II Le transformisme

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Le vivant : création ou évolution
I Le créationnisme
1. Sens religieux.
Courant créationniste récent : début 20°. Courant fondamentaliste chrétien qui craint
que le message biblique soit oublié et qui donc conteste l’évolutionnisme.
Procès Scopes, Etats-Unis, 1925 : un professeur voulait apprendre l’évolution, il a été
attaqué par les fondamentalistes et condamné à verser une amande car il allait à l’encontre
de la loi « Butler Act » qui interdisait de contester la création biblique. Procès comploté par
les évolutionnistes pour mettre en avant le scandale du créationnisme : a amené des débats
qui ont mis au grand jour l’opposition entre des lois désuètes et l’étude des sciences. Butler
Act en vigueur jusqu’en 1967.
Opposition entre raison et croyance : au nom de principes religieux, on empêche les
enseignants de faire leur boulot pour ne pas dévier de la Bible.
2. Les naturalistes.
Appartient au courant des fixistes. Carl Von Linné, 18°, naturaliste suédois qui a
proposé une classification de tout les vivants (ce n’était pas le premier : Aristote). Il recourt à
Dieu, qui aurait produit toutes les espèces qui ne se modifient pas. Cuvier, début 19°,
français créationniste. Pour ces savants, la création ne s’oppose pas à la science. Cuvier
penche pour les créations successives, toujours liées à Dieu. Les disparitions et apparitions
se feraient lors de cataclysmes. Un fondement chrétien permet d’expliquer la position des
domaines scientifiques. Pour Cuvier, une espèce est « l’ensemble des individus nés les une
des autres ou de parents communs ». L’idée qu’une espèce dérive d’individus semblables
induit qu’il n’y a pas de changements donc pas de progrès ni de dégradations. Darwin s’y
opposera au 19°.
3. Intelligent Design
Théorie néo-créationniste selon laquelle l’évolution du monde vivant serait mue par
une cause intelligente. Induit l’intervention d’une puissance supérieure.
II Le transformisme
Théorie selon laquelle les espèces vivantes ne sont pas fixes et distinctes mais
variables et susceptibles de se transformer les unes les autres. =/= Fixisme (=variante
évolution). Idée présocratique avec Héraclite, philosophe du devenir qui s’oppose à
Parménide, philosophe de la permanence, de l’être. Le créationnisme est inspiré de
Parménide car c’est plus rassurant. Opposition entre être et devenir : question
métaphysique, point de départ du débat.
Epicure et Lucrèce : pour eux, les atomes, petites particules insécables de matière,
tombent. Un jour un atome dévie un peu : bordel. Sauf que certains atomes ont des
crochets : ils s’agrègent et forment des corps. C’est la première explication matérialiste, que
ne renvoie à aucune instance spirituelle. Explication par le hasard, qui a formé le corps.
Déstabilisant car si c’est hasardeux alors il n’y a pas de but. Le transformisme s’installe peu à
peu et explique 4 faits :
1. Faits biogéographiques. Exemple : mêmes espèces de poisson des 2 côtés du
Panama. Les caractéristiques des espèces sont très proches alors que les endroits
sont complètements différents : s’explique par le transformisme.
2. Faits anatomiques. Exemple : même nombre de vertèbres chez la girafe et le
rhinocéros : ils ont un ancêtre commun.
3. Faits paléontologiques. Le transformisme permet d’intégrer les fossiles dans des
lignées. Exemple : les équidés avaient 5 doigts au début, maintenant un seul. Idem
pour les grenouilles : la queue a rétrécie, elles ont moins de vertèbres.
4. Faits embryologiques. L’embryon repasse dans tous les stades de son espèce :
« l’ontogénèse refait la phylogénèse ».
Ce qui fait la valeur scientifique du transformisme c’est l’explication de ces faits. On
observe, on fait une hypothèse : c’est un raisonnement scientifique. L’évolution reste une
théorie : on ne voit pas les changements.
III Transformisme : les grands courants
1. Lamarckisme
Jean-Baptiste Lamarck, 1844-1929. Il a l’intuition que les espèces évoluent. Il établit 2
lois :
a. Loi de l’adaptation : usage et désuétude. Plus on utilise un organe, plus il se
développe. À l’inverse, il peut disparaître. C’est une adaptation active : l’homme se
développe de lui-même (il se lève pour voir les prédateurs arriver par exemple). Idée
du finalisme : l’organisme est fait pour s’adapter. On utilise une fin inexistante pour
expliquer un phénomène actuel.
b. Loi de l’hérédité : les individus transmettent leurs adaptations à leur descendance.
Limites du lamarckisme : les variations ne sont pas forcément adaptives, l’hérédité
n’est pas prouvée, la transformation sous l’influence du milieu n’est pas observée.
2. Darwinisme
Théorie de l’évolution, sélection naturelle. Adaptation passive : pas de but mais une
sélection naturelle : les plus adaptés à leur environnement survivent. Les traits qui favorisent
la survie sont héréditaires.
