
   Quant aux documents d’accompagnement, le GEPS n’a pas souhaité en produire. Il 
s’est  limité  strictement  à  la  confection  du  programme,  la  question  des  horaires,  des 
coefficients, de même que celle des  épreuves et de l’évaluation   (qui ne rentrent en aucune 
façon  dans  ses  attributions),  ont  donc  été  laissées  de  côté.  Nous  avons  cependant  obtenu 
l’assurance qu’un paragraphe portant sur le travail des élèves et la nécessité d’une réflexion 
commune sur les pratiques philosophiques, issu de la version initiale du programme Fichant 
pour  les  séries  technologiques,  serait  réintégré  dans  le  texte.  Ce  n’est  pas  suffisant,  et  en 
particulier tout ce qui touche aux horaires et aux conditions d’enseignement (dédoublements 
pas toujours faits…) n’est absolument pas pris en compte. Bien que ces points n’appartiennent 
pas à la mission du groupe d’experts, la situation est telle que nous pensons nécessaire que le 
groupe  d’experts  interpelle  fortement  la  DESCO.  Le  SNES  pour  sa  part  prendra  ses 
responsabilités et demandera une audience pour faire entendre ses demandes : la première 
étant celle d’une revalorisation urgente de l’horaire et du coefficient de notre discipline. 
  
Sur les conditions de la consultation, il semble que le Ministère n’ait pas prévu de faire 
bénéficier les collègues de réunions de travail interacadémiques sur le nouveau programme: 
une simple consultation papier sera envoyée dans les établissements en janvier, après les deux 
consultations organisées par le GEPS en novembre dans les deux académies-tests de Lille et 
Marseille.  Une  concertation  des  collègues  et  une  analyse  en  commun  des  difficultés 
rencontrées  aurait  été  nécessaire  en  amont :  elle  aura  lieu  en  aval,  a  minima  et  dans  des 
conditions  vraisemblablement  malthusiennes.  Il  semble  que  les  séries  technologiques  ne 
méritent pas tout à fait qu’on leur accorde des moyens égaux à ceux, déjà insuffisants, qui ont 
été débloqués pour l’accompagnement du programme des séries générales ! Les collègues qui 
enseignent dans ces séries, et aussi  ceux qui  n’y enseignent pas ou plus, ont à débattre 
collectivement,  non  seulement  du  contenu  du  programme,  mais  des  conditions 
d’enseignement dans ces séries. 
  
Les  échanges  qui  ont  eu  lieu  le  matin  du  stage  ont  permis  de  revenir  sur  nos 
expériences, diverses de par la multiplicité des séries et des élèves dont nous avons la charge,  
et  fait  apparaître  clairement  le  souci  de  prendre  en  compte  tous  les  éléments  de  notre 
enseignement, le problème des horaires et des coefficients, des conditions d’enseignement et 
des pratiques, les attentes des collègues en termes de formation, la question de l’évaluation -
dont on sait à quel point elle est déterminante sur l'interprétation qui est faite d'un programme-
 et celle, incontournable, des épreuves. Les difficultés, parfois bien réelles, du terrain, nous 
font toucher du doigt à la fois la nécessité de faire de la voie technologique une authentique 
voie de réussite, mais aussi les obstacles qui s’y opposent encore, et l’on sait que l’on ne peut 
tout résoudre par un  simple changement de  programme. Pour autant, celui-ci  n’est  pas  un 
épiphénomène et il importe de définir clairement une position du SNES à ce sujet. Chacun a 
conscience aujourd’hui des limites d’une critique purement destructrice qui viserait à jouer la 
substitution de telle ou telle notion à telle autre ; les raisons existent, qui justifieraient sans 
doute le rétablissement d’une notion centrée autour de la question de la conscience, ou encore 
de la dimension historique, désormais évacuée (car « faits et preuves » ne permet aborder que 
la perspective épistémologique de la science historique) ; le couple « individu et pouvoirs » 
fait  la  part  trop  belle  à  l’individualisme  régnant  pour  ne  pas  agacer,  voire  inquiéter.  Par 
ailleurs les contraintes de volume imposent, on le sait bien, des choix forcément difficiles. 
Nous  avons  fait  remarquer  à  Michel  Fichant  que,  tel  qu'il  se  présentait,  le  projet  de 
programme de notions paraissait plus lourd que l'actuel. Les collègues présents au stage ont 
confirmé cette analyse.