’est une pollution croissante, la mauvaise
utilisation des ressources, qui à l’époque a été mesurée : tous les secteurs polluent. D’où un
ouvrage : La Croissance zéro, la croissance doit être maîtrisée, on doit faire attention à la
pollution, aux dépenses d’énergie, … Dans les années 60, on a pas beaucoup tenu compte :
ces travaux ont été ressortis après 1974 lorsque la croissance recule, avec des économistes et
des hommes politiques qui se sont réjouis de la crise se rapportant aux rapports du club de
Rome. C’est en réalité un constat d’impuissance, en faisant référence au Club de Rome. Ce
qui revient aujourd’hui une vision, dans une période de croissance très forte, sur les
problèmes de déséquilibres liés à cette croissance.
On ne doit plus confondre augmentation des prix et inflation. Le terme « inflation »
signifie un gonflement de la masse monétaire, que les économistes mesure par les agrégats
monétaire : M1, liquidités ; M2 et M3 en ajoutant de la quasi-monnaie. La nature de la liaison
avec la hausse des prix a été mis en évidence par Fischer, qui fonde la théorie quantitative de