Votre exposition sur les banques est vraiment très bien, sur le fond et sur la forme très agréable à lire. Je vous signale trois bricoles ou quatre qui n'altèrent pas la qualité de l'ensemble. panneau 3 La qualificatif d'argent "virtuel" pour la monnaie scripturale qui est véhiculée par le chèque où la carte bancaire ne convient pas. C'est de l'argent réel puisqu'il permet les transactions tout autant que les billets. Simplement il est immatériel, ce qui n'est pas du tout la même chose que virtuel. L'adjectif virtuel doit être réservé au montant de la capitalisation boursière (somme de la valeur de marché des actions d'une société) parce que cette valeur s'effondrerait si tous les détenteurs d'actions voulaient simultanément liquider leurs titres : c'est ce qui se passe dans un krach boursier. Ce capital est donc fictif ou virtuel tant que la liquidité n'a pas été réalisée. panneau 5 Le prêt à une entreprise peut se faire pour qu'elle produise des biens d'équipement comme vous le dites, mais aussi pour acheter des biens d'équipement et les mettre en oeuvre. Dans les deux cas, il s'agit d'investissement. Dans le même panneau, vous dites que "Créer des dettes en diminuant la contribution des citoyens les plus riches n’augmente pas la richesse d’une nation." On comprend tout à fait votre intention : la dette provient pour beaucoup des cadeaux fiscaux aux riches. Mais, prise à la lettre, la phrase mérite d'être amendée car il peut y avoir des cas où cette dette (malheureusement causée par la défiscalisation) a quand même donné lieu à une dépense publique génératrice de production de richesse. D'ailleurs, d'une certaine manière, c'est ce que vous dites dans la bulle à côté "Et n’oublions pas que tant qu’une dette n’est pas remboursée, l’argent emprunté circule dans la communauté, participe et contribue à la vie économique de la cité ". panneau 7 A la banque centrale, il faudrait peut-être distinguer le bilan de celle-ci (au passif duquel figurent les billets émis, les comptes créditeurs des banques et éventuellement du Trésor public, et à l'actif ses avoirs en or et devises, ses créances sur les banques qu'elle refinance, et éventuellement ses créances sur le Trésor public) et puis les comptes ouverts par les banques auprès d'elle sur lesquels les sommes (en débit ou en crédit) sont inscrites sous forme scripturale par définition et non pas fiduciaire. Quand la banque centrale refinance les banques, il y a une bonne partie de ce refinancement qui se fait sous forme scripturale. Le refinancement ne concerne pas que la mise à disposition de billets : quand une banque ordinaire met en pension des titres à la banque centrale, celle-ci crédite son compte. panneau 9 La définition du marché et de la loi de l'offre et de la demande ne peut pas être transposée facilement du marché des biens et services au marché financier. Sur le marché du poisson ou sur celui des légumes dont vous parlez, si le prix augmente il y a de grandes chances pour que la demande diminue et inversement. Ce qui n'est pas le cas sur le marché financier : si le prix des actions monte, l'engouement s'étend et la demande va augmenter ; au contraire, si le prix baisse, la panique n'est pas loin et tout le monde veut se débarrasser des titres. Autrement dit, quand la plupart des manuels d'économie disent que l'exemple type de marché, c'est la Bourse où fonctionne ladite loi de l'offre et de la demande, c'est faux. Bien amicalement et bravo. Jean-Marie Harribey