S. Marchand LLHUM 231, notes de cours du 16 mars 2008
Se demander pourquoi permet de comprendre la progression réelle du texte.
En effet, sans cette précision, la thèse de Malebranche ne tient pas le coup. Il y a plein de cas où l'on 
sait que tel ou tel homme ignore non seulement qu'il faut préférer son ami à son chien, mais aussi 
même que 2+2=4 ! Les cas de folie, les enfants, les erreurs, etc....Donc ce savoir est en réalité un 
savoir particulier qu'il faudra définir.
On voit bien cependant qu'en faisant cette objection on a affaire à des cas de rationalité altérée : la 
question est donc de savoir ce qu'on doit en faire. Il faut leur faire une place mais peut-être ne faut-
il pas en faire une objection à la position de Malebranche.
2ème partie.
Le sens de cette deuxième partie est donc d'allure concessive    :    il s'agit de montrer qu'on est capable 
de répondre à une objection. Il faut préciser le sens de cette objection et voir en quoi cela fait 
progresser la thèse.
Il faut l'identifier l'objection à laquelle cette partie cherche à répondre, et en quoi la concession 
implique une reformulation de la thèse. L'objection qui n'est pas exprimée pourrait être celle-ci : 
« pourtant   certains   hommes   préfèrent   leur   cheval   à   leur   cocher »,   certains   hommes   ont   une 
préférence morale différente. Là encore le raisonnement passe par l'épreuve d'un exemple ou d'un 
contre-exemple. Que faire quand  on prend   l'exemple de  l'homme qui  préfère son  cheval à  son 
cocher ?
–on notera que le sens du principe moral a un peu changé. Il ne s'agit plus de dire « préférer son 
ami à son chien »  mais « préférer son cocher à  son cheval ». Il s'agit d'une référence à  un 
exemple, mais il montre bien le principe qui est en jeu,  ie  la question de la préférence pour 
l'homme, le sentiment de fraternité entre les hommes, l'idée qu'il y a un lien entre les hommes 
quelque soient leur culture et qui est lié à leur condition d'homme par opposition aux liens qui 
nous unissent aux vivants, ou aux liens particuliers que l'on peut nouer non pas vis-à-vis de tous 
les animaux, mais de certains animaux.
–Il faut donc donner une explication de ce comportement : d'où la distinction entre deux formes 
de R : la raison universelle et « celle de l'homme passionné ». On peut se demander pourquoi 
cette distinction, pourquoi ne pas disqualifier tout court l'homme passionné, pourquoi parler 
encore de raison ? Parce que ce comportement n'est pas irrationnel, il a une certaine forme de 
régularité ;   ce comportement a des « causes » (autre sens du mot raison ») mais ce sont des 
raisons   particulières,   ie   elles   ne   conviennent   qu'à   lui,   elles   ne   peuvent   s'expliquer,   se 
transmettre, se partager...
–La raison particulière suppose un autre rapport à la raison : elle n'est pas raisonnable, elle est 
juste motivée par des causes particluières (histoire, intérêt...)
–Il faut donc redéfinir la R universelle, souveraine raison : on doit essayer d'y accéder ; une 
norme   de  ce   qu'on  pense,   toute   forme  de   position  extérieure  à   cette  raison  est  une   raison 
particulière, ie une cause, mais pas une raison rationnelle.
Une position   qui permet de fonder la rationalité et la morale : la morale, c'est retrouver ce que 
préconise la raison universelle.
C'est donc un texte qui produit l'existence : 
–une raison universelle
–une morale universelle susceptible de transcender toutes les positions particulières. 
–Il faut se demander si la portée du texte est limitée par l'affirmation de départ ; l'évidence de la 
connaissance des principes de la raison universelle, car on voit
1) que cette expérience est indubitable en ce qui concerne les vérités scientifiques et surtout 
mathématiques. On a bien à faire à une raison commune.
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