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COMMISSION DES COMMUNAUTÉS EUROPÉENNES
Bruxelles, le 10.3.2009
COM(2009) 99 final
RAPPORT DE LA COMMISSION AU CONSEIL ET AU PARLEMENT EUROPÉEN
RAPPORT ANNUEL HONG KONG 2008
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Région administrative spéciale de Hong Kong: rapport annuel 2008
Résumé
Onze ans après la rétrocession de Hong Kong à la Chine, l'application du principe «un pays,
deux systèmes» reste satisfaisante, maintenant le mode de vie de Hong Kong, garantissant
l'État de droit et préservant les libertés fondamentales. La coopération avec l'Union
européenne, favorisée par la volonté de pragmatisme affichée de part et d’autre, a bien
progressé en 2008, renforcée par le programme d’information sur les entreprises de l’UE.
Après un déclin à la fin des années 1990, l'économie hongkongaise s'est redressée, notamment
grâce à la relance du tourisme local par la Chine et à l'octroi d'un accès privilégié aux marchés
de la Chine continentale. L'économie est maintenant touchée de plein fouet par la crise
financière mondiale qui a très durement frappé le secteur des services. Le rythme des
réformes en vue de l'instauration du suffrage universel pour la désignation du chef de
l'exécutif en 2017 et des membres du Conseil législatif en 2020 reste une source de
préoccupation.
Introduction
Dans sa communication publiée immédiatement après la rétrocession de Hong Kong à la
Chine en 1997, la Commission s’est engagée à publier un rapport annuel sur l’évolution de la
situation dans la région administrative spéciale de Hong Kong. Le présent rapport est le
onzième de ce type.
Onze années se sont maintenant écoulées depuis que Hong Kong est devenue une région
administrative spéciale (RAS) de la République populaire de Chine, reposant sur le principe
«un pays, deux systèmes» inscrit dans la déclaration sino-britannique et dans la loi
fondamentale de Hong Kong. La loi fondamentale, entrée en vigueur le 1er juillet 1997,
garantit le maintien du système économique et de l’environnement des entreprises de Hong
Kong et assure la préservation de l’État de droit et la protection des libertés et des droits
fondamentaux pour une période de 50 ans. Pendant ces onze années, le respect de ce principe
a été assuré.
Hong Kong est un partenaire important pour l'Union européenne, partageant valeurs et
intérêts dans les domaines économique, commercial, réglementaire, éducatif, social et
culturel. Les relations entre l'UE et Hong Kong ont continué à se développer dans ces
domaines depuis 1997 et se sont étendues au cours de l’année écoulée à de nouveaux
domaines de coopération tels que l’environnement, l’aviation, la concurrence et l'éducation.
L'Union européenne est pleinement favorable au maintien de l'autonomie et des libertés dont
jouissent les habitants de Hong Kong. Elle appuie les progrès rapides et importants réalisés
vers l'instauration du suffrage universel, comme prévu par la loi fondamentale.
Évolution sur le plan économique
Hong Kong, en tant qu'économie ouverte et centre financier international, de plus en plus
intégrée dans l’économie de la Chine continentale et dépendante des exportations vers les
marchés des États-Unis et de l’Union européenne, n’a pas pu éviter l’impact de la crise
financière et économique mondiale. Son économie a enregistré une décélération brutale en
2008, même si elle est parvenue à atteindre une bonne croissance d'environ 5,7 % au cours du
premier semestre de l'année. Le marché boursier de Hong Kong a également connu des
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variations importantes. La pression inflationniste s'est relâchée vers la fin de l’année, l’indice
des prix à la consommation se situant à 3,1 % en novembre (contre plus de 6 % à la mi-2008).
Les réserves budgétaires sont restées importantes et ont permis au gouvernement de lancer de
nouvelles mesures de relance budgétaires pour lutter contre la crise.
