DOSSIER DE PRESSE Grille d’analyse Origine de l’information Titre « Une nouvelle chance pour Marseille » Auteur Luc LEROUX Source Le Monde (p.14) Date Mercredi 23 septembre 2009 Contenu L’article fait part de l’avancée du programme de rénovation urbaine « Euroméditerranée », qui a vu le jour en 1995 suite à un accord entre l’Etat et les collectivités territoriales avoisinant la ville de Marseille. S’étendant du nord du Vieux Port à la gare Saint-Charles, soit 310 hectares, ce projet a d’une part l’intention de redorer le blason de la ville de Marseille afin qu’elle puisse entrer en concurrence directe Idée générale avec d’autres villes portuaires européennes ; et d’autre part, ces aménagements doivent permettre de combler le retard pris en matière d’agencements urbains et de qualité de vie. Ainsi, les deux aspects de ce programme dont l’ensemble des opérations s’échelonnent jusqu’en 2020, s’adressent avant tout à la population locale de la cité phocéenne. - D’après le directeur d’euroméditerranée François Jalinot, il est question « d’étendre le centre-ville, très délabré et étriqué, vers les quartiers périphériques au nord pour construire le cœur d’une métropole qui va jusqu’à Arles, Avignon et Toulon ». De ce fait, on peut prétendre que ces aménagements ne vont pas uniquement se limiter à la ville de Marseille mais vont probablement avoir un impact positif sur toute la région Provence Alpes Côte d’Azur. De plus, l’envergure du projet atteint des proportions vertigineuses supranationales. En effet, 400 millions d’euros d’investissements publics et 1.5 milliard d’euros d’investissements privés ont été dépensés pour le moment : « cette opération de rénovation urbaine est la plus importante en Europe du Sud ». - En terme d’aménagements, leur surface a été agrandie de 170 hectares supplémentaires en décembre 2007. En définitive, le délai retenu de fin de travaux, initialement estimé à 2014, a été repoussé à 2020. Toutefois, 2 800 logements neufs ont d’ores et déjà été bâtis, 2 300 autres rénovés et environ un tiers de la superficie en bureaux a été installée à la Joliette. Le boulevard du Littoral promet l’enfouissement du viaduc autoroutier de l’A55 par la démolition de la passerelle qui sera remplacé par un boulevard de 45 mètres facilitant l’accès du grand public de la ville au port. Par ailleurs, ces travaux prévoient également une meilleure circulation des piétons au sein de la ville Marseille avec l’élargissement des trottoirs, de nouvelles pistes cyclables et surtout le prolongement des lignes de tramway. Arguments développés par l’article -« Il faut passer d’une histoire à l’autre et laisser aux hommes le temps d’évoluer, souligne-t-il. Que dire aujourd’hui à un vieux docker auquel il faut comprendre que son fils ne sera pas docker, mais travaillera dans la tour CMA-CGM ? » Ces transformations majeures vont donc profondément modifier les précédentes activités industrielles, qui vont plutôt muter en activités tertiaires. L’emploi va subir lui aussi d’importantes transformations car les employeurs de la zone portuaire vont exiger des offreurs de travail qualifiés de façon à accomplir les nouvelles activités du troisième groupe mondiale de transports maritimes CMA-CGM. - Le Grand Port maritime de Marseille n’est pas inclut dans le programme euroméditerranée. En effet, il est en désaccord avec les entrepreneurs du projet qui souhaitent récupérer une partie des trains détenus par le Grand Port, dans la mesure où la majeure partie de l’activité portuaire a lieu à Fos-sur-Mer. C’est la livraison maritime de marchandises et le tourisme qui expliquent ces frictions entre les deux partis. Néanmoins, « la copropriété en volume » apparaît comme un compris raisonnable puisque les niveaux supérieurs des bâtiments des activités non portuaires vont être libérés en faveur du projet. Ainsi, le centre commercial « les Terrasses du port » va pouvoir être construit tout en laissant le niveau bas à la disposition des véhicules désirant embarquer sur les ferries. - En outre, la sensibilisation écologique de plus en plus grandissante s’ajoute au retard accumulé par ces aménagements tardifs et pointe du doigt l’administration des élus de l’UMP. En guise de rachat, le Vieux Port considéré par Jean Viard (vice président de la Communauté urbaine) comme « un parking à bateaux entouré de bagnoles » et le centre-ville vont faire l’objet de rénovations en se pliant à aux nouvelles réglementations en matière d’environnement, afin de réduire l’émission de gaz à effet de serre dus au trafic routier. Ajouté à cela, le label « Ecocités » associé au projet va garantir la climatisation et le chauffage de 14 000 logements et 500 000 m² de bureaux de site grâce à la thermodynamique en pompant de l’eau de mer. Aménagement du territoire : politique consistant à rechercher la meilleure répartition géographique des activités économiques en fonction des ressources naturelles et humaines. CMA-CGM : premier groupe français et troisième groupe mondial de transport maritime en conteneurs (dont le chiffre d’affaires est estimé à environ 15.1 milliards d’euros en 2008). Copropriété en volume : droit de propriété de plusieurs personnes sur les parties communes d’un même bien où le volume foncier est partagé de manière précise (la propriété du sol emporte la propriété du dessus et du dessous). Dock : bassin entouré de quais permettant le chargement et le déchargement des navires. Economie industrielle : branche de l'économie qui étudie le fonctionnement des marchés et les comportements des entreprises sur ces marchés. Son objectif majeur est d'évaluer la performance des marchés en termes d'efficacité et de bien-être collectif. Economie tertiaire : économie qui repose sur l’offre de tous types de services aux consommateurs et le commerce de détail. Mots clés (à définir) Euroméditerranée : opération d’intérêt national qui a pour ambition de placer Marseille au niveau des plus grandes métropoles européennes. Il s’agit du créateur de développement économique, social et culture qui a pour but d’accélérer l’attractivité et le rayonnement de la ville. Ilot : groupe de maisons et d’immeubles, délimité par des rues dans une ville. Métropole : capitale économique ou politique d’une région ou d’un Etat. Périphérie : ensemble des quartiers éloignés du centre d’une ville. Qualité de vie : perception qu’a un individu de sa place dans l’existence, dans le contexte de la culture et du système de valeurs dans lesquels il vit, en relation avec ses attentes, ses normes et ses inquiétudes. Il s’agit d’un large champ conceptuel, englobant de manière complexe la santé physique de la personne, son état psychologique, son niveau d’indépendance, ses relations sociales, ses croyances personnelles et sa relation avec les spécificités de son environnement. Réhabiliter : action de restaurer et moderniser un quartier ancien. Rénovation urbaine : projet d’opération développé depuis l’application de la loi d’orientation et de programmation pour la ville et la rénovation urbaine du 1er août 2003 par l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine (ANRU), visant à transformer en profondeur des îlots par une réorganisation des espaces liés aux activités économiques et commerciales et qui s’adressent à la fois aux entreprises et aux habitants. Mots clés (à définir) Thermodynamique : domaine de la physique qui étudie les propriétés des systèmes où interviennent les notions de température en relation avec les phénomènes mécaniques. Urbanisation : processus de développement des villes en nombre d’habitants et en extension territoriale, qui améliore les modes de vie. C’est le mouvement qui fait que la population habite proportionnellement de plus en plus souvent dans les villes. Exploitation Lien avec le cours Dans notre cours, nous avons découvert au cours du chapitre 2 qui s’intitule « Accumulation du capital, progrès technique et croissance », que l’urbanisation peut être un exemple de lien entre les transformations des structures économiques, politiques et sociales. En effet, dans l’article choisi, on retrouve ces trois dimensions. L’élaboration du projet euroméditerranée a affecté l’économie de la ville de la Marseille qui tend vers une tertiarisation de ses activités portuaires. De ce fait, de nouveaux bâtiments sont prêts à accueillir les futurs cadres du groupe CMA-CMG. Ainsi, l’emploi est lui aussi affecté par la fin de la mainmise des dockers au sein de l’entreprise et c’est une nouvelle offre de travail qui va apparaître. L’ensemble de ces changements sont destinés à relancer la croissance et par là, le développement de la cité phocéenne. D’autre part, l’inauguration de nouveaux moyens de circulation tels que les pistes cyclables ou encore le tramway, va agir certainement sur les comportements habituels des habitants de Marseille en matière de choix de transports. Par ailleurs, ces aménagements s’adaptent conformément au respect de l’environnement par l’apparition de nouveaux combustibles écologiques pour les logements. Enfin, la rénovation urbaine de Marseille intervient également en tant que décision politique. Il est question de rivaliser avec d’autres villes portuaires européennes. On peut prétendre que ce projet s’intéresse au devenir de l’Union Européenne et il en va des relations entre les Etats européens. En conclusion, l’urbanisation nous montre que la croissance économique et les transformations structurelles sont interdépendantes. « En 2013, année de la consécration de Marseille comme capitale européenne de la culture […] » Idée d’accroche Idée d’ouverture Cette information pourrait servir d’accroche à un devoir de SES dans la mesure où la candidature de la ville a été le point d’encrage du commencement des travaux de l’euroméditerranée. Il s’agit de la quatrième ville française à être nommée capitale européenne après Paris (1989), Avignon (2000) et Lille (2004). Or, cette nomination ne représente pas une récompense, mais bien un tremplin pour combler les retards pris en matière d’aménagements urbains. Les festivals internationaux, les expositions et les différents rassemblements populaires qui ont déjà été répertoriés, restent néanmoins des célébrations qui ont un attrait positif et conséquent à l’échelle planétaire. Au fur et à mesure que l’événement se rapproche, l’image de la France n’en devient que plus belle. Bien que le projet euroméditerranée a été financé par l’intermédiaire de l’Etat et des collectivités locales, Marseille a bénéficié d’un ascendant psychologique de l’Union Européenne car sa candidature a été retenue pour devenir capitale européenne de la culture en 2013. Cette décision récente va permettre de poursuivre les aménagements en toute quiétude. Néanmoins, le chauvinisme national est sur le point d’oublier que la cité phocéenne va partager cette candidature avec la ville slovaque de Košice. Comment peut-on expliquer que l’Union Européenne n’ait pas confié l’ensemble des droits à la ville slovaque, sachant qu’elle aurait pu étendre son attractivité inexistante sur le plan européen ? En effet, une telle décision aurait permis de développer la ville slovaque, alors que le projet euroméditerranée a déjà été soutenu depuis 1995. Ainsi, cette décision remet en cause l’impartialité de l’Union Européenne et soulève le problème de l’inégalité entre les Etats fondateurs de la CECA et ceux dernièrement insérés dans la Communauté européenne.