-Que pourrait-on proposer en termes de documents d'accompagnement pour le
nouveau programme?
Les représentants du GEPS ont voulu nous donner des assurances sur leur souci de ne
pas faire du programme des séries technologiques une simple réduction de celui des
séries générales, écartant par là le soupçon d’un programme " au rabais ". Le
resserrement se justifierait essentiellement par la compatibilité avec l’horaire. Mais le
principe d’une égale dignité des séries technologiques par rapport aux séries générales
a été réaffirmé, et le fait qu’il n’y a pas lieu de concevoir une philosophie pour
techniciens: d’où la volonté de proposer une présentation voisine du programme des
séries générales, avec une structure en deux colonnes et des repères conceptuels.
Nous avons fait remarquer que, tel qu'il se présentait, le projet de programme de
notions paraissait plus lourd que l'actuel. Il est donc nécessaire, aux yeux du groupe
d’experts, d’interpréter le programme dans un sens légèrement différent de celui des
séries générales, pour lequel les éléments de la colonne de gauche fonctionnaient
plutôt comme des " champs " : " culture ", " vérité " et " liberté " seraient plutôt des
notions que des champs, et les éléments de la colonne de droite plutôt des
déterminants que des notions.
Aucune différence n’a été introduite entre les filières : ce parti pris a été justifié par la
lettre de mission qui confiait au groupe d’experts la tâche de la constitution du
programme, précisant que celui-ci ne devait en aucun cas " se confiner à une
préoccupation immédiate liée aux disciplines scientifiques ou techniques ". Michel
Fichant a ajouté que la spécification avait été écartée pour deux autres raisons : l’une
qui tient à la difficulté de produire des sujets de baccalauréat en nombre suffisant
pour toutes les séries ; l’autre qui touche à la règle même de la spécification (où
s’arrêter ? Faut-il proposer un programme différent suivant les options, telles que
ACC, CG, ACA, IG… ?) et à son principe, qui est apparu au groupe d’experts comme
susceptible de restreindre l’horizon de l’apprentissage philosophique à une
perspective trop étroite. Ces arguments méritent débat. L’hypothèse d’une légère
spécification n’est pas forcément synonyme d’une orientation lourde, mais d’une
mise en cohérence, à la marge, avec la dominante de chaque série (comme c’est le
cas, par exemple, en ES et en S avec la notion d’ " échanges " ou celle du " vivant ").
L’avantage de la spécification, aux yeux du SNES, serait principalement de penser
chaque série en fonction des contenus de formation qui font son identité, et sa
légitimité eu égard aux poursuites d’études qu’ils rendent possible, et non en fonction
d’une hiérarchisation plus ou moins consciente et plus ou moins avouable des séries.
Le problème serait plutôt de savoir de quelle façon cette spécification peut
apparaître. Est-ce dans le programme lui-même, sous la forme d’une déclinaison
différente des notions ? Il est apparu que la nécessité d’affirmer la continuité entre
l’esprit du programme des séries générales et celui des séries technologiques
l’emportait sur l’exigence inverse. Est-ce sous une autre forme, par exemple en
invitant les collègues qui le souhaitent à faire appel à une illustration de certaines
notions par des exemples tirés des enseignements disciplinaires dont ils peuvent
bénéficier par ailleurs ? C’est cette piste qui a été retenue par le groupe d’experts, les
différents éléments du programme pouvant être déclinés différemment suivant qu’on
s’adresse à des élèves de STI (où " la loi " peut, par exemple, être problématisée dans
un sens plus scientifique), de STT (où " la loi ", comme autrefois " le droit ", peut
donner lieu à un travail plus orienté sur le champ juridique), ou encore de SMS (où