été lourdement critiquée par l’Allemagne, qui tient à s’assurer que la
nouvelle union ne concurrence pas l’UE ou le partenariat euro-
méditerranéen (dans le cadre du « processus de Barcelone »).
Néanmoins, en mars 2008, la chancelière allemande, Angela Merkel, a
apporté son soutien au projet de M. Sarkozy, celui-ci lui assurant en
échange que cette union concernait les 27 Etats membres. Le projet final,
appelé « Union pour la Méditerranée », a été soutenu par les dirigeants de
l’UE lors du Conseil européen de mars dernier – bien que la version ait été
assouplie (EurActiv.fr 05/03/08).
Le « processus de Barcelone » a un champ d’application plus large mais
n’est jusqu’à présent pas parvenu à répondre aux attentes en raison du
manque de volonté dont font preuve les voisins du sud de l’UE pour
collaborer les uns avec les autres.
Enjeux :
Les socialistes européens ont déclaré à EurActiv que la proposition
dévoilée le 14 mai était une réponse à « l’Union pour la Méditerranée »
voulue à l’origine par le président français.
La vice-présidente du groupe socialiste au Parlement européen,
Pasqualina Napoletano, a qualifié les propositions de M. Sarkozy de «
volontaristes », tout en estimant que celles-ci n’étaient « pas très claires
». Elle a également mis en garde contre l’hégémonie nationale et les
tentatives visant à réinventer la Méditerranée, ajoutant que Nicolas
Sarkozy n’avait probablement pas entendu parler du « processus de
Barcelone » en présentant ses propositions.
Cependant, Mme Napoletano a adopté un ton plus positif concernant
l'évolution actuelle des relations méditerranéennes.
Le document qu’elle a présenté souligne la nécessité de surmonter les «
peurs hystériques » sur l’immigration, selon ses propres termes. Elle
estime que l’Europe devrait plutôt se concentrer sur des stratégies à long
terme pour ses projets, en stimulant l’emploi dans ses pays partenaires du
sud et en réduisant le fossé social entre le Nord et le Sud.
Elle a également insisté sur la nécessité d’aider la société civile et les
forces politiques démocratiques dans le sud de la Méditerranée. En outre,
les socialistes ne souhaitent pas que la candidature turque à l’UE soit
remplacée par un partenariat méditerranéen. Mme Napoletano a déclaré
que le PSE avait en fait des liens politiques très étroits avec l’AKP au
pouvoir, le parti du premier ministre turc Erdogan.
Le PSE souhaite que le Parlement européen soit consulté sur la création
d’organes permanents pour la coopération euro-méditerranéenne. Il
insiste également sur la nécessité de donner à cette coopération une
véritable dimension parlementaire, en s’appuyant sur l’instance actuelle,
l’assemblée parlementaire euro-méditerranéenne (APEM).