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UE5 – Appareil locomoteur
C. VERKINDT
Date : 17/10/16 Plage horaire : 14h-16h
Promo : DFGSM3 Enseignant : C. VERKINDT
Ronéistes :
FENG Laurent
GOKALSING Virgile
Bases physiologiques et techniques pour l’exploration du
SNP : Électro-neuro-myographie
I. Rappels
1. Rappels anatomiques
2. Genèse des potentiels d’action
3. Rappels anatomiques (suite)
II. Les déterminants de la détection des potentiels d’action
1. Buts de l’ENMG :
2. Dispositif d’enregistrement
3. Détection du signal
III. L’électroneuromyographie (ENMG)
1. EMG de surface
2. Les électrodes aiguilles
3. EMG de repos
4. Contraction volontaire maximale
5. Evaluation des unités motrices
6. Etude de la conduction motrice : neurographie motrice
7. Etude de la conduction sensitive : neurographie sensitive
8. Etude de la transmission neuromusculaire
9. Etude des réflexes
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I. Rappels
1. Rappels anatomiques
Des fibres afférentes (sensitives) provenant de la périphérie (muscles) rentrent dans la corne dorsale
de la moelle épinière. Ils présentent un corps cellulaire au niveau du ganglion spinal. Le neurone
bipolaire ramène l’information vers le SNC et les fibres efférentes (motoneurones de la ME) sont des
fibres motrices.
Les fibres efférentes sortent par les racines ventrales. Elles vont rejoindre la périphérie, en particulier
les motoneurones qui vont rejoindre les muscles squelettiques pour le SNS ou les muscles lisses pour
le SNA.
Les racines nerveuses qui sortent de la ME sont soit purement sensitives soit purement motrices, mais
au niveau des nerfs riphériques (ex : nerf spinal), elles sont mixtes, donc contiennent des fibres
motrices et sensitives. Très peu de nerfs sont purement moteurs ou sensitifs, on en trouve dans les
nerfs crâniens mais il n’y en a pas au niveau de la ME.
L’ENMG va permettre d’explorer tout ce qui se trouve en périphérie. On va explorer :
- Le bon fonctionnement de la transmission nerveuse sur les nerfs périphériques et / ou
- Le bon fonctionnement des effecteurs, en particulier les effecteurs musculaires avec la
transmission neuromusculaire et le fonctionnement du muscle.
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2. Genèse de potentiels d’action
On a ici une portion d’axone, donc de fibre nerveuse. Un PA est une inversion de la polarité de la
membrane qui est due principalement à une entrée d’ions sodium. La membrane normalement
polarisée (potentiel de repos : charge + à l’intérieur et charge – à l’extérieure) à -70/-80 mV (pour un
neurone) va passer à +30mV.
Lorsque la dépolarisation atteint un certain seuil, elle provoque une inversion de polarité qui suit la
loi du tout ou rien. La propagation de ce PA se fait de proche en proche par l’ouverture des canaux
sodium voltage-dépendant. Elle va donc pouvoir progresser potentiellement des 2 côtés (si la
dépolarisation est appliquée au milieu d’un axone, la propagation du PA peut aller de chaque côté).
Ce n’est pas au niveau de la membrane axonale (donc pas au milieu de l’axone) que la conduction
physiologique se décide mais plutôt au niveau du corps cellulaire ou de l’extrémité dendritique pour
les neurones sensitifs. Donc, en conditions physiologiques, le PA ne se déplace que dans un sens. En
effet, il y a ouverture des canaux potassium, ce qui permet un rééquilibrage du potentiel avec une
sortie des ions K+ puis la repolarisation membranaire, avec parfois une hyperpolarisation transitoire
(période réfractaire).
Ensumé, physiologiquement : PA entrée ions sodium +30mV → sortie d’ion K+
repolarisé.
Pour une fibre sensitive, la conduction orthodromique correspond au sens physiologique du
déplacement du PA, de la périphérie vers la ME (extrémité dendritique – corps cellulaire, puis corps
cellulaire extrémité axonale). La conduction orthodromique dans les fibres motrices va de la ME
vers la périphérie (corps cellulaire – extrémité axonale). Une conduction qui va dans le sens inverse
du sens physiologique est une conduction antidromique.