3. Néo-darwinisme
19-20° : Weismann ruine le lamarckisme, notamment la transmission des caractères
acquis (différenciation entre soma, le corps, et germen, la reproduction). L’évolution vient
des accidents de reproduction : les mutations. Morgan observe des mutations sur les
drosophiles. La sélection naturelle conserve uniquement les mutations favorables. Les
créationnistes contestent ce point : pour eux, les mutations sont des détails.
4. Néo-lamarckisme
Ivan Mitchourine et Trofin Lyssenko remettent le lamarckisme au goût du jour mais
d’une façon empreinte d’idées soviétiques : dans une perspective marxiste, il faut pouvoir
transformer le monde et donc transmettre les caractères acquis. C’est le contraire de
Mendel qui pensait que les parents étaient comme leurs enfants, sans aucun changement :
conservateur.
IV Le débat actuel
1. Le darwinisme social
Théorie qui applique à la société humaine en général la théorie de l’évolution. Ce
n’est plus biologique mais politique.
Malthus pensait qu’il y avait trop de gens : uniquement les gens biens devraient se
reproduire, la guerre est une bonne chose car elle fait le ménage. Il y a sélection sociale (cf.
Staline sui élimine les intellectuels, les bourgeois, etc.) et sélection raciale (cf. Hitler qui tue
tout le monde sauf ses aryens). L’homme est réduit à son essence (il devient un objet). Dans
les années 1930 : eugénisme (= « bons gènes ») : on stérilise les cons voire les criminels (on
n’est plus criminel par son passé mais ses gènes).
Darwin n’était pas du tout d’accord, il voulait aider les faibles. Pour lui l’entraide fait
partie de la sélection naturelle et permet au plus grand nombre de vivre. Herbert Spencer a
développé le darwinisme social et a aboutit à un libéralisme total. Le plus apte survit, le plus
faible disparaît : concurrence. Aucune intervention de l’Etat qui maintiendrait en vie des
gens inutiles. Vision qui prône la lutte en permanence.
2. Le créationnisme actuel et les différents débats créationnistes
L’évolutionnisme a dominé les théories fixistes au 18-19°. Les créationnistes se sont
rendus compte que la lecture littérale de la Bible était oubliée. Ils disent notamment que
l’évolution est une théorie au même titre que le créationnisme. Trois enjeux :
-
-
Religieux : les créationnistes identifient le darwinisme comme de l’athéisme, qui est
considéré comme immoral (si il n’y a plus de référence à Dieu alors il n’y a plus de
raison d’être moral)
Relation entre les sphères religieuses et savantes : les religieux veulent établir leur
morale, leur mode de vie, ils ont une influence sur la science (cf. Galilée etc.).
-
Pendant des siècles il y a eu des interférences entre les 2 sphères : la science a été
supervisée par les instances religieuses. Cette relation peut prendre trois modalités :
o Opposition entre les deux. Plus on a de connaissances, plus on suppose que
les explications religieuses sont fausses.
o Juxtaposition des deux. On prend la religion comme une métaphore qui ne
s’oppose pas à la science. Respect mutuel.
o Collaboration entre les deux. La religion doit être dans le prolongement des
sciences.
Scientifique avec un fondement religieux. Certaines observations de l’univers et du
monde du vivant seraient mieux expliquées par une cause intelligente que par des
processus aléatoires tels que la sélection naturelle. Regroupes les partisans de
l’intelligent design : avec un concepteur intelligent, on peut tout expliquer, pas
comme avec le hasard (qui inquiète les croyants). L’intelligent design revendique un
fondement spiritualiste.
Conclusion.
Livre de Darwin : La filiation de l’homme et la sélection liée au sexe. Il s’agit détendre
le transformisme à l’espèce humaine. Darwin a voulut montrer que la nature elle-même a
déterminé la culture, la civilisation est produit de l’histoire biologique : la sélection naturelle
a favorisé les instincts sociaux (le solitaire survit moins longtemps qu’un groupe). La
solidarité, l’entraide, etc. viennent de l’instinct donc la société protège les faibles, les
enfants, les vieux, etc. On a dans la société humaine le contraire de la sélection naturelle (les
faibles). La culture humaine n’est pas le versant éliminatoire de la sélection naturelle. En fait
la sélection naturelle favorise les instincts de protection. Pour Darwin la culture n’est pas en
rupture avec la nature.
Le rapport entre la matière et l’esprit : les matérialistes pensent que l’homme est un
cousin du singe, donc pas à l’image de Dieu. Les spiritualistes (pas au sens religieux, ceux qui
pensent que le réel est l’adéquation entre le réel et l’esprit) pensent que l’évolution est une
avancée vers l’esprit, que la théorie matérialiste ne peut pas expliquer la totalité du réel
(l’art serait du à un élan vital).
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