Economie / RDC / Entretien
Augustin Matata Ponyo : «Travailler à l’amélioration du climat des affaires»
(MFI / 20.11.12) En visite officielle en France la semaine dernière, le Premier
ministre de République démocratique du Congo, Augustin Matata Ponyo Mapon,
a rencontré son homologue français Jean-Marc Ayrault ainsi que les investisseurs
français au siège du Medef. Une visite à forte tonalité économique où le chef du
gouvernement congolais a tenu à montrer une image renouvelée de la RDC.
Entretien.
RFI : Quel visage présentez-vous de la République démocratique du Congo à vos
interlocuteurs français sur le plan économique ?
Augustin Matata Ponyo Mapon : D’abord, le produit intérieur brut. Aujourd’hui, la
RDC enregistre des taux de croissance historiques - 7,2 % pour l’année 2012. L’année
prochaine, nous prévoyons un taux de croissance de 8,2 %. Ce sont des prévisions
crédibles qui indiquent que, même si le climat économique mondial est morose, en
Afrique, il y a un pays qui est en train de progresser.
RFI : Qu’est-ce qui fonde la croissance économique de la RDC ? Est-ce qu’il y a
une diversification des activités et des richesses ?
A. M. P. M. : Aujourd’hui, la croissance économique est tirée principalement par le
secteur minier qui est en train de monter en puissance. Au plus fort de son
fonctionnement, la Générale des carrières et des mines (Gecamines, ndlr) produisait
500 000 tonnes de cuivre. Lorsque l’économie congolaise est tombée au plus bas vers
les années 1990, ce taux de production est descendu à moins de 50 000 tonnes.
Aujourd’hui, c’est historique, la RDC va dépasser le cap des 500 000 tonnes. Et
l’année prochaine, nous attendons plus de 600 000 tonnes. La RDC est en train de
progresser. Le secteur des travaux publics bouge, de même que les
télécommunications, les transports et les services.
RFI : Il y a, semble-t-il, un débat autour du taux des royalties que les compagnies
minières devraient payer à l’Etat congolais. On cite des chiffres de l’ordre de 5 %
à 35 %. Le gouvernement congolais veut-il vraiment multiplier par 7 les royalties
des compagnies minières ?
A. M. P. M. : Non. Lorsque le gouvernement veut faire des réformes vigoureuses et
porteuses de croissance, il y a parfois des diversions, du sensationnalisme. Nous
sommes en train de réaliser un travail de fond pour pouvoir réviser le code minier. Le
code actuel date de 2001. Il avait été mis en place avec l’appui de la Banque mondiale.
C’était il y a plus de dix ans. Nous voulons donc réformer ces codes mais nous le
ferons avec l’appui de tous, les partenaires, la société civile. Tout le monde pourra
apporter sa contribution.
RFI : Selon le baromètre de la Banque mondiale, le « Doing Business », la RDC
est très mal placée, à la 181ème place, alors que d’autres pays africains comme le
Rwanda font des progrès.