
C’est même encore plus grave : il n’est pas jusqu’à l’holocauste, qui aurait pu être un coin 
illuminateur majeur dans le rayonnement juif, a été transformé en un chapitre sclérosé qui ne 
fait que pérenniser la cécité. En tant que vision du passé, il a pour fonction de cacher et de 
déguiser, et non de révéler et d’informer. Dans un livre d’histoire juive, vous ne trouverez rien 
au sujet de la « déclaration de guerre de la Judée contre l’Allemagne nazie ». Dans les textes 
historiques juifs, le compteur de la chronologie n’est jamais déclenché avant que la souffrance 
juive ait commencé. L’histoire juive se transcende elle-même, par-delà la notion de causalité. 
Elle veut nous persuader du fait que la persécution contre les juifs naît de nulle part. 
 
Les textes historiques juifs éludent les questions incontournables telles que les raisons pour 
lesquelles l’hostilité se développe une fois après l’autre et celles pour lesquelles les juifs se 
font des ennemis aussi nombreux avec une telle facilité ? 
 
Manifestement, les dirigeants de l’Aipac sont en train de réitérer les graves erreurs de leurs 
prédécesseurs du Congrès juif américain. Ils n’apprennent rien de leur histoire, car il n’existe 
pas le moindre texte historique juif duquel on puisse retenir quelque chose. En lieu et place de 
texte historique, les juifs ont l’Holocauste, qui est un événement ayant mûri pour finir par 
donner une nouvelle religion (ce qui est une tout autre chose). 
 
De toute évidence, la religion holocaustique est judéo-centrique jusqu’à la moelle. Elle définit 
la Raison d’être juive. Pour les juifs, elle signifie une impuissance innocente totale de la 
diaspora, et elle considère que le Goy est un assassin « irrationnel » en puissance. La nouvelle 
religion juive prêche la vengeance. Elle va jusqu’à instituer un nouveau Dieu juif. Au lieu de 
l’ancestral Yehova, le nouveau Dieu juif est « le juif » lui-même : cet être courageux et futé, 
celui qui a survécu au génocide ultime, au plus sinistre des génocides, celui qui a ressurgi des 
cendres et qui est allé vaillamment de l’avant, vers un nouveau commencement… 
 
Jusqu’à un certain point, la religion holocaustique signale l’abandon du monothéisme par le 
judaïsme, puisqu’aussi bien chaque être juif est un petit Dieu ou une petite Déesse en 
puissance. Ainsi, Gilad Shalit est le Dieu ‘innocence’, Abe Foxman est le Dieu antisémitisme, 
Madoff est le Dieu de l’entourloupe financière, Greenspan est le Dieu de la « bonne 
économie ». Lord Goldsmith est le Dieu du ‘feu vert’, Lord Levy est le Dieu du recueil de 
fonds, Wolfowitz est le Dieu du nouvel expansionnisme américain et l’Aipac et l’Olympe 
américain où les êtres humains américains élus viennent demander la pitié et le pardon pour le 
fait d’être Goyim et d’oser, à de rares occasions, dire la vérité sur Israël. 
 
La religion holocaustique est le stade ultime dans la dialectique juive ; c’est la fin de l’histoire 
juive, car c’est la forme la plus profonde et la plus sincère de l’ «auto-admiration ». Au lieu 
d’inventer un Dieu abstrait préférant les juifs pour en faire son peuple élu, dans la religion 
holocaustique, les juifs saucissonnent la moelle divine. Le juif, tout simplement, s’élit lui-
même. C’est la raison pour laquelle l’identité politique juive ne saurait être assujettie à des 
occurrences humainement contingentes. Le nouveau Dieu juif, entendre par là « le juif », ne 
fait que réécrire les fables au service de la tribu, dès que le besoin s’en fait sentir. Cela peut 
expliquer pourquoi la religion holocaustique est protégée par les lois, alors que n’importe quel 
autre chapitre et n’importe quelle autre narration de l’histoire peuvent être débattus 
ouvertement par les historiens, les intellectuels et tout un chacun. 
 
On l’aura deviné : avec une telle vision du monde intensément autocentrée, il n’y a plus 
beaucoup d’espace pour l’humanité, pour la grâce ou pour l’universalisme. Personne ne sait, 
en vérité, si les juifs pourront un jour guérir de leur nouvelle religion. Mais il est crucial que