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3. Rappels anatomiques (2)
Une unité motrice est composée d’un motoneurone et de toutes les fibres musculaires que ce
motoneurone innerve. Ici on a un motoneurone de la corne ventrale de la ME. Chaque motoneurone
est à l’origine d’une unité motrice. Les unités motrices (UM) sont de tailles variables (5-6 fibres
musculaires dans les muscles oculaires, 1000-3000 dans les plus gros muscles de la cuisse par
exemple). Au niveau de chaque plaque motrice, on va avoir une dépolarisation du sarcolemme
provoquée par l’arrivée des PA qui va se propager sur toute la longueur de la fibre musculaire dans
tous les sens, d’où contraction musculaire.
Petit rappel : Les muscles nécessitant de la précision (ex : muscles oculaires) auront des unités
motrices plus petites, donc plus nombreuses, permettant ainsi une contraction plus précise des fibres
au sein du muscle et donc un mouvement plus fin, plus modulable.
La gaine de mline permet une conduction 20 fois plus rapide. De plus, plus le diamètre de la fibre
est important, plus la conduction est rapide.
Q. Avec les connaissances que vous avez de la contraction musculaire, est-ce que vous diriez que les
UM au sein d’un muscle travaillent de manière synchrone ou asynchrone ?
R. Je pense que pour qu’un muscle se contracte on peut pas faire n’importe comment. Ou tout le
monde s’y met ou rien ne se passe
C’est vrai que l’union fait la force mais en réalité pour que toutes les UM recrutées fonctionnent de
manière synchrone, il faudrait que la conduction nerveuse soit exactement la même pour chaque UM
or on va voir que cette conduction dépend de plusieurs facteurs dont le diamètre du motoneurone.
On aura donc très peu d’UM équivalentes à ce niveau. Ensuite, il y a un roulement dans le
recrutement des UM en particulier concernant les fibres fatigables (les fibres de type II rapides et
puissantes mais utilisant la création anaérobie d’énergie). En effet, si on veut maintenir un certain
niveau de puissance dans le temps au sein des muscles, il faut créer un « système de relai » des fibres
fatigables.
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Question :Mais du coup ce vous nous dites, ça concerne quels muscles ? Les muscles posturaux les
autres ? Parce que si on veut développer un effort intense à un instant t, ça sert à rien de faire ce
roulement. On pourrait donc avoir une contraction synchrone non ?
Réponse :Ça concerne absolument tous les muscles. Après, je vois ce que tu veux dire. Si on fait un
effort rapide et puissant, ce seront essentiellement des fibres rapides qui seront recrutées et ce sera
de façon relativement synchrone je suis d’accord. Mais en réalité, dans un muscle, on n’aura jamais
que les fibres aérobies ou anaérobies de recrutées. Ce sera toujours un mélange des deux types d’UM
qui seront contractées. Ensuite si l’effort est très intense, il y aura plus d’UM qui seront activées en
même temps pour déployer plus de force et là, effectivement, le roulement est plus dur et la
contraction est plutôt synchrone.
Après sachez que même si vous voulez déployer votre force musculaire maximale, vous ne pourrez
jamais recruter volontairement 100% des UM d’un muscle, au maximum 70-80%. Après, c’est un peu
hors sujet, mais on a tous entendu parler de gens qui lors d’une situation extrême ont été capables
de déployer une force qu’ils ne se connaissaient pas sous le coup d’émotions intenses. C’est peut-être
lié à cette limite qui aurait été levée suite à ces émotions.
En gros, pour résumer ce gros pavé, globalement les UM ne se contractent pas de manière synchrone
et ce à cause du recrutement qui se fait par roulement et de la conduction nerveuse qui dépend de
chaque motoneurone. Cependant, au sein d’une même UM, toutes les fibres se contractent en même
temps.
II. Les déterminants de la détection des PA
On va utiliser des électrodes pour enregistrer l’activité électrique. On dispose les électrodes à
proximité de la zone que l’on veut explorer (fibres musculaire ou nerf). Ci-dessus, différents types
d’électrodes présentées (en rouge c’est le muscle et en vert la zone cutanée).
On positionne des électrodes de surface (sur la peau) avec une électrode active et une électrode de
référence, puis on capte un signal qui correspond à l’activité globale du muscle, on enregistre une
activité plus ou moins complexe. Plus on est distant du potentiel (du signal) plus on aura de difficulté
à capter ce dernier. Le PA (potentiel d’action) s’atténue très vite avec la distance, donc nécessité
d’amplifier le signal.
Sur ce schéma, la zone de recueil
d’information électrique est
représentée par le cercle blanc centré
sur l’électrode.
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