COMMUNIQUE DE PRESSE Août 2014
BIOFACH 2015 : végan et biologique Couple parfait
ou relation tendue ?
Interview avec Felix Prinz zuwenstein, président de l’association
Bund Ökologische Lebensmittelwirtschaft
Comment la filière bio voit-elle la tendance au véganisme ? Existe-t-il
une agriculture biovégane et quels changements le comportement
des consommateurs a-t-il subi durant les dernières années vis-à-vis
des produits d’origine animale ? Dans le cadre du BIOFACH 2014, les
fournisseurs de produits végans ont pu pour la première fois se
présenter sur le stand des nouveautés sous une propre catégorie
« trend ». Sur les quelque 500 innovations qui y étaient exposées,
plus de 100 faisaient partie de la gamme végane et ont suscité
l’enthousiasme parmi les plus de 42 000 visiteurs professionnels.
Nombre de ces délices figurent entre-temps sur la liste des produits
référencés dans le commerce. En 2015, le Salon Pilote Mondial des
Aliments Biologiques qui aura lieu du 11 au 14 février consacrera aux
produits végans un propre espace de découverte. Nous nous sommes
entretenus sur cette tendance et sur la façon dont elle est perçue
dans la branche avec Dr. Felix Prinz zu Löwenstein qui pratique lui-
même l’agriculture biologique et est président de la BÖLW
(Association allemande des producteurs, préparateurs et
distributeurs Bio), le promoteur national de ce salon.
Que pense la branche de cette tendance croissante à l’alimentation
végane ? Le secteur est-il ouvert aux méthodes d’agriculture biovéganes ?
Dr. Felix Prinz zu Löwenstein : Le mode de vie végan contribue à réduire
la consommation d’aliments d’origine animale et amène les gens à se
poser des questions sur l’élevage des animaux et sur des thèmes
fondamentaux de l’alimentation. L’agriculture biovégane peut être une
solution praticable pour certaines exploitations mais pas pour l’ensemble
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des agriculteurs. Le mode de production biovégan rend l’alimentation des
plantes en éléments nutritifs plus difficile notamment en cas de sols
légers, même si on cultive des végétaux accumulant l’azote. Combiner
l’élevage et la culture offre de meilleures solutions.
Une agriculture biovégane Est-ce vraiment possible ? Les animaux
d’élevage ou l’utilisation d’engrais d’origine animale n’appartiennent-ils pas
automatiquement à l’agriculture biologique ?
Dr. Felix Prinz zu Löwenstein : Exactement. Et ceci ne concerne pas
uniquement les exploitations pratiquant l’agriculture biologique. Car, en
Allemagne, près de 30 % de la surface agricole, soit 4,6 millions
d’hectares, sont des herbages et, à l’échelle mondiale, leur pourcentage
s’élève à 70 %. Pour l’homme, le seul moyen d’utiliser ces surfaces pour la
production d’aliments est l’élevage. Si ces herbages n’étaient pas exploités,
la sécurité alimentaire mondiale ne serait pas possible.
D’une manière générale, une réduction de la consommation d’aliments
d’origine animale constitue un pas en avant vers la sécurité alimentaire
mondiale et la protection du climat. Ce sont des préoccupations
importantes pour la filière bio. Cependant le véganisme est également
critiqué au sein de cette filière. Pourquoi ?
Dr. Felix Prinz zu Löwenstein : Ce n’est pas le véganisme en lui-même
qui est vu d’un œil critique. Car, eu égard au climat, à la santé individuelle
et à la concurrence entre la mangeoire et l’assiette, il est plus raisonnable
de consommer moins de viande, de lait et d’œufs. En Allemagne et dans
d’autres pays occidentaux, la consommation d’aliments d’origine animale
est trop élevée si l’on considère la quantité de ressources englouties par
leur production. Ce qui est fait l’objet de critiques est entre autres le fait de
proclamer le véganisme comme étant le seul concept possible. Car les
animaux jouent un rôle important dans l’agriculture biologique. Ils
contribuent à maintenir les substances nutritives dans le cycle. Et les
éléments nutritifs des herbages ne parviennent dans les champs cultivés
que par l’intermédiaire des animaux.
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Et si on consomme de la viande, elle doit être de qualité biologique. A votre
avis, quels changements peut-on noter lors des dernières années dans la
société en ce qui concerne la consommation de viande ? Les gens sont-ils
entre-temps plus sensibilisés d’une manière générale à ce thème ?
Dr. Felix Prinz zu wenstein : Ces dernières années, la société accorde
une grande importance aux thèmes relatifs à l’alimentation. C’est un fait
réjouissant, notamment parce qu’il ne s’agit pas uniquement d’aspects
culinaires ou diététiques mais aussi de la façon dont les aliments sont
produits, traités ou commercialisés. Cela aboutit à un grand nombre de
clients critiques qui peuvent amener le secteur alimentaire et la politique à
se réorienter. Car l’élevage consommant trop de ressources, néfaste pour
le climat et ne tenant pas compte des besoins des animaux ou de la
biodiversité aura de moins en moins leur soutien. Cela se remarque
également dans les magasins. Les agriculteurs pratiquant l’élevage
biologique profitent de l’intérêt croissant porté au respect des besoins des
espèces animales car leurs animaux ont beaucoup de place dans l’étable,
suffisamment d’espace pour bouger, sont nourris avec des aliments
biologiques et ces éleveurs travaillent de manière transparente et non pas
derrière des portes closes.
Comment cette tendance se répercute-t-elle au niveau des statistiques ?
Se fait-elle déjà ressentir en chiffres dans les groupes viande, produits
laitiers et œufs d’origine biologique ?
Dr. Felix Prinz zu Löwenstein : Le marché des produits biologiques fait
toujours l’objet d’une forte demande. Ceci concerne également le chiffre
d’affaires généré par les ventes de produits d’origine animale. Dans ce
secteur, les œufs de consommation détenaient en 2013 la plus grande part
de l’ensemble du marché avec un peu plus de 7 %. Le chiffre d’affaires
réalisé avec les produits laitiers augmente également. A l’exception du
mouton et du bœuf, la viande biologique représente toutefois encore un
très faible pourcentage. C’est ainsi qu’en Allemagne moins d’un pour cent
des porcs sont élevés dans des fermes biologiques. Sur la base d’un
niveau peu élevé, on a enregistré en 2013 une nette augmentation de la
production de volailles, soit 17 %. Outre les produits biologiques d’origine
animale, les aliments faisant partie d’une nutrition végane tels que les noix
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et noisettes, les purées de noix et noisettes ou les fruits oléagineux ont
également connu une croissance.
Végan ou biologique ou, encore mieux, les deux ? A votre avis personnel,
comment bio et végan pourront-ils devenir un couple idéal ?
Dr. Felix Prinz zu Löwenstein : Il ne faut pas nécessairement être végan
pour concentrer son attention sur les animaux et sur sa propre santé mais
aussi sur le mode de production. Car la production biologique de fruits,
légumes, céréales, noix et noisettes ou autres végétaux est meilleure pour
la biodiversité, le climat et les agriculteurs. Ce sont aux clients eux-mêmes
de décider si bio et végan forment un couple parfait. En tout cas, ils doivent
assumer leurs responsabilités en faisant leurs achats. Ceci vaut tout aussi
bien pour la consommation d’aliments d’origine animale qu’en ce qui
concerne la décision d’acheter des produits régionaux ou saisonniers ou le
fait de savoir apprécier les aliments à leur juste valeur et de ne donc pas
les gaspiller.
Contact presse et médias
Barbara Böck, Helen Kreisel-Gebhard, Ellen Damarowski
Tél. +49 (0) 9 11. 86 06-83 28
Fax +49 (0) 9 11. 86 06-12 83 28
ellen.damarowski@nuernbergmesse.de
Vous trouverez tous les communiqués de presse ainsi que des
informations complémentaires et des photos sur les sites :
www.biofach.de/press et www.vivaness.de/press
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