Comme l'a souligné le chef de l'exécutif, M. Donald Tsang, dans son discours de politique
générale prononcé en octobre, les défis à relever par Hong Kong consistent à faire face à un
contexte financier extérieur difficile et à renforcer Hong Kong en tant que centre financier
international. Hong Kong a réagi à la crise financière avec des mesures visant à développer le
cadre réglementaire, à fournir des liquidités au système financier et à garantir tous les dépôts
bancaires. Toutefois, le resserrement du crédit a exacerbé les difficultés de nombreuses
entreprises très endettées, particulièrement des petites et moyennes entreprises (PME) et des
producteurs transfrontaliers du delta de la rivière des Perles, où l’environnement opérationnel
est devenu difficile en raison de la hausse des coûts de production et de l’affaiblissement de la
demande extérieure. Des programmes de financement ont été mis en place par le
gouvernement de la RAS de Hong Kong pour leur venir en aide.
Le gouvernement de la RAS de Hong Kong a identifié quatre secteurs de l’économie
particulièrement vulnérables à la crise financière mondiale: les services financiers, le
commerce et la logistique, le tourisme et les services liés à la consommation, et enfin
l’immobilier et la construction. La Task Force sur les défis économiques présidée par le chef
de l’exécutif formulera des options spécifiques permettant au gouvernement et aux entreprises
de relever ces défis. Cependant, avec l'extension des effets de la crise financière, les
rationalisations d’entreprises et les licenciements collectifs font du chômage un des
principaux défis pour Hong Kong.
Le premier ministre chinois, M. Wen Jiabao, a répété en octobre 2008 que la Chine aiderait
Hong Kong à surmonter la crise financière mondiale et a défini les orientations précises des
mesures de soutien: collaboration avec les instances de réglementation financière de Hong
Kong en matière de plans d’urgence, mise en œuvre de projets accélérés d’infrastructure,
notamment le pont Hong Kong-Macao-Zhuhai, extension du programme de visite
individuelle, soutien aux PME et garantie d’approvisionnements stables en denrées
alimentaires pour combattre l’inflation.
Hong Kong continue de renforcer l'intégration avec la Chine continentale en ce qui concerne
la circulation des personnes, des connaissances, des services et des ressources, notamment par
l’intermédiaire de l’accord de partenariat économique renforcé (CEPA). Hong Kong et la
Chine continentale ont signé le texte principal de leur premier accord de libre-échange
(CEPA I) en 2003. Après cinq cycles complémentaires, le CEPA est devenu un important
accord «OMC-plus» sur la libération des services. Les fournisseurs de services de l'UE basés
à Hong Kong bénéficient d’un accès préférentiel au marché du continent. Depuis la mi-2008,
un total de 1 232 entreprises ont été enregistrées à Hong Kong comme fournisseurs de
services dans le cadre du CEPA, dont 144 étaient des entreprises de l’UE ayant leur siège à
Hong Kong.
Dans le domaine monétaire, Hong Kong a répété qu'elle maintiendrait sa parité fixe avec le
dollar américain en place depuis 25 ans. Il est également à noter que le développement des
échanges en Ren-min-bi (RMB) à Hong Kong s'intensifiera encore grâce au soutien apporté
par la Chine continentale à Hong Kong pour lutter contre la crise financière et économique.
Hong Kong continuera de constituer un terrain d'essai pour des projets pilotes en matière de
libéralisation du RMB.
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Coopération UE-Hong Kong
Depuis 1997, les relations entre l'UE et Hong Kong, fondées sur des intérêts communs et des
préoccupations mutuelles, ne cessent de s'intensifier. Hong Kong est un partenaire stratégique
de l’UE en matière d'échanges et d'investissements et constitue une plateforme pour
l’intermédiation commerciale et en matière d'investissements entre l’UE et la Chine. Il existe
une coopération bilatérale importante et pragmatique, qui s'est étendue en 2008 à de nouveaux
domaines d’intérêt mutuel.
En 2007, l'UE était le deuxième partenaire commercial de Hong Kong, juste après la Chine
continentale. D'autre part, Hong Kong constituait le 15ème plus grand marché d’exportation
pour l’UE en 2007. Le total des échanges bilatéraux entre l’UE et Hong Kong s’élevait à
31,5 milliards d’euros en 2007 et a progressé de 3,9 % au cours des neuf premiers mois de
2008, pour atteindre 35,4 milliards d’euros. L'importance relative des échanges réalisés via
Hong Kong a diminué étant donné que les entreprises européennes traitent de plus en plus
directement avec la Chine. Les échanges commerciaux entre l'UE et la Chine via Hong Kong
exprimés en pourcentage du total des échanges UE-Chine sont tombés progressivement d'un
tiers en 2002 à environ 13 % dans les huit premiers mois de 2008.
L'UE était le plus grand investisseur étranger à Hong Kong en 2006 (d’après les dernières
données disponibles), devançant largement les États-Unis et le Japon, à l’exclusion de la
Chine continentale et des Îles Vierges britanniques. D'autre part, Hong Kong était la
destination la plus populaire en matière d’investissements directs pour l’UE en Asie. Les
investissements de Hong Kong en Europe se sont progressivement développés et sont devenus
la deuxième source la plus importante d’investissements étrangers directs en provenance
d’Asie, après le Japon.
Hong Kong a attiré un grand nombre de citoyens européens qui résident et travaillent sur son
territoire, représentant au total 31 000 personnes au mois de juin 2008 (chiffres officiels de
l’immigration de Hong Kong). Il s'agit là de la plus importante concentration de citoyens
européens en Asie, ce qui reste un facteur encourageant pour l'engagement de l'Union
européenne à Hong Kong. La présence commerciale de l’UE à Hong Kong continue de croître
dans un large éventail de secteurs, dont les services financiers et les services aux entreprises,
le commerce, le commerce de détail et les transports. En juin 2008, on comptait 1 298 sièges
régionaux et 2 584 bureaux régionaux représentant leur société mère établie en dehors de
Hong Kong. Les entreprises de l'UE continuent de constituer le plus grand investisseur sur le
territoire, avec 1 142 sièges régionaux et bureaux régionaux basés à Hong Kong.
La communication de la Commission européenne intitulée «L'UE, Hong Kong et Macao:
possibilités de coopération 2007-2013» reste le cadre d'action qui sert de guide pour les
relations de l'Union européenne avec Hong Kong. Elle fixe un certain nombre d'objectifs
ambitieux pour faire progresser les relations UE-Hong Kong en approfondissant et en
élargissant la coopération dans sept domaines-clés: le commerce et les douanes, la finance, les
liens entre les populations, les transports, l'environnement, la santé et la sécurité alimentaire.
Le lancement récent du «programme d'information sur les entreprises de l'Union européenne»
pour Hong Kong et Macao (EUBIP), qui gérera un programme d'événements à thème jusqu'en
2011, devrait maintenant renforcer la mise en œuvre des actions et de la coopération
réglementaire convenues dans les sept secteurs. Le programme EUBIP permettra de
promouvoir une meilleure compréhension et de procéder à un échange de connaissances entre
Hong Kong et l'Union européenne grâce à un éventail d'activités de coopération bilatérale
dans des domaines tels que le commerce et les investissements, les services financiers, les
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transports et la logistique, l'environnement, la santé, l'alimentation et la sécurité des produits.
Un appel de propositions a été lancé en août 2008 et le marché a été attribué à un consortium
constitué par la Chambre de commerce européenne à Hong Kong, l'Institut de promotion du
commerce et des investissements de Macao et l'Institut des études européennes de Macao.
EUBIP devrait être pleinement opérationnel au début de 2009.
La deuxième réunion du dialogue structuré entre Hong Kong et l'UE s’est tenue à Bruxelles le
11 décembre, dynamisant le dialogue et la coopération menés au niveau bilatéral dans les
domaines du commerce, des normes, de la protection de la propriété intellectuelle, des
investissements, des douanes, de la concurrence, de la sécurité alimentaire, de l'aviation, de
l'environnement, de l'éducation et de la culture. La recherche est un domaine éventuel de
coopération et les organisations de Hong Kong peuvent participer au programme ICT/FP7.
Le dialogue structuré est devenu une plateforme de haut niveau efficace permettant aux
fonctionnaires des deux parties de débattre de questions d’intérêt commun. D'importantes
discussions ont été consacrées lors de la réunion de cette année à la crise financière mondiale
et les deux parties ont apprécié les réactions de leurs gouvernements respectifs. Les deux
parties sont convenues d'étendre la coopération bilatérale grâce au programme d'information
sur les entreprises de l'Union européenne, au programme de séminaires Hong Kong/Macao
sur les DPI et les questions de normalisation ainsi que grâce à des initiatives sur
l'environnement, les industries de la création et les échanges entre les peuples.
En 2008, plusieurs visites bilatérales de haut niveau ont contribué à faire progresser les
relations UE-Hong Kong et à dynamiser les initiatives de coopération. Le commissaire
Kovacs s'est rendu à Hong Kong en janvier en vue d'approfondir la coopération douanière et a
engagé un dialogue exploratoire avec le gouvernement de la RAS de Hong Kong relatif à la
directive communautaire sur la fiscalité de l'épargne. En juin, la commissaire Kuneva s'est
rendue à Hong Kong pour présenter aux entreprises les politiques de l’UE sur la gouvernance
mondiale en matière de sécurité des produits. Il y a également eu de nombreuses visites à
Hong Kong de fonctionnaires de la Commission en vue d’examiner la coopération dans des
domaines tels que l’environnement, les affaires économiques, les technologies de
l'information et de la communication et le commerce. En avril, le Chief Secretary, M. Henry
Tang, s’est rendu à Bruxelles et y a rencontré le commissaire Mandelson. Il a plaidé en faveur
de liens plus étroits entre l'UE et Hong Kong.
L'environnement est un des domaines-clés pour l’extension de la coopération entre l'UE et
Hong Kong. La Commission se réjouit de l'intérêt accru porté par le gouvernement de la RAS
de Hong Kong au changement climatique et de l’orientation de sa politique en faveur d’une
économie à faibles émissions de CO2 et du fait que, malgré la crise financière mondiale, les
engagements de Hong Kong en faveur de la protection de l'environnement restent inchangés.
Hong Kong considère qu'elle a un rôle à jouer dans la région, notamment en exerçant une
influence sur la province voisine de Guangdong pour mettre en place des initiatives
politiques, et tient à coopérer avec la Chine continentale pour améliorer la qualité de l’air dans
la région. Dans ce contexte, l'UE attend avec intérêt l’intensification des initiatives de
coopération avec Hong Kong pour protéger l’environnement et coopérer dans le cadre de
l’agenda mondial pour la lutte contre le changement climatique. Disposant de la plus grande
expérience financière en Asie, d'un marché bien réglementé et d’un bon système d’arbitrage,
Hong Kong est également un candidat sérieux pour devenir une plateforme commerciale
régionale en matière de produits financiers verts novateurs, pouvant bénéficier de l’expérience
de l’UE dans le contexte de l'échange des droits d'émission de carbone avec le système
européen d'échange de droits d'émission (ETS).
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La Commission a également activement contribué au processus de consultation de Hong
Kong sur le projet de loi relative à la concurrence qui sera présentée au conseil législatif lors
de la session législative 2008-09. La Commission salue la volonté du gouvernement de Hong
Kong de promulguer une loi transsectorielle sur la concurrence qui contribuera à assurer des
conditions de concurrence équitables et à améliorer à long terme la compétitivité de Hong
Kong. En outre, la Commission est favorable à de futurs échanges et à une coopération en ce
qui concerne sa mise en œuvre.
Compte tenu des relations étroites entre l'UE et Hong Kong dans le domaine de l'aviation,
comprenant notamment des accords bilatéraux avec la plupart des États membres de l’UE, la
Commission a proposé d’établir des contacts avec Hong Kong en vue d’un accord horizontal
en matière de services aériens, qui conférerait une sécurité juridique aux accords bilatéraux
existants en y incluant une clause de désignation communautaire. Une réunion de haut niveau
est programmée pour mars 2009, suite aux échanges qui ont eu lieu en 2008 entre experts de
l’UE et de Hong Kong.
