3
eubactéries et archaebactéries procaryotes réparties dans plus de 100 genres ; certains fixent
l’azote en vivant à l’état libre, d’autres le font au cours d’une symbiose (Pelmont, 2005).
La quantité totale d’azote fixé par les bactéries libres représente environ 50 millions de tonnes
chaque année (Davet, 1996). Ces bactéries peuvent être aérobies (Azotobacter), anaérobies
(Clostridium), aérobies facultatives (Klebsiella), des cyanobactéries (Anabaena) et même des
méthanogènes (Methanosarcina). Elles peuvent habiter les sédiments marins ainsi que ceux
d’eau douce, les sols, les surfaces des feuilles et des écorces, ainsi que le tube digestif de divers
animaux (Hopkins, 2003 ; Pelmont, 2005).
La fixation d’azote par les bactéries symbiotiques introduit chaque année dans les cycles
biologiques 120 millions de tonnes, soit plus du double de l’apport dû aux bactéries libres
(Davet, 1996). Dans les associations symbiotiques, la plante représente l’hôte, et le partenaire
bactérien le symbiote. La forme la plus connue d’association symbiotique provoque la formation
sur la racine (ou parfois sur la tige) de la plante hôte, des structures multicellulaires
hypertrophiques nommées nodules (Hopkins, 2003). L’association symbiotique entre une plante
et la bactérie à bénéfice réciproque donne lieu à une fixation d’azote. La plante fournit les
conditions anaérobies et les éléments nutritifs à la bactérie qui, en retour, fixe l’azote qui
intégrera les protéines végétales (Tortora et al., 2003).
Dans les nodules des non-légumineuses, le symbiote est une bactérie filamenteuse (Frankia)
qui fait partie du groupe des actinomycètes. Un petit nombre des associations symbiotiques qui
ne provoque pas la formation de nodules ont été étudiés, comme l’association de la plante Azolla
avec la cyanobactérie Anabaena (Hopkins, 2003).
2. La symbiose Rhizobium-Légumineuse
En 1838, l’agronome français J.B. Boussingault montra que les légumineuses peuvent
assimiler l’azote de l’air. En 1887, Hellriegel et Wilfarth ont montré que la fixation de l’azote est
associée avec la nodulation des racines des légumineuses. Cette fixation est liée à la présence de
nodosités ou nodules sur leurs racines, qui n’apparaissent qu’après infestation par des bactéries
isolées par le Hollandais Beijerinck en 1888, les rhizobia (Heller et al., 1989).