Références culturelles (Extraits littéraires, citations,…)
À l’origine, une épigramme, du grec ancien ἐπίγραμμα (epígramma), « inscription », est une inscription,
d’abord en prose, puis en vers, qu’on gravait sur les monuments, les statues, les tombeaux et les
trophées, pour perpétuer le souvenir d’un héros ou d’un événement. À partir du IVe siècle av. J.-C.,
l’épigramme devient une petite pièce de poésie sur un sujet quelconque, imitant par sa brièveté les
inscriptions, offrant une pensée ingénieuse ou délicate exprimée avec grâce et précision. Enfin, à partir
du XVIe siècle, le genre se spécialise dans le mot d’esprit : l’épigramme renferme généralement une
pointe grivoise ou assassine….
….En passant chez les modernes, l’épigramme perdit la signification qu’elle avait eue chez les Grecs, et
la langue française a donné une acception exclusivement satirique à ce mot. Une opinion assez générale
la restreint au genre satirique, selon la définition de Boileau : l’épigramme, plus libre en son cours plus
borné, n’est souvent qu’un bon mot de deux rimes orné. Par suite de cette signification de malignité, on a
donné aux épigrammes fades et sans sel le nom d’épigrammes à la grecque. C’est en France que cette
petite poésie, si propre à notre esprit frondeur et caustique, a été le plus heureusement cultivée. Dès le
XVIe siècle, Clément Marot, fait admirer par la délicatesse, l’élégante simplicité, ou la verve de ses
épigrammes. Au XVIIe et au XVIIIe siècle, ce fut l’arme dont se servirent presque tous les poètes dans
leurs querelles littéraires….
…La Fontaine, avec sa naïveté pleine de malice, Racine, avec son irritable sensibilité, Voltaire, avec son
inexorable bon sens, Piron, Rousseau, Lebrun, etc., chacun avec ses qualités et ses défauts, se sont
illustrés dans ce genre, et en sont devenus les maîtres.