La diplomatie publique de l'UE à Hong Kong représentait une priorité-clé en 2008, et visait à
apporter une valeur ajoutée aux efforts de diplomatie publique des États membres de l’UE à
Hong Kong. Hong Kong est un centre de liberté de la presse et de la parole dans la région, une
plaque tournante médiatique et une passerelle pour la Chine continentale. C'est pourquoi les
efforts de la Commission ont surtout visé à renforcer la visibilité de l'UE à Hong Kong et à
fournir des informations rapides et essentielles sur les politiques de l’UE en matière de
commerce et de réglementations, sur l’énergie et le changement climatique, sur le dialogue
interculturel et le rôle de l’UE dans le monde.
Évolution politique
Conformément à son engagement officiel conclu avec le Parlement européen en 1997, la
Commission a continué de suivre attentivement l'évolution des institutions et de la société
hongkongaises en 2008. Le développement démocratique de Hong Kong est une de ces
évolutions ainsi que les progrès réalisés vers l'instauration du suffrage universel, comme
prévu par la loi fondamentale de la région administrative spéciale de Hong Kong.
L'année 2008 a commencé par un engagement clair du gouvernement de la RAS à l'égard de
la mise en œuvre du suffrage universel et d’un calendrier concret pour son instauration en vue
de l'élection directe du chef de l'exécutif en 2017 et du conseil législatif en 2020, suite à l'arrêt
rendu par le comité permanent du Congrès national populaire le 29 décembre 2007. L'Union
européenne s'est régulièrement exprimée en faveur de la réalisation de progrès rapides et
importants pour atteindre l’objectif ultime de l’instauration du suffrage universel à Hong
Kong. C'est pourquoi l'UE a exprimé le 24 janvier sa déception à l'annonce que la possibilité
de l’instauration du suffrage universel pour 2012 avait été exclue, alors que la majorité des
habitants de Hong Kong sont favorables à l’extension rapide de la démocratie, ainsi que l’a
reconnu le gouvernement de la RAS de Hong Kong en décembre 2007. «Nous avons toujours
estimé que le progrès rapide vers l'instauration du suffrage universel à Hong Kong,
conformément à la loi fondamentale, serait dans l'intérêt de Hong Kong comme de la Chine.
C'est pourquoi nous espérons que toutes les parties concernées collaboreront en vue de
présenter des propositions concrètes sur un suffrage élargi pour les élections du chef de
l’exécutif et du conseil législatif en 2012, qui feront progresser Hong Kong sur la voie du
suffrage universel total».
Le gouvernement de la RAS a déclaré que dans les quatre prochaines années, les discussions
porteraient essentiellement sur la manière de modifier les méthodes électorales pour les
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élections en 2012 du chef de l’exécutif et du conseil législatif. En février, le chef de l'exécutif,
M. Donald Tsang, a désigné un groupe de travail de 30 membres sur le développement
constitutionnel chargé d’étudier les options réalisables pour les élections de 2012. Dans son
discours politique annuel du 15 octobre 2008, le chef de l'exécutif, M. Donald Tsang, a
reconnu que le calendrier pour l’instauration du suffrage universel fourni par le comité
permanent du Congrès national populaire bénéficie d’un large soutien dans la communauté.
Le gouvernement devrait consulter l'opinion publique au cours du premier semestre 2009 en
ce qui concerne les méthodes d'élection du chef de l'exécutif et des membres du conseil
législatif en 2012.
Les élections 2008 au conseil législatif se sont tenues le 7 septembre sous le contrôle
professionnel de la Commission des affaires électorales. Le conseil législatif compte 60
sièges: 30 législateurs sont élus au suffrage direct par circonscription géographique et 30
conseillers législatifs sont élus dans le cadre de circonscriptions fonctionnelles. Avec 142
candidats aux sièges des circonscriptions géographiques, ces élections du conseil législatif
sont devenues les élections les plus disputées dans l’histoire de Hong Kong. L'Alliance
démocratique pour l'amélioration et le progrès de Hong Kong (DAB) est restée le plus grand
parti de Hong Kong au parlement, avec 13 sièges au conseil législatif. Son ex-président, M.
