Les ondes lumineuses Introduction. La diffraction lumineuse, étudiée en Travaux Pratiques, nous a permis de mettre en évidence la nature ondulatoire de la lumière. On détaillera dans ce chapitre les caractéristiques et les propriétés de l’onde lumineuse. I. les caractéristiques de l’onde lumineuse. 1. La radiation lumineuse. Une radiation lumineuse est une onde électromagnétique périodique sinusoïdale susceptible de se propager dans le vide ou un milieu matériel transparent (air, verre,…). Remarque : Une onde électromagnétique est caractérisée par la propagation de la perturbation d’un champ électrique et d’un champ magnétique ; ces champs pouvant exister dans le vide, l’onde électromagnétique peut se propager dans le vide. L’onde lumineuse n’est donc pas une onde mécanique, cependant, comme toute onde, elle transporte de l’énergie (énergie lumineuse). 2. La célérité de la lumière. La célérité de la lumière dépend du milieu transparent dans lequel elle se propage. La valeur de cette célérité dans le vide est une constante universelle notée c. Exprimée avec trois chiffres significatifs, on a la valeur numérique : c = 3,00 108 m.s-1 3. Double périodicité de la radiation lumineuse. Comme toute onde périodique la radiation lumineuse présente une double périodicité : temporelle et spatiale. 3.a. Longueur d’onde dans le vide. Les radiations lumineuses visibles ont des longueurs d’onde dans le vide comprises approximativement entre 400 nm (violet) et 800 nm (rouge). 3.b. Période et fréquence de la radiation lumineuse. On a la relation : λvide = c T 1 Où c est la célérité de la lumière dans le vide exprimée en m.s-1, λvide la longueur d’onde dans le vide de la radiation lumineuse exprimée en mètre et T sa période exprimée en seconde. On a donc, en fonction de la fréquence ν de la radiation exprimée en Hz : c c λvide = ; soit : ν = On peut ainsi déterminer les fréquences lumineuses correspondant aux limites du spectre visible : Pour λ = 400 nm (violet) νviolet = 3,00 10 8 = 7,50 1014 Hz = 750 THz (1 THz = 1012 Hz) 9 400 10 3,00 10 8 = 3,75 1014 Hz = 375 THz (1 THz = 1012 Hz) 9 800 10 Les fréquences lumineuses du spectre visible sont de l’ordre 1014 Hz ou encore de la centaine de THz. Pour λ = 800 nm (rouge) νrouge = 3.c. Fréquence lumineuse et couleur. Bien que l’on caractérise habituellement une radiation lumineuse par sa longueur d’onde (dans le vide), cette caractérisation est ambiguë car la longueur d’onde dépend, par l’intermédiaire de la célérité, du milieu de propagation. La caractéristique « invariante » d’une radiation lumineuse, comme de toute onde périodique, est en fait sa fréquence (on sa période) qui est imposée par la source lumineuse et qui ne dépend pas du milieu de propagation. L’œil étant sensible à la fréquence de la radiation lumineuse, c’est également cette fréquence qui est caractéristique de la couleur. 4. Lumières monochromatiques et polychromatiques. Une lumière monochromatique est constituée d’une seule radiation lumineuse (une seule fréquence). Une lumière polychromatique est constituée de plusieurs radiations lumineuses ; son spectre (ensemble des fréquences lumineuses présentes) peut être continu ou discontinu. 5. Le spectre lumineux. Les radiations lumineuses visibles ne constituent qu’une partie de l’ensemble des ondes lumineuses. 2 Les ondes électromagnétiques dont la fréquence est inférieure à 375 THz (rouge) (donc de longueur d’onde dans le vide supérieure à 800 nm) correspondent au rayonnement infrarouge (I.R.) ; celui-ci s’étend jusqu'à des longueurs d’onde dans le vide de l’ordre du millimètre. Les ondes électromagnétiques dont la fréquence est supérieure à 750 THz (violet) (donc de longueur d’onde dans le vide inférieure à 400 nm) correspondent au rayonnement ultraviolet (U.V.) ; celui-ci s’étend jusqu'à des longueurs d’onde dans le vide de l’ordre de 10 nm. II. La diffraction lumineuse. 1. Caractéristiques. Comme pour toutes les ondes, le phénomène de diffraction lumineuse se manifeste lorsqu’un faisceau lumineux traverse une ouverture ou rencontre un obstacle dont les dimensions sont de l’ordre de grandeur de la longueur d’onde lumineuse (approximativement de λ à 100 λ). La fréquence et la longueur d’onde d’une radiation lumineuse ne sont pas modifiées par le phénomène de diffraction. Diffraction par une fente Diffraction par un fil Diffraction par un trou circulaire (tâche d’Airy) 3 2. Etude expérimentale du phénomène de diffraction lumineuse. Voir Travaux Pratiques. 3. La déviation angulaire (ou écart angulaire). 3.a. Définition. Ecran Fente B a θ A L O D L’écart angulaire θ correspond à l’angle formé par les segments AO, O étant le milieu de la tâche centrale, et AB, B étant une des extrémité de la tâche centrale (1ère extinction). La valeur de l’écart angulaire caractérise quantitativement le phénomène de diffraction. 