Les modèles d’habitat comme outils de compréhension des réponses des populations aux
changements climatiques et outils de conservation
Clara Péron, Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive, CEFE-CNRS, 1919 route de Mende,
34293 Montpellier.
L’étude de la dynamique spatiale des interactions trophiques entre les différents composants des
écosystèmes marins est une étape essentielle pour comprendre les réponses des écosystèmes marins
aux changements climatiques. La dynamique spatio-temporelle des prédateurs marins est largement
dépendante des forçages physiques, biogéochimiques et biologiques qui contrôlent la distribution de
leurs proies, aux échelons trophiques intermédiaires. Grâce aux outils de biotélémétrie, il est possible
de suivre très précisément les déplacements des prédateurs marins et de les mettre en relation avec les
structures océanographiques qu’ils rencontrent. Je présenterai les méthodes que j’utilise pour
modéliser les habitats marins des prédateurs à méso-échelle, à partir de données environnementales
issues de l’imagerie satellitaire et de données biologiques. Je discuterai des phénomènes de
match/mismatch que l’on peut observer entre la distribution des proies et celles des prédateurs. Je
présenterai également mon travail sur l’utilisation des projections futures de SST issues des modèles
de circulation générale forcés par les scénarios du GIEC pour prédire le déplacement des zones
d’alimentation des manchots royaux dans l’océan Austral. Je discuterai des incertitudes associées à ces
modèles et des questions de recherche soulevées pendant ma thèse sur la réponse des populations aux
changements océanographiques dans l’océan Austral. Enfin, je présenterai l’apport des modèles
d’habitat spatialisés pour la définition d’Aires Marines Protégées au large, en prenant pour exemple la
Méditerranée occidentale.