
dicté par la lésion qui conditionnait le stade évolutif
de la maladie. Dans certain cas d’abords simultanés 2
équipes pouvaient travailler ensemble, l’une au niveau
cervical, l’autre au niveau thoracique.
La Vidéomédiastinoscopie
Le vidéomédiastinoscope utilisé était celui de Dahan/
Linder (Dahan/Linder médiastinoscope, model
8783.401 Richard Wolf, Germany) long de 19 cm
muni d’une valve inférieure dont l’ouverture et le
blocage dans la situation voulue permettaient une
bonne exposition du médiastin. Grâce à la camera
reliée au moniteur (modèle INH 002756 Karl
Storz-Endoskope, Germany) l’ensemble de l’équipe
pouvait suivre l’intervention réalisée. La technique
d’introduction du vidéomédiastinoscope était la même
que dans médiastinoscopie classique. Après ouverture
de la gaine péritrachéale et exploration digitale, le
vidéomédiastinoscope était introduit, la valve inférieure
ouverte, le manche confi é à l’aide. Les possibilités et les
avantages de cet instrument ont été rapportées dans des
travaux antérieurs [11,12]. Brièvement, signalons que
divers instruments de 5 mm de diamètre pouvaient
être introduits pour la dissection et les biopsies
(aspirateur, tampon dissecteur, pince à préhension, à
biopsie, à clip, ciseaux...) la grande différence avec la
médiastinoscopie traditionnelle est la possibilité de
travailler avec 2 mains et donc d’améliorer la dissection
médiastinale. Ainsi, trachée, veine cave, veine azygos,
artère pulmonaire droite, récurrent gauche étaient plus
facilement identifi és. En libérant l’artère pulmonaire
droite il était possible d’accéder aux deux bronches
et au groupe ganglionnaire sous carénaire avec une
plus grande sécurité. Tous les ganglions péritrachéaux
(2,4 droit et gauche ainsi que le 7) pouvaient faire
l’objet d’une biopsie, parfois l’exérèse complète d’un
ganglion était réalisée. En cas de doute sur un éventuel
engainement néoplasique des bronches souches une
biopsie était pratiquée sur le tissu péribronchique. Les
éventuels problèmes hémorragiques étaient réglés par
électrocoagulation et si nécessaire par la mise en place
de clips. Un drainage cervical (drain de Redon) a été
mis en place dans 3 cas et retiré 24 heures plus tard.
La Vidéothoracoscopie en PS
Un premier trocart était introduit au niveau du 7ème
espace intercostal sur la ligne axillaire moyenne. Après
l’introduction de l’optique de 0° la cavité pleurale était
explorée et les sites des 2 autres trocarts choisis, en
général au niveau du 4 ème ou 5ème espace intercostal
de part et d’autre du premier. Des trocarts de 5 mm
étaient généralement suffi sants, un des orifi ces était
agrandi si une pince d’endosuture était nécessaire.
Les gestes réalisés dépendaient du bilan préopératoire:
biopsies pleurales, exérèse de nodules pulmonaires,
biopsies de ganglions non accessibles en Vm (site
5 et 6 à gauche, 3 à droite). La position spécifi que
adoptée privilégiait l’exploration de la fenêtre aorto-
pulmonaire, il était possible après ouverture de la
plèvre médiastinale à ce niveau de vérifi er la résécabilité
d’une tumeur hilaire, et de réaliser les biopsies des
ganglions en site 5 et 6. Lorsque les deux interventions
étaient réalisées de façon simultanée les deux équipes
pouvaient se rejoindre au niveau de la fenêtre aorto-
pulmonaire. Pour cela, la trans-illumination produite
par le vidéomédiastinoscope permettait à l’équipe
thoracique de juger de sa progression. Cette manière
de procéder permettait ainsi les biopsies de sites
ganglionnaires 4 et 5 en contrôlant en permanence le
nerf récurrent sur tout son trajet.
En cas de nodules pulmonaires situés dans les lobes
inférieurs et en particulier ceux situés à gauche et
dans les segments postérieurs, cette PS n’est pas
appropriée.
Critères de jugement
Dans ces cas, l’intervention était prévue avec
changement de position pour réaliser cette exérèse en
position traditionnelle. En fi n d’intervention un drain
pleural Charrière 24 ou 28 était placé.
Pour chaque patient ont été étudiés: les modalités de la
procédure, les suites opératoires, les résultats obtenus
après la procédure. Les patients ont été classés en trois
groupes en fonction de l’orientation thérapeutique
choisie: groupe1 patients opérés, groupe 2 patients
traités par chimiothérapie néoadjuvante et chirurgie,
groupe 3 patients traités médicalement.
Les résultats sont présentés globalement et en fonction
des différents groupes
3. Résultats
L’exploration combinée a été réalisée en PS dans 24
cas, avec changement de position dans 11 cas. Dans
16 cas la VM était débutée en premier. Dans 2 cas la
procédure a été écourtée la VT 1ère ayant permis de
mettre en évidence des métastases pleurales rendant la
VM inutile. En dehors de ces cas, les durées moyennes
des interventions étaient de 87+23 mn pour les
abords simultanés et de 108+35 mn pour les abords
successifs. Les durées moyennes de drainage pleural
et d’hospitalisation étaient respectivement de 2,5+1,8
jours (extrêmes 1 à 9 jours) et de 5,5+2.6 jours
(extrêmes 2 à 12 jours). La morbidité et la mortalité
étaient nulles.
Parmi les 25 tumeurs classées cN2, 14 sont restées N2
Exploration combinée
Nicolas Vénissac et coll.
Chirurgie Thoracique
50 Chirurgie Thoracique Cardio-Vasculaire - 2006 ; 10 : 47-57