3.b. Aspect théorique. L’étude théorique de la diffraction par une fente, hors programme, conduit à la relation : θ= a Où θ est l’écart angulaire exprimé en radian, λ est la longueur d’onde de la radiation lumineuse diffractée et a la largeur de la fente. 4. Retour sur l’étude expérimentale. Soit L la largeur de la tâche centrale et D la distance de la fente à l’écran d’observation (voir schéma). On a, dans le triangle rectangle AOB, la relation : tan θ = L/2 L = D 2D Par ailleurs l’angle θ est très généralement très petit (très inférieur à 1 rad). On peut alors mathématiquement faire l’approximation : tan θ ≈ θ l’angle θ étant exprimé en radian. On peut alors écrire : 4 θ= L 2D Or, d’après l’étude théorique, on a la relation θ= ; D’où : a L = ; soit : a 2D 2 D L= a On retrouve ainsi par le calcul la dépendance de L en fonction de D et a vérifiée en Travaux Pratiques. 5. Diffraction en lumière blanche. Lorsqu’une fente, ayant une largeur a de l’ordre de grandeur des longueurs d’onde du spectre visible, est éclairée par un faisceau de lumière blanche, chacune des radiations lumineuses présentes dans la lumière blanche forme sa propre figure de diffraction (cette figure peut être « isolée » en utilisant un filtre de couleur). L’ensemble de ces figures se superpose donnant une figure de diffraction irisée. Diffraction en lumière blanche En effet, les figures de diffraction correspondants aux différentes radiations lumineuses 2 D ont des dimensions qui dépendent de la longueur d’onde (L = ) et elles « se décalent » a progressivement lorsque l’on s’éloigne du centre O de l’écran. III. La dispersion lumineuse. 1. L’indice de réfraction. La célérité de la lumière dans un milieu transparent (eau, verre, plexiglas,…) est toujours inférieure à la célérité dans le vide. On définie l’indice de réfraction d’un milieu transparent par la relation : n= c V 5 Où c est la célérité de la lumière dans le vide et V la célérité dans le milieu considéré (n est un nombre sans dimension, « sans unité »). On a toujours n ≥ 1 - quelques valeurs : nair = 1,000 neau ≈ 1,3 nverre ≈ 1,5 Dans un milieu matériel transparent, la radiation lumineuse a la même fréquence (même période) que dans le vide, mais sa longueur d’onde est toujours plus courte que dans le vide. λvide = c ; λmilieu = vide V c d’où = = n ; soit : milieu V λmilieu = vide n ≤ λvide 2. Le phénomène de réfraction. Ce phénomène, étudié en seconde, se produit lorsqu’un faisceau lumineux traverse la surface de séparation (dioptre) entre deux milieux de propagation. (N) milieu 1 n1 i1 dioptre I milieu 2 n2 i2 Le phénomène de réfraction est décrit par les lois de Snell- Descartes 1ère loi : le faisceau incident, le faisceau réfracté, et la normale (N) au dioptre au point d’incidence I sont situés dans un même plan. 2ème loi : soit n1 l’indice de réfraction du milieu 1, n2 l’indice de réfraction du milieu 2, i1 l’angle d’incidence et i2 l’angle de réfraction, on a la relation : n1 sin i1 = n2 sin i2 3. Le phénomène de dispersion lumineuse. 3.a. Mise en évidence expérimentale. 6 On considère le dispositif suivant destiné à étudier le phénomène de réfraction. On observe qu’après réfraction, un faisceau de lumière blanche est décomposé en ses différentes radiations lumineuses (apparition d’un spectre continu). Ces différentes radiations lumineuses n’ont donc pas été réfractées de la même façon ; elles correspondent à des valeurs d’angle diffracté i2 différentes pour une même valeur de l’angle d’incidence i1. Or, d’après la 2ème loi de Snell- Descartes : sin i2 = n1 sin i1 n2 1 sin i1 ; n2 Si pour la même valeur de i1 les différentes radiations lumineuses n’ont pas la même valeur de i2, c’est que la valeur de l’indice de réfraction n2 du plexiglas dépend de la radiation lumineuse considérée, c'est-à-dire de la fréquence de la radiation lumineuse. c Or n2 = , où V est la célérité de la lumière dans le plexiglas. V On en déduit que la célérité V dépend de la fréquence de l’onde : c’est le phénomène de dispersion. Ici le milieu 1 est l’air et n1 = 1,000 ; on a donc : sin i2 = Ce phénomène est général : tous les milieux matériels transparents sont dispersifs, leur indice de réfraction dépend donc de la fréquence de la radiation lumineuse. Cette dépendance est très généralement faible et peut souvent être négligée. Le phénomène de dispersion lumineuse peut cependant être exploité pour décomposer une lumière en ses radiations constitutives, c'est-à-dire pour former le spectre lumineux. Le prisme constitue un dispositif dispersif utilisé à cet effet. 7