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La dissolution de l'URSS marque l'inversion d'un mouvement d'extension des "frontières" et de
l'influence russes amorcé au XVIème siècle et qui s'était poursuivi jusqu'à l'invasion de l'Afghanistan.
La Russie représente aujourd'hui 75% du territoire de l'ex-URSS et abrite un peu plus de la moitié de
sa population (150 M). Privée d'accès terrestre immédiat à l'Europe centrale, de ses débouchés
maritimes essentiels sur la Baltique et la Mer Noire, la Russie s'efforce depuis lors de se
désenclaver en maintenant son influence dans une zone attirée à l'Ouest par les perspectives
d'intégration européenne, notamment en matière de sécurité (OTAN), et convoitée au sud par des
puissances rivales (Turquie, Iran, Pakistan, mais aussi, Etats-Unis).
25 millions de Russes ou russophones vivent hors de Russie dans les Etats ex-soviétiques
(Ukraine 11, Kazakhstan 6, Biélorussie 1,5) + intérêts pétroliers en Transcaucasie et en Asie
centrale + CEI premier débouché pour les produits russes = zone stratégique pour la Russie.
Ces tentatives de préserver ou de reconstituer un espace économique et de sécurité commun se
sont traduites par la multiplication de traités bi ou multilatéraux entre la Russie et les anciennes
Républiques soviétiques. Les réalisations les plus significatives -bien que leurs résultats ne soient pas
toujours tangibles- sont :
- en matière politique et économique, la CEI : constituée en 2 temps : accord de Minsk du 8
décembre 1991 entre la Russie, la Biélorussie et l'Ukraine, puis étendue aux autres ex-Républiques
soviétiques moins les pays baltes et la Géorgie par les accords d'Alma-Ata le 21 décembre. Ces
accords prévoient l'institution de mécanismes communs en matière de coopération économique, de
douanes, de sécurité nucléaire, etc. En 1996 a été signé un accord quadripartite entre la Russie,
le Kazakhstan, la Biélorussie et le Kirghizstan destiné à appronfondir l'intégration et à
déboucher sur la création d'une communauté des Etats intégrés.
- En matière de sécurité, traité de sécurité collective de Tachkent de 1992 signé par 9 Etats,
complété par l'accord de Minsk de 1995 portant sur la création d'un système unifié de défense
aérienne (auquel toutefois l'Ukraine, l'Ouzbékistan et l'Azerbaïdjan se sont opposés) et par un autre
signé à Almaty en 1995 sur la défense commune aux frontières (opposition Az, Mold, Ouz, Turk,
Uk), en vertu desquels a Russie dispose de bases et de facilités militaires dans plusieurs des Etats de
la CEI et qui ont servi de fondement aux interventions russes en Moldavie (Transnistrie), en Géorgie
(Ossétie du Sud), au Tadjikistan et en Abkhasie.
Même dans son "étranger proche" toutefois, l'influence russe est contestée :
- en matière politique : le bilan de la CEI est mince. Les relations de la Russie avec plusieurs ex-
Républiques soviétiques sont aujourd'hui particulièrement dégradées. Ex : le GUUAM (Géorgie,
Ukraine, Ouzbékistan, Azerbaïdjan et Moldavie), regroupement destiné à mieux résister
collectivement aux pressions russes. Pays baltes totalement tournés vers l'Ouest. On peut à ce titre
mentionner l'impasse du projet d'Union slave entre la Russie et la Biélorussie, qui prévoyait la
création d'une véritable confédération politique et économique des deux Etats. (peu de résultats
tangibles sinon en matière militaire avec l'octroi de bases à la Russie en territoire biélorusse).
- en matière de sécurité : retrait au printemps 1999 de l'Azerbaïdjan, de l'Ouzbékistan et de la
Géorgie du Pacte de sécurité collectice (1992) de la CEI. Refus des membres de la CEI de
condamner les frappes aériennes de l'OTAN contre la RFY. Demande de l'Azerbaïdjan aux Etats-
Unis et à l'OTAN d'installer sur son territoire une base militaire.