Jasper Tsang Yok-sing, a été élu président du conseil législatif. Le camp pandémocratique a
remporté 23 des 60 sièges au parlement, détenant ainsi une minorité de blocage par rapport
aux changements constitutionnels. Sa part dans les circonscriptions géographiques élues au
suffrage direct est restée inchangée, avec 60 % des voix. Toutefois, compte tenu de la nature
du système électoral, les partis en faveur du gouvernement conservent une majorité
confortable au sein du parlement.
Les élections se sont déroulées de manière équitable et ordonnée. Dans l'ensemble, leur
déroulement a témoigné de la maturité politique des habitants de Hong Kong et montré qu'il
existe une base solide pour un progrès rapide vers l’objectif ultime de la loi fondamentale que
constitue le suffrage universel.
Cette législature sera importante pour le conseil législatif, car il devra débattre de la
proposition du gouvernement relative à un changement constitutionnel, et notamment de sa
suggestion de poursuivre la démocratisation du processus électoral d’ici 2012, qui devra
bénéficier du soutien des deux tiers de ce conseil législatif.
2008 a également vu l'expansion du système de responsabilité ministérielle du gouvernement
avec la désignation par le chef de l’exécutif de huit sous-secrétaires et de neuf assistants
politiques dans le cadre du système de nomination politique pour travailler en étroite
collaboration avec les chefs des bureaux du gouvernement et les fonctionnaires et contribuer à
la mise en œuvre des politiques du gouvernement.
La Commission note que, comme les années précédentes, les libertés et les droits
fondamentaux garantis dans la loi fondamentale ont été protégés par des instances chargées de
l'application de la loi et des tribunaux indépendants. Le pouvoir judiciaire et les services
chargés de faire appliquer la loi à Hong Kong continuent d'enregistrer un bon bilan. En 2008,
un certain nombre de recours juridictionnels ont été introduits contre des décisions
administratives portant sur des questions constitutionnelles importantes. En décembre, la Cour
suprême a rendu un arrêt à l’encontre de la procédure de réexamen, par le service de
l’immigration, des plaintes concernant des cas de torture déposées par des demandeurs d’asile
qui n’avaient pas été autorisés à disposer d’un représentant légal à tous les stades de la
procédure de réexamen et a estimé qu’il s’agissait d’une violation des obligations
internationales de Hong Kong en vertu de la Convention des Nations unies contre la torture.
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Dans un autre cas de contrôle juridictionnel, la Cour suprême s’est prononcée contre la
privation des droits électoraux décidée par le gouvernement à l’encontre de tous les
prisonniers, quelle que soit leur condamnation. La Cour a souligné que cette privation était
contraire à un droit constitutionnellement garanti dans le cadre de la loi fondamentale et de la
charte de Hong Kong (Bill of Rights Ordinance). À la lumière de ces recours juridictionnels,
le ministre de la Justice, M. Won Yan-lung, a noté que le pouvoir judiciaire de Hong Kong
avait fourni au gouvernement des orientations importantes et pratiques dans des domaines où
les dispositions légales pertinentes peuvent être ambiguës.
Toutefois, des décisions administratives visant à refuser l’entrée à Hong Kong de
ressortissants étrangers lors du parcours de la flamme olympique en mai ont suscité des
inquiétudes, de même que des affaires en instance devant les tribunaux relatives à une station
de radiodiffusion sans licence animée par des activistes favorables à la démocratie. Les parties
défenderesses ont fait valoir que le régime d’octroi de licences aux stations de radiodiffusion
de Hong Kong était anticonstitutionnel, étant donné qu’il accorde un pouvoir discrétionnaire
absolu au chef de l’exécutif dans ses décisions d'octroi de licences, qui pourrait ébranler la
liberté d’expression. Les charges à leur encontre ont été rejetées par le juge d’instance
Douglas Yau, qui a estimé que le système d’octroi de licences était contraire aux dispositions
de la loi fondamentale sur la liberté d'expression. Cet arrêt a été annulé par la Cour d’appel le
12 décembre, qui a donné raison au gouvernement de Hong Kong. La Cour a estimé qu'une
contestation de la constitutionnalité du régime d’octroi de licence ne pouvait pas être
invoquée comme moyen dans une procédure portant sur un délit et a renvoyé l’affaire devant
les tribunaux pour être rejugée.
