RÉSUMÉ
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Le secteur délimité par la rue Notre-Dame, la rue Duke, le canal de Lachine et le boulevard
Georges-Vanier correspond à Griffintown, couvrant la partie nord-ouest de l’ancien quartier
Sainte-Anne. Ce secteur, où les résidants, surtout d’origine irlandaise, côtoyaient de nombreuses
usines et diverses institutions, a été déserté au cours du troisième quart du XXe siècle.
Partiellement désaffecté, il accueille maintenant des industries, des commerces, des entrepôts et
quelques habitations.
De vastes projets immobiliers ont été proposés pour revitaliser Griffintown, tant par l’entreprise
privée que par la Ville de Montréal. Compte tenu de l’impact éventuel de la revitalisation de
Griffintown sur le patrimoine archéologique, le Service de la mise en valeur du territoire et du
patrimoine de la Ville de Montréal a octroyé à Ethnoscop un mandat d’étude de potentiel
archéologique et de planification d’interventions archéologiques sur le terrain. Plus précisément,
le mandat a consisté à élaborer la problématique de recherche, résumer les données historiques
et archéologiques existantes, identifier les perturbations et les expropriations, mettre sur plan les
données archéologiques connues, superposer des plans anciens et enfin, identifier et
caractériser le potentiel archéologique à l’aide de plans puis proposer une stratégie
d’intervention.
La richesse du potentiel archéologique de Griffintown est manifeste à l’analyse des
superpositions de plans anciens sur le plan actuel et des résultats des interventions
archéologiques antérieures. L’étude a permis de délimiter trois espaces à forte concentration de
ressources archéologiques de la période historique, englobant la majeure partie de Griffintown.
Par ailleurs, six types d’occupation sont représentés par les ressources : domestique, industrielle,
artisanale, commerciale, institutionnelle et portuaire. Conformément à l’histoire de Griffintown, ce
sont les fonctions domestique et industrielle qui dominent. En ce qui concerne la période
préhistorique, l’absence de données quant à la localisation précise des méandres de la rivière
Saint-Pierre et les perturbations que le secteur a connues depuis le XIXe siècle empêchent de
définir des zones à potentiel archéologique préhistorique. Cependant, il importera, lors de toute
intervention archéologique dans Griffintown, de porter une attention particulière aux sols naturels
en place en vue d’identifier des traces pouvant témoigner de l’occupation préhistorique.
Vingt-sept zones (1 à 4, 6, 11, 15, 17, 22, 27, 37 à 46, 48, 50, 52, 53, 55, 58 et 61) ne font l’objet
d’aucune recommandation, leur potentiel archéologique étant nul, faible ou d’un intérêt limité. Les
47 autres zones devraient profiter de mesures de protection ou de mitigation. Aucune excavation
ne devrait être permise dans les zones 12 (BiFj-42), 28 (BiFj-48), 33 (BiFj-64) et 34 (BiFj-60)
alors que les zones 23 (BiFj-41), 30 et 31 (BiFj-75) puis 51 (BiFj-69) devraient être fouillées et ce,
avant même que des travaux y soient effectués. Toute excavation à entreprendre dans les zones
5, 7 à 10, 13, 14, 16, 18 à 21, 24 à 26, 29, 35, 36, 47, 49, 54, 56, 57, 59, 60 et 62 à 64 puis dans
les rues Ann, Basin ouest, Brennan, de la Commune, Duke, Hunter, Lusignan, Nazareth, Payette,
Peel, des Seigneurs, Université, Wellington et William ainsi que dans le boulevard Georges-
Vanier devrait être précédée d’un inventaire qui permettra de déterminer davantage l’ampleur du
potentiel archéologique des lieux.