S'inspirant de cette méthode, le structuralisme cherche à expliquer un phénomène à partir de
la place qu'il occupe dans un système, suivant des lois d'association et de dissociation
(supposées immuables) :
« Si l'activité inconsciente de l'esprit consiste à imposer des formes à un contenu, et si ces
formes sont fondamentalement les mêmes pour tous les esprits, anciens et modernes, primitifs
et civilisés, comme l'étude de la fonction symbolique, il faut et il suffit d'atteindre la structure
inconsciente, sous jacente à chaque institution et à chaque coutume, pour obtenir un principe
d'interprétation valide pour d'autres institutions et d'autres coutumes. »
— (Claude Lévi-Strauss)
Critiques [modifier]
Après avoir joui d'une position institutionnellement dominante et d'une presque unanimité
dans le milieu universitaire français, le prestige de l'anthropologie structurale s'effrite
régulièrement depuis la fin des années 80 et, avec elle, l'ethnologie et l'anthropologie
françaises, coupées de leur héritage maussien (voir Marcel Mauss) ainsi que des importants
développements qu'ont connu ces disciplines ailleurs et notamment en Angleterre et aux
États-Unis depuis le milieu des années 80.
Selon ses critiques, le structuralisme se serait depuis le début dérobé aux règles les plus
élémentaires de la pratique scientifique en érigeant ses hypothèses de départ (la généralisation
du modèle linguistique saussurien à l'ensemble des domaines de l'existence sociale,
l'inconscient structural, son universalité) en dogmes que la recherche structuraliste ultérieure
ne mettrait plus en question.
Plus gravement encore, la théorie structuraliste de Lévi-Strauss serait, selon Robert Jaulin,
entachée d'un ethnocentrisme élémentaire car elle reproduirait le schème prophétique du
monothéisme : ce ne serait plus un Dieu unique qui régirait le destin de l'humanité mais bien
plutôt un "Inconscient Structural", toujours le même derrière la diversité apparente mais, pour
l'essentiel, illusoire des cultures. Celles-ci, ainsi que les personnes et les groupes humains, ne
seraient que des pantins, et leurs mythes et leurs systèmes de parenté, des gloses cryptées du
Verbe Immuable des Structures de l'Inconscient dont seule l'illumination structuraliste
détiendrait les clés.
Pour Jean Piaget[4], le structuralisme "est bien une méthode et non pas une doctrine" et "le
danger permanent qui menace le structuralisme (...) est le réalisme de la structure sur lequel
on débouche sitôt que l'on oublie ses attaches avec les opérations dont elle est issue". Car
pour lui "il n'existe pas de structure sans une construction, ou abstraite ou génétique", ce qui
est d'ailleurs le point de vue constructiviste.
Ouverture [modifier]
Le structuralisme est l'une des sources de la systémique, une science apparue dans les années
1950 qui considère ces objets d'études selon un approche globale (ou holiste). C'est
historiquement la plus ancienne de ces composantes directes, parmi lesquels on peut citer la
cybernétique ou encore la Théorie du système général.