IP/99/290
Bruxelles, le 3 mai 1999
L'utilisation abusive des hormones de croissance et
la difficulté des contrôles entraînent une
augmentation des risques
Il est prouvé actuellement que l'utilisation abusive de six hormones de
croissance comme promoteurs de croissance entraîne une augmentation
considérable des risques. Telle est la principale conclusion d'un rapport du
Comité scientifique des mesures vétérinaires en rapport avec la santé
publique (CSMVSP) et d'un projet de rapport sur l'évaluation des risques liés
à l'utilisation abusive d'hormones pour stimuler la croissance du bétail et
aux problèmes de contrôle. Ces deux rapports ont été rendus publics lundi
et envoyés, pour commentaires, aux États-Unis et au Canada. L'exposition et
le risque pour l'homme sont accrus, en particulier, par le fait que les
contrôles réglementaires des résidus des hormones dans la viande mise sur
le marché sont déficients aux États-Unis et insuffisants au Canada. Il est
évident que la présence de résidus de ces hormones dans des sites
d'implantation non détectés après des implantations à des endroits
inappropriés peut avoir des effets nocifs sur la santé humaine.
Les cas d'utilisation abusive recouvrent les implantations autorisées à des endroits
inappropriés, l'utilisation d'hormones de croissance sans label, l'utilisation
simultanée ou très rapprochée de plusieurs implants et l'utilisation de substances
non autorisées obtenues au marché noir. Ce rapport relève plus précisément les
déficiences suivantes:
- Aux États-Unis et au Canada, les hormones de croissance sont en vente libre.
Ils peuvent être obtenus sans prescription vétérinaire et utilisés sans
surveillance vétérinaire.
- Alors que la réglementation prévoit la limitation des implantations à l'oreille de
l'animal, il y a des cas d'implantation ou d'injection dans d'autres parties du
corps de l'animal.
- Si les sites d'implantation entrent dans la chaîne alimentaire, l'exposition et le
risque pour l'homme sont accrus. Par exemple, un seul site d'implantation peut
contaminer un lot de 4 000 pots de nourriture pour bébés au point que la
consommation d'un seul pot entraînerait l'ingestion par un bébé d'une dose 33
fois supérieure à celle qui serait acceptable pour la consommation journalière.
- Bien que l'utilisation des hormones de croissance ne soit pas autorisée chez
les veaux, des études canadiennes récentes ont révélé la présence de résidus
d'une hormone de synthèse, le trenbolone, dans 32 % à 40 % des échantillons
de foie de veau.
2
- Bien que l'utilisation du mélengestrol ne soit autorisée que chez les génisses, il
a été prouvé qu'aux États-Unis cette hormone est aussi utilisée chez les
animaux mâles.
- Aux États-Unis et au Canada, le traitement répété des animaux aux hormones
est courant.
- Des substances hormonales non autorisées sont disponibles au marché noir.
- Ni la réglementation américaine ni la réglementation canadienne en matière
d'inspection des viandes ne prévoient des contrôles réguliers des carcasses
animales pour détecter des implantations à des endroits inappropriés, alors
même qu'en 1986, le service d'inspection des États-Unis avait signalé que
l'usage abusif des implants hormonaux était largement répandu.
- Dans le cadre du programme national américain concernant les résidus, il n'y a
jamais eu de contrôle pour les trois hormones suivantes: oestradiol-17ß,
progestérone et testostérone, ni pour le trenbolone acétate. Aucun test n'a été
effectué pour le zéranol depuis 1989 ni pour le mélengestrol acétate depuis
1990. Il n'y a jamais eu de contrôle d'autres résidus que le DES dans le cadre
de ce programme concernant les hormones de croissance illicites.
- L'absence ou l'insuffisance des programmes de contrôles des résidus et/ou
leur application insuffisante augmente la probabilité de non-détection
d'implantations à des endroits inappropriés et d'utilisation de substances sans
label ou obtenues au marché noir.
- Cette absence de programmes de contrôle adéquats des résidus accroît la
probabilité de l'exposition humaine ainsi que le risque. Une étude récente
portant sur de la viande bovine soi-disant " non traitée aux hormones" a révélé
que 12% des 258 échantillons de viande et de foie étaient positifs pour le
trenbolone, le mélengestrol acétate et/ou le zéranol.
- Les différents scénarios constatés sont cumulables et peuvent avoir des effets
additionnels. Par exemple, si plusieurs implants sont pratiqués sur des veaux
qui reçoivent en même temps des injections intramusculaires de "cocktails" de
substances obtenues au marché noir, les modèles de calculs pour l'exposition
à la nourriture pour bébés contaminée fournis ci-dessus seront dépassés.
En ce qui concerne les risques d'utilisation abusive, le Comité scientifique des
mesures vétérinaires en rapport avec la santé publique a conclu que des doses
plus élevées et administrées plus fréquemment entraîneront manifestement des
concentrations plus élevées de résidus dans les tissus des animaux traités. Des
inquiétudes ont été exprimées concernant le risque potentiel de trouver des
niveaux extrêmement élevés de résidus en cas d'implantations à des endroits
inappropriés, y compris celui que la totalité de l'implant se trouve dans une portion
de viande hachée ou dans un lot de produits carnés. Ces concentrations extrêmes
pourraient avoir des effets hormonaux aigüs et accroître la possibilité de formation
de métabolites génotoxiques.
1 / 2 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !