Ecritures surréalistes

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LANG3059 – Modern French Literature– HK-SMLC _ DC.Meyer
ECRITURES SURREALISTES
POUR FAIRE UN POEME DADAISTE
Prenez un journal
Prenez des ciseaux
Choisissez dans ce journal
Un article ayant la longueur
Que vous comptez donner à votre poème.
Découpez l'article
Découpez ensuite avec soin chacun des mots qui forment cet article et mettez les dans un sac
Agitez doucement
Sortez ensuite chaque coupure l'une après l'autre
Copiez consciencieusement
Dans l'ordre où elles ont quitté le sac
Le poème vous ressemblera
Et vous voilà un écrivain infiniment original
Et d'une sensibilité charmante encore qu'incomprise du vulgaire ...
Tristan Tzara.
Sept manifestes dada (1918)
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Ecriture Automatique
La glace sans tain
"Prisonniers des gouttes d'eau, nous ne sommes que des animaux perpétuels. Nous
courons dans les villes sans bruits et les affiches enchantées ne nous touchent plus. À quoi bon
ces grands enthousiasmes fragiles, ces sauts de joie desséchés ? Nous ne savons plus rien que
les astres morts ; nous regardons les visages ; et nous soupirons de plaisirs. Notre bouche est
plus sèche que les pages perdues ; nos yeux tournent sans but, sans espoir. Il n'y a plus que ces
cafés où nous nous réunissons pour boire ces boissons fraîches, ces alcools délayés et les
tables sont plus poisseuses que ces trottoirs où sont tombées nos ombres mortes de la
veille.Quelquefois, le vent nous entoure de ses grandes mains froides et nous attache aux arbres
découpés par le soleil. Tous, nous rions, nous chantons, mais personne ne sent plus son coeur
battre. La fièvre nous abandonne. Les gares merveilleuses ne nous abritent plus jamais : les
longs couloirs nous effraient. Il faut donc étouffer encore pour vivre ces minutes plates, ces
siècles en lambeaux. Nous aimions autrefois les soleils de fin d'année, les plaines étroites où nos
regards coulaient comme ces fleuves impétueux de notre enfance. Il n'y a plus que des reflets
dans ces bois repeuplés d'animaux absurdes, de plantes connues.
Les villes que nous ne voulons plus aimer sont mortes. Regardez autour de vous : il n'y a
plus que le ciel et ces grands terrains vagues que nous finirons bien par détester. Nous touchons
du doigt ces étoiles tendres qui peuplaient nos rêves. Là-bas, on nous a dit qu'il y avait des
vