Économie 2 : Terminale STG CGRH
LA CREATION MONETAIRE.
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ÉCONOMIE 2 :
LA CREATION MONETAIRE.
INTRODUCTION :
En France, c’est l’administration des Monnaies et Médailles qui frappe les pièces de monnaie et
l’imprimerie de la Banque de France qui fabrique les billets. Le tout est mis en circulation par la Banque
de France. Cette création monétaire se fait de manière coordonnée entre les pays membres de la zone euro
et sous le contrôle de la Banque Centrale Européenne.
Il y a trois sources de création monétaire : Les banques créent de la monnaie scripturale en accordant des
crédits aux entreprises et aux ménages ; les crédits accordés à l’État pour combler son déficit sont
également source de création monétaire ; l’entrée de devises du fait des exportations de produits français
correspond à une création de monnaie.
I. / LA CREATION DE LA MONNAIE.
La monnaie est principalement créée par les banques commerciales, appelées aussi banques de second
rang. C’est lorsqu’elles accordent des prêts à leurs clients (et créditent la somme prêtée sur leur compte)
qu’elles créent de la monnaie scripturale. Il y a création monétaire car la banque ne dispose en principe pas
de la totalité de la somme empruntés : elle « créée » cette somme par un jeu d’écriture. Lorsque le client
rembourse progressivement la somme empruntée, il y a destruction monétaire (la somme créée à l’avance
par la banque se retrouve finalement dans ses caisses).
Les banques créent de la monnaie à travers les opérations de crédit. En effet, en octroyant (= accordant) un
crédit à un agent économique, une banque augmente le volume de monnaie scripturale de cet agent, sans
diminuer le volume de monnaie détenu par les autres agents. La masse monétaire augmente donc à cette
occasion. Bien entendu, au moment du remboursement du crédit, le volume de monnaie scripturale de l’agent
diminue, ainsi que la masse monétaire. Au total, la masse monétaire augmente lorsque le volume des crédits
distribués est plus important que le volume des crédits remboursés.
Les crédits distribués dépendent largement des besoins qu’éprouvent les agents économiques pour financer
leurs activités : crédits à la consommation pour les ménages, crédits à l’investissement pour les entreprises,
crédits pour financer les dépenses publiques non couvertes par l’impôt pour l’État. En somme, la distribution
de crédits, donc l’évolution de la masse monétaire, dépend de l’activité économique.
Il est à noter que de la monnaie est créée, également, à l’occasion des exportations, lesquelles donnent lieu
A une conversion de devises en monnaie domestique : la quantité de monnaie détenue par les gents
résidents s’accroît. Elle diminue dans les cas d’importation.
La Banque de France, sous le contrôle de la banque centrale européenne, émet les billets de banque remis
ensuite aux banques commerciales. Elle créée également de la monnaie en accordant des crédits ou en
achetant des devises contre des euros.
L’État, par l’intermédiaire du Trésor, émet la monnaie divisionnaire.
On appelle « monnaie centrale », l’ensemble constitué des pièces, des billets et des dépôts que les banques
de second rang ont constitué auprès de la Banque centrale. Ainsi, une partie de la monnaie centrale est en
circulation (pièces et billets détenus par le public), l’autre non (pièces et billets dans les coffres des
banques, solde de leurs comptes à la Banque centrale).
Lorsqu’une banque accorde un crédit, elle doit faire face à deux types de fuites en monnaie centrale. La
première vient du fait que le crédit octroyé sert à régler des transactions avec des clients d’autres
banques : les banques bénéficiaires des paiements doivent être remboursées en monnaie centrale. La
seconde vient de la préférence du public pour les billets : tout crédit accordé donne lieu à un dépôt en
monnaie scripturale du même montant, lequel dépôt donne lieu à des retraits sous forme de billets. Ainsi, si
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une banque ne dispose pas de suffisamment de monnaie centrale pour faire face à ces fuites, elle sera
contrainte de délivrer moins de crédits.
Il arrive aux banques de rationner elles-mêmes le crédit. En effet, alors qu’il paraît souhaitable pour
elles d’octroyer des crédits lorsque le taux d’intérêt est élevé, il s’avère que la prise de risque est trop
grande. Plus le taux d’intérêt est élevé, plus les difficultés de remboursement du crédit sont fortes, plus
les banques risquent de se trouver confrontées à une insuffisance de monnaie centrale.
II. / LA MASSE MONETAIRE.
La masse monétaire représente la quantité de monnaie en circulation dans l’économie, c’est-à-dire, dans la
zone monétaire dans laquelle cette monnaie est acceptée en paiement des échanges. On considère que la
monnaie est en circulation quand elle est détenue par des agents non financiers.
Pour mesurer la masse monétaire, on utilise parfois un agrégat monétaire étroit, M1. Il représente la
masse monnaie « au sens strict », à savoir le montant de la monnaie fiduciaire (pièces et billets) en
circulation, ajouté au montant des comptes à vue ouverts dans les institutions financières ; cette dernière
composante pèse pour plus de 90 % de M1. Il s’agit donc de l’indicateur de la masse de monnaie la plus
liquide. Ainsi, les pièces et les billets en dépôts dans les coffres des banques ne font pas partis de la masse
monétaire. On constate ainsi que la masse monétaire se décompose à 86 % de monnaie scripturale et à 16 %
de pièces et billets en France en 2004.
L’évolution de la masse monétaire compare, d’une période sur l’autre, le montant de la masse monétaire
afin de détecter des évolutions trop fortes ou supérieures à celles retenues. Toute création nette de
monnaie résultant d’une création supérieure à la destruction se traduit par une augmentation de la masse
monétaire.
La destruction monétaire : lors du remboursement du prêt par l’emprunteur, la monnaie avait été créée est
détruite : c’est ce que l’on nomme la destruction monétaire.
III. / LE CONTROLE DE LA MASSE MONETAIRE.
La création de monnaie sans contrôle présente un risque d’inflation : lorsque la quantité de monnaie est
trop importante par rapport au rythme de croissance de l’économie, l’inflation apparaît. Le contrôle de
l’activité des banques est donc nécessaire pour éviter l’excès de création monétaire.
Les banques commerciales empruntent régulièrement des fonds (notamment auprès de la BCE et des autres
banques) pour constituer des réserves, ou pour régler leurs dettes auprès d’autres banques commerciales
(opérations de compensation). Quand la BCE veut ralentir la création monétaire, elle augmente les taux
auxquels elle fournit les liquidités aux banques commerciales (taux directeurs). Celles-ci sont obligées de
répercuter cette hausse sur les taux d’intérêts qu’elles proposent à leurs clients, ce qui ralentit la demande
de crédit. Pour augmenter la création de monnaie, la BCE peut à l’inverse diminuer ses taux directeurs pour
inciter les entreprises à diminuer le taux d’intérêt des crédits, ce qui stimule la demande de crédits.
La politique monétaire vise à contrôler la quantité de monnaie en circulation dans l’économie pour l’ajuster
aux besoins de l’activité économique. La quantité de monnaie en circulation ne doit être ni trop importante,
pour éviter les phénomènes d’inflation, ni trop peu importante, pour que les transactions entre les agents
économiques puissent s’opérer. La régulation de la masse monétaire consiste donc à contrôler la création
monétaire.
La Banque centrale a en charge la conduite de la politique monétaire, donc le contrôle de la création
monétaire. Puisque la création monétaire est principalement le résultat de la distribution de crédits, la
Banque centrale doit pouvoir l’influencer. Or, si les banques éprouvent des difficultés à se procurer de la
monnaie centrale, elles seront moins enclines à offrir des crédits. Il suffit donc de renchérir le coût
d’accès à la monnaie centrale, elles seront moins enclines (= amenées) à offrir des crédits. Il suffit donc de
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renchérir le coût d’accès à la monnaie centrale, le taux directeur de la Banque centrale, pour limiter, par
exemple, la création monétaire.
En effet, lorsqu’une banque éprouve un besoin en monnaie centrale, elle peut s’approvisionner sur le marché
monétaire, lieu les autres banques peuvent lui en prêter ou, à défaut, auprès de la Banque centrale. Mais,
dans les deux cas, elle devra payer un intérêt pour se procurer de la monnaie centrale. C’est d’ailleurs le
taux d’intérêt de la Banque centrale qui oriente celui du marché monétaire. Si une banque emprunte à la
Banque centrale un certain taux, elle ne peut prêter à ses clients qu’à un taux d’intérêt supérieur afin
d’assurer sa rentabilité. La hausse du taux ralentit alors la demande et, par même, l’offre de crédits.
Inversement, une baisse du taux d’intérêt de la Banque centrale favoriserait la création monétaire.
Il convient de remarquer qu’une partie de la création monétaire échappe à la Banque centrale : celle qui
sulte des échanges de devises.
Enfin, la fabrication des billets de banque n’est en rien une opération de création monétaire, car la mise à
disposition du public de billets nouveaux se fait toujours en contrepartie d’une diminution de monnaie
scripturale pour un montant identique.
La banque centrale crée de la monnaie en émettant des pièces et des billets (elle est la seule à pouvoir le
faire) mais aussi en prêtant aux banques commerciales des liquidités. En effet, les banques commerciales
empruntent régulièrement les unes aux autres sur le marché interbancaire (réservé aux banques) pour
compenser les opérations qu’elles réalisent entre elles. Elles peuvent aussi avoir recours aux liquidités de la
banque centrale en s’y « refinancant » moyennant un taux d’intérêt.
Elle contrôle la masse monétaire en exigeant des banques commerciales qu’elles possèdent des réserves de
billets et de dépôts proportionnelles aux crédits qu’elles accordent : ce sont les réserves obligatoires mais
aussi en fixant le taux d’intérêt, dit taux d’intérêt directeur, qui est pratiqué lors du refinancement des
banques commerciales.
Le Système Européen de Banques Centrales (SEBC) a pour mission principale d’assurer la stabilité des
prix dans la zone euro et donc d’y surveiller l’augmentation de la masse monétaire. Cette mission lui est
confiée en toute indépendance du pouvoir politique.
La régulation de la masse monétaire dans la zone euro : Le Conseil des gouverneurs de la BCE régule la
masse monétaire en décidant de la politique monétaire de la zone euro. Cette régulation se fait à trois
niveaux : premièrement, elle fixe le taux d’intérêt directeur de l’euro qui s’impose à toutes les banques
commerciales de la zone euro dans leurs opérations de refinancement. Deuxièmement, ce taux d’intérêt
directeur conditionne le taux d’intérêt sur le marché interbancaire sur lequel les banques commerciales
s’échangent des liquidités. Troisièmement, le taux d’intérêt du marché interbancaire conditionne à son tour
les taux d’intérêt pratiqués par les banques vis-à-vis de leurs clients.
IV. / AUTRES DEFINITIONS A CONNAITRE DU CHAPITRE.
Les agrégats monétaires (M1, M2, M3, M4) sont des indicateurs statistiques qui regroupent dans des
ensembles homogènes les moyens de paiement détenus par les agents non financiers résidents. Les agrégats
classent les moyens de paiement en fonction de leur caractère plus ou moins liquide.
M1 : billets, monnaie divisionnaire, dépôts à vue en euro (compte courant).
M2 : livrets bancaires ordinaires, livrets A, B et bleus, CODEVI, LEP, comptes d’épargne logement + M1.
M3 : dépôts de devises, placements à terme non négociables (comptes à terme, bons de caisse, bons
d’épargne des banques, bons du Trésor sur formule), titres de créances négociables émis par des
établissements de crédit, titres d’organismes de placements collectifs de valeurs mobilières court terme
(FCP + SICAV) + M1 + M2.
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M4 : bons du Trésor négociables, billets de trésorerie émis par les entreprises + M1 + M2 + M3.
Le refinancement est le fait pour une banque de se procurer, moyennant le paiement d’un taux d’intérêt, de
la monnaie centrale auprès de la Banque centrale. Cette liquidité (la monnaie banque centrale) lui permettra
de régler ses dettes notamment à l’égard des autres banques.
Le taux d’intérêt directeur c’est le taux de référence en fonction duquel les banques fixent les taux
d’intérêt de leurs crédits.
L’indépendance d’une Banque Centrale c’est que la BCE est indépendante des pouvoirs politiques de
l’ensemble de la zone euro. Elle prend donc ses décisions sans la pression des gouvernements de la zone
euro.
Le crédit à court terme est un crédit inférieur à 2 ans qui correspond à des besoins de trésorerie liés à
l’exploitation de l’entreprise ou à la vie courante des ménages (crédit à la consommation). Les formes sont
diverses : avances en compte (facilité de caisse, découvert bancaire), escomptes d’effets de commerce,
crédits de campagne…
Les crédits à moyen et long termes sont des crédits de 2 à 5 ans pour les premiers et supérieurs à 5 ans
pour les seconds. Ils sont destinés à financer les investissements nécessaires à la croissance des
entreprises et les acquisitions de logement pour les ménages. La durée du crédit doit être égale ou
inférieure à la durée d’amortissement de l’équipement. Ce sont en effet les recettes nettes réalisées qui
vont permettre le remboursement de l’emprunt.
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