TS 1 et 2 DST1 Explication de texte, corrigé 21/11/2007
Malebranche, Entretiens sur la métaphysique et la religion
Introduction :
La notion de conscience de soi possède des significations diverses mais reliées
entre elles. Dans l’expression courante « reprendre conscience », la conscience de soi a
le sens d’un sentiment de soi, qui n’est pas tout-à-fait la conscience d’une identité
personnelle. Il importe donc de distinguer la conscience de soi du sentiment de soi. Si
le second désigne la vie qui s’affecte elle-même, la première désigne pour sa part une
caractéristique énigmatique de la pensée ; à savoir sa structure réflexive. Grâce à celle-
ci, en effet, toute pensée d’un sujet, quel que soit son objet, est en même temps
pensée d’elle-même. Toute énigmatique qu’elle soit, cette structure est à l’origine d’un
problème pour le sujet : du fait de sa présence, tout homme porte en lui le projet de se
connaître, de prendre conscience de lui-même. Si ce projet possède un caractère
universel, il n’en n’est pas moins difficile : comment se forme la conscience de soi ? La
réflexion théorique ne semble pas permettre au sujet d’élaborer une parfaite
connaissance de lui-même. Pourquoi ? Parce que le moi de la conscience de soi est
souvent obscur et toujours confus.
Motivant le projet de la connaissance de soi en même temps qu’elle semble
devoir l’interdire, la conscience demeure paradoxale. Malebranche se confronte à ce
paradoxe le la conscience de soi dans les Entretiens sur la métaphysique et la religion.
Lecteur de Descartes, Malebranche veut prendre en compte le cogito. Cependant, il
s’agit là d’un héritage difficile à assumer, puis que le cogito est en même temps la
connaissance la plus certaine et la plus pauvre de toutes. Comment, en ce cas, garantir
son rôle de fondement dans les sciences ? Malebranche veut donc penser les rapports
entre conscience et connaissance de soi, d’une part, et isoler si possible le véritable
fondement de la connaissance, d’autre part. Quelles sont les limites et les méthodes de
la connaissance de soi ? A quelles conditions la connaissance en général et la
connaissance de soi en particulier peuvent-elle être certaines et achevées ?
Pour résoudre ces problèmes et définir sa position propre vis-à-vis de la
philosophie cartésienne, Malebranche commence par analyser les limites de la structure
réflexive de la pensée. Dans un deuxième moment, il élabore une hypothèse afin de
remettre en cause le caractère autarcique de la substance et de mettre en évidence le
rôle de l’expérience dans la connaissance de soi. Enfin, Malebranche isole le véritable
rôle fondationnel de la théologie par rapport à la réflexion philosophique.
Développement :
Les limites de la structure réflexive de la pensée : première phrase :
Projet : déterminer les objets sur lesquels portent la connaissance
sentiment de soi/ structure réflexive de la pensée.