La Commission salue la promulgation de la loi sur la discrimination raciale adoptée à
l'unanimité par le conseil législatif le 10 juillet, qui interdit la discrimination, le harcèlement
et la diffamation fondés sur la race et étend les compétences de la commission pour l’égalité
des chances à la discrimination fondée sur la race. Cette loi constitue une étape importante
vers la création d’une société plus égalitaire à Hong Kong. La Commission accueille
également avec satisfaction la législation publiée le 6 juin 2008 relative à la mise en œuvre
des réformes de la justice civile destinée à améliorer le rapport coût-efficacité du système de
procédure civile et à réduire la complexité et l’arriéré judiciaires à Hong Kong. Ces réformes
devraient entrer en vigueur en avril 2009.
Dans la région, Hong Kong s'efforcera de maintenir sa position en tant que centre régional
pour le commerce, les services et les médias. L'organisation très réussie par Hong Kong des
Jeux olympiques équestres en août et des Jeux paralympiques en septembre confirme sa
réputation de capitale multiculturelle en Asie, un endroit unique où «l’Orient rencontre
l’Occident».
Perspectives pour l'avenir
Limiter les effets négatifs de la crise financière dans l’économie réelle sera le défi immédiat
que devra relever le gouvernement de la RAS de Hong Kong. La création de nouvelles
possibilités d'emploi, la stimulation de la demande intérieure et le soutien aux petites et
moyennes entreprises feront partie des priorités du gouvernement de la RAS de Hong Kong,
qui devra en même temps maintenir le rôle de Hong Kong en tant que centre international de
finances et de services pour l’Asie. Dans son discours politique pour 2009, Donald Tsang, le
chef de l’exécutif, a déclaré que Hong Kong devait s’efforcer de «transformer la crise
financière en une opportunité» et a plaidé pour un renforcement de la position de Hong Kong
en tant que centre financier international.
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L'avenir de Hong Kong en tant que centre financier international est lié au développement de
ses liens économiques avec la Chine continentale, et plus particulièrement la région du delta
de la rivière des Perles, et à ses liens traditionnels avec l'Asie du Sud-est, sans oublier ses
attributs-clés que représentent son environnement juridique sain, son État de droit, son bon
régime réglementaire et ses compétences financières. Hong Kong continuera de jouer son rôle
d’intermédiaire financier entre la Chine continentale et le reste du monde.
L’ampleur des intérêts européens à Hong Kong, ainsi qu’il ressort du présent rapport, signifie
que Hong Kong continuera de représenter un partenaire important pour l’UE en Asie, jouant
un rôle essentiel dans les relations de l'UE avec la Chine continentale. De manière générale, la
Commission propose de poursuivre son engagement effectif envers le gouvernement de la
RAS de Hong Kong et d’étendre sa coopération pragmatique afin de relever ensemble des
défis mondiaux tels que la crise financière, l’interdépendance économique et la protection de
l’environnement. Dans le cadre de la tendance générale visant à améliorer la transparence au
niveau international pour répondre à la crise financière, la Commission et les États membres
de l’UE espèrent que la RAS de Hong Kong sera désireuse d’établir une coopération avec
l’UE dans le domaine de la fiscalité grâce à un échange d’informations efficace. Une plus
grande attention doit être portée au développement des contacts et des échanges entre les
peuples qui permettront à l’Europe et à Hong Kong d’apprendre à mieux se connaître et à
respecter la diversité culturelle qui est une caractéristique commune à Hong Kong et à
l’Europe.
La Commission admet qu'en général, le principe «un pays, deux systèmes» est respecté et
donne satisfaction aux habitants de Hong Kong. Il importe que le gouvernement de la RAS de
Hong Kong continue de jouir d'une grande autonomie dans les domaines de l'économie, du
commerce, de la fiscalité, des finances et de la réglementation. L'UE soutient résolument la
poursuite de la stabilité et de la prospérité de Hong Kong. Nous sommes persuadés que le
meilleur moyen pour Hong Kong de les garantir est de passer à un système de suffrage
universel tel qu’il est prévu dans la loi fondamentale. Le développement démocratique de
Hong Kong est important pour l'Union européenne.
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