Avant même la sortie de l’Origine des espèces de Charles Darwin, les débats et les querelles avaient déjà commencé entre les adeptes du transformisme avec des gens comme Lamark et ceux du catastrophisme comme Georges Cuvier. Cuvier était convaincu de la fixité des espèces après avoir découvert des momies d’ibis lors d’une expédition en Égypte. Les squelettes des ibis étaient identiques aux ibis actuels. La plus grande découverte de Cuvier a sans doute été la preuve scientifique de l’extinction des espèces. Il a également été le fondateur de la paléontologie (la science des fossiles) et celui qui a fait de l’anatomie comparée une discipline scientifique rigoureuse. On pourrait dire en quelque sorte que ces deux théories (transformisme & catastrophisme) ont été les précurseurs de l’évolutionnisme et du créationnisme. Lorsque la théorie de Darwin fut révélée au grand jour et reprise par des gens comme Thomas Huxley, ce fut le début d’une longue querelle entre les deux courants de pensée. Même si la théorie de Darwin ne traitait que de la végétation et des animaux principalement, il était facile d’en déduire que l’homme descendait du singe. Ce fut tout un scandale. Le siècle qui suit la parution de son livre est hanté par cette angoisse du singe. Même avec l’invention de la paléontologie humaine et les recherches exhaustives sur les origines de l’homme plusieurs questions demeurent sans réponses. Si l'on se tourne vers la théorie de l'évolution on se rend vite compte qu'elle traite d'un événement unique, l'origine de la vie, et qui n'a été observé par aucun témoin humain. Aujourd'hui on observe nulle part, des organismes vivants naître spontanément d'une matière inorganique. C'est à Louis Pasteur, un biologiste français, à qui l'on doit le rejet définitif de la notion de la génération spontanée qui faisait croire que certains organismes vivants, comme les mouches, les souris et les micro-organismes pouvaient naître d'une matière non-vivante. Pasteur a démontré que dans la nature ce que l'on observe c'est que le vivant naît toujours du vivant. L’expérience de Miller (le chimiste américain Stanley Miller, qui a bombardé d’étincelle électriques un bocal rempli de gaz, constata qu’il avait créé certaines des composantes chimiques de base de la vie) a, pour la première fois, apporté la preuve tangible que la vie a pu apparaître par hasard à la suite d’une série de réactions chimiques aléatoires. Cependant, malgré l’étonnement avec lequel ses résultats ont été accueillis un peu partout, Miller n’avait produit que les précurseurs les plus simples de la vie. Pour que la vie elle-même ait pris forme, il y a 3.8 milliards d’années, ces composantes de base ont dû devenir des structures organisées, composées de molécules capables de s’autocopier. À première vue les chances que cela se produise sont infiniment réduites. Une molécule de protéines (organisme très simple), par exemple, peut comporter une centaines d’acides aminés, qui doivent être arrangés dans le bon ordre pour que le molécule " fonctionne ". Comme il existe vingt sortes d’acides aminés, la chance qu’ils forment une protéine par hasard est de l’ordre de 1 sur 10 puissance 130 – chiffre supérieur au nombre total d’atomes sur terre.1 Certaines formes de vie complexes existent, apparemment inchangées, depuis des millions d’années. Parmi elles, citons entre autres: l’étoile de mer, le limule, l’oursin et aussi le cœlacanthe, espèce de poisson que l’on croyait depuis longtemps disparue, jusqu’à ce que l’on en pêche un dans l’océan Indien. L’horloge de l’évolution s’est-elle arrêtée pour certaines espèces ? Et, si oui, pour quelle raison ? Quelques doutes de Darwin lui-même: 1 Burnie, David. L’Évolution. Les éditions Le Pré au Clercs, 2000 Steve Angehrn Steve Anghern