quels sont les processus qui conduisent a la deviance

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3.2 CONTRÔLE SOCIAL ET DEVIANCE
QUELS SONT LES PROCESSUS QUI CONDUISENT
A LA DEVIANCE ?
Thème
3.2 Quels sont les processus qui conduisent à la
déviance ?
Notion
Déviance primaire/secondaire,
anomie.
Indications complémentaires
On définira la déviance comme une
transgression des normes et on montrera
qu’elle peut revêtir des formes variées selon les
sociétés et, en leur sein, selon les groupes
sociaux. On analysera la déviance comme le
produit d’une suite d’interaction sociales qui
aboutissent à « étiqueter » certains
comportements comme déviants et, en tant que
tels, à les sanctionner. On montrera que les
comportements déviants peuvent aussi
s’expliquer par des situations d’anomie.
La socialisation : processus au cours duquel un individu apprend à vivre en société, durant
lequel il intériorise les normes et les valeurs, et par lequel il construit son identité
psychologique et sociale.
La déviance : est un écart par rapport aux normes du groupe définis par un groupe social.
Déviance primaire : transgression d'une norme sociale.
Déviance secondaire : découle de la stigmatisation de la déviance primaire par une instance de
contrôle social.
Étiquetage : opération qui consiste à assigner à qqn une identité déviante et qualifier de
déviant l'acte qu'il a commit. Se fait par les groupes primaires, puis avec des institutions
spécialisées.
Anomie : état d'une société caractérisée par un affaiblissement des normes suite au
changement sociale qui donne lieu à de la déviance et une altération de la cohésion sociale.
La stigmatisation : c’est une action ou une parole qui transforme une caractéristique, un
comportement d’une personne en une marque négative ou d’infériorité. Elle est la
conséquence d’une désinformation et de stéréotypes sur un sujet donné.
A. Qu'es ce que la déviance ?
Il n'y a pas forcément de normes juridiques. La sociologie s’intéresse à comprendre l'origine de la
déviance → normes des groupes sociaux.
La déviance est la transgression d'une norme sociale (réprobation, rejet, difficile à mesurer) et parfois
juridique ; la délinquance est la transgression d'une norme juridique. La délinquance est la partie de la
déviance sanctionnée par la loi.
Beaucoup de normes sociales sont devenues juridiques (laisser sa place à une personne âgée).
B. La déviance est relative selon les époques et les groupes sociaux.
Les duels ont un héritage aristocratique. Les policiers contenaient la foule trop nombreuse.
Aujourd’hui ils arrêteraient les deux combattants. On a été une société d'honneur (ce type de différent
est réglé différemment aujourd’hui). Perçu à l'époque comme quelque chose de normal, de valorisé.
Celui qui n'aurait pas participé serait paru pour pas courageux. Aujourd’hui cela paraîtrait
anachronique, vieux. Aristocratie n'a plus de rôle militaire, armes moins courantes, « L'état a le
monopole de la violence légitime » disait Max Weber.
Depuis Rousseau on pense que l'état est une création de la société qui forme un contrat social. On
accepte d'abandonner une part de liberté pour la sécurité.
Normes relatives dans le temps et dans l'espace. Par ex, l'avortement est illégal en Irlande, sous
restrictions en Pologne et autorisé en Allemagne. Passible d'une amende jusqu'en 1975 en France.
Grâce à des médecins et certaines femmes (gouv feministe) on vote l'avortement libre en 1975, loi
définitive de l'IVG en 1980.
Les normes évoluent (sociales et juridiques). Parfois l'évolution des normes juridiques précède
l'évolution des normes sociale, et parfois c'est l'inverse.
C. La déviance, produit d'un étiquetage social
Un individu va intérioriser l'image qu'on lui renvoie et va se définir lui-même comme déviant et
changer en conséquence. Pour Edwin Lemert, le déviant tient son identité de la déviance (réduite à un
caractère dévalorisé). Ils sont considérés comme allant à l'encontre des normes de la société. Théorie
pousse à considérer le contrôle social comme un facteur de déviance. « Déviance primaire et
secondaire », 1951 sociologies interactionniste → la déviance résulte d'une suite d'interactions.
Expérience « Effet PYGMALION » de Rosenthal & Jacobson. C'est une prophétie auto réalisatrice qui
consiste à influencer l'évolution d'un élève en émettant une hypothèse sur son destin scolaire. D'abord
avec des rats, puis dans une école on a fait passer des tests de QI à toute une classe. On donne des faux
résultats du test montrant que 20% des élèves auraient un QI supérieur aux autres, à la fin de l'année
on le refait et la prophétie s'est réalisée.
Le but d'une instance de contrôle social : réduire la déviance et non pas l'inverse. On parle de
sociologie interactionniste, suite d'actions et de réactions = déviance primaire → réactions formelle et
informelle → réaction de l'individu (replis vers identité déviante)
Une déviance primaire n'est pas forcément suivis d'une déviance secondaire, cela dépend de la famille,
des pairs etc...
Une partie de la responsabilité est portée sur les instances de contrôle social. Ils mettent à distance
deux explications de la déviance :
- Libre arbitre individuel
- Cause social
Étude de la déviance n'est pas de chercher les causes de la déviance, mais d'analyser le processus par
lequel on désigne, étiquette, stigmatise, et comment cela a tendance à renforcer la déviance. On
explique donc pas l'origine de la déviance primaire. Les sociologues montrent qu'à la suite d'une
chaîne d'actions et de réactions les individus vont s'encrer dans la déviance.
Les députés qui produisent la norme juridique, sont des catégories dominantes de la société, des
milieux supérieurs (pas représentatif de la société), des hommes d'un certains âge (les catégories qui
détiennent le capital économique et culturel). Les individus qui viennent de milieux populaires vont
plus loin dans le processus de stigmatisation. Police fait le résonnement que les classes moyennes sont
plus encadrés et on fait une hypothèse sur leurs destins → prophétie auto réalisatrice.
Les noirs seraient un groupe criminogène. On peut faire des actes déviants sans être étiqueté (enfants
des classes moyennes par exemple), mais également le cas inverse. Processus d'étiquetage obéit à des
logiques sociales. La délinquance des riches est beaucoup moins sanctionnée que la délinquance des
milieux populaires.
Howard Becker a montré dans « Outsiders » 1963 comment les groupes dominants vont imposer leurs
normes sociales aux autres. Ces groupes « entrepreneurs de morale » , vont mobiliser des ressources
du capital social. Il prend l'exemple de la marijuana à l’EU, croisement morale contre le cannabis. « Le
déviant c'est celui a qui l’étiquette de déviant a été appliqué avec succès ».
D. La déviance, produit d'une anomie ?
Durkheim, père fondateur de la sociologie, a publié plusieurs ouvrages célèbres dont « Le Suicide » en
1997. Fixer des limites aux désirs de chacun pour maintenir la cohésion sociale. Particulièrement vrai
dans le contexte de Durkheim avec la révolution industrielle 1850 → passe d'une société agricole,
traditionnelle où les individus étaient fortement régulés à une société urbaine où les gens sont
relativement anonymes, où le contrôle sociale est moins serré, les actes de déviance vont augmenter.
L'augmentation de la classe ouvrière s'accompagne de déviance : alcoolisme, violence sexuelle, petite
délinquance etc. Ces interrogations vont faire naître la sociologie.
Les normes sont un cadre pour les individus, dans ce cas l'individu va être désorienté. Le manque de
lois ou de règles ne peut plus garantir la régulation sociale (montée du crime etc). Peut résulter des
transformations sociales éco profondes, ou des problèmes de socialisation (déficit de socialisation
primaire).
Certaines formes anomiques rencontrent plus de problèmes que les autres, il y a plus fréquemment de
la déviance (ex famille monoparentale).
Les sociétés modernes ont pris des distances vis à vis des grandes institutions comme la religion (avec
ses normes sociales puissantes) et la famille. 1ère autorisation du divorce en 1789. Aussi les grandes
idéologies comme le communisme (les cadres de vie des individus sont urbains, le contrôle social est
plus faible).
Lorsque la situation de mariage est anomique, les hommes se suicident plus. Le suicide (1897) de
Durkheim est une étude sociologique qui défend l’idée que le suicide n’a pas que des causes
personnelles mais aussi des déterminants sociaux. Un certain nombre d’institutions et de situations
protègent du suicide tel que la religion ou la famille car les individus sont interdits moralement de se
suicider. Les périodes de trouble comme la guerre ou la révolution sont des périodes où l’on se suicide
moins car les individus sont soudés autour de grands enjeux et cela crée un sentiment d’appartenance
qui intègre les individus. Il y a deux grands paramètres qui interviennent : le degré d’intégration
(relations sociales + sentiment d’appartenance) et le degré de régulation (règles que les individus
doivent suivre qui servent de repères). Les femmes ayant la charge psychologique de la famille et qui
sont à l’origine de la sociabilité familiale se suicident moins car elles sont mieux intégrées. Durkheim
distingue quatre types de suicide : le suicide égoïste (manque d’intégration), le suicide altruiste (excès
d’intégration), le suicide anomique (manque de régulation), le suicide fataliste (excès de régulation).
Selon Merton, la déviance est une inadéquation entre les buts culturellement valorisés par la société et
les possibilités d’accès aux moyens légitimes pour les atteindre. Il y a quatre types de comportements
déviants : l’innovateur (qui accepte les buts légitimes mais n’a pas les moyens d’y accéder et donc va
utiliser des moyens illégitimes), le ritualiste (qui applique les règles sans se soucier du but), l’évadé
(qui rejette les valeurs de la société et qui se retire de la société), le rebelle (qui va chercher à
transformer les buts légitimes par des moyens légitimes ou illégitimes).
Synthèse : La déviance est une transgression des normes propres à un groupe social. Elle peut
revêtir de multiples formes (du crime à l’impolitesse) qui appellent des sanctions fortement
différenciées (de la réprobation à l’emprisonnement). Elle se distingue de la notion de
délinquance plus restreinte : le délinquant transgresse une norme formelle et encourt donc une
sanction juridique (contravention, prison,…). La déviance est relative et peut varier selon les
époques, les pays ou les groupes sociaux. Elle peut cependant être considérée comme un « fait
social normal », dans la mesure où elle est présente dans toutes les sociétés et peut en faire
évoluer les règles.
Il existe différentes explications pour la déviance : les individus sont insuffisamment intégrés
aux instances traditionnelles de socialisation (famille, école, vie professionnelle), si bien que
le contrôle social est affaibli, ce qui favorise la transgression des règles (situation d’anomie).
Les sociologues interactionnistes s’intéressent à la déviance primaire (acte déviant repéré
comme tel par les instances spécialisées, telles que la police et la justice). L’individu ainsi
stigmatisé ou étiqueté va ensuite s’approprier cette identité déviante, ce qui peut le conduire
dans une carrière délinquante. La déviance peut enfin résulter d’une inadéquation entre les
buts culturels proposés par une société à ses membres et les moyens légitimes dont disposent
ces derniers pour y parvenir (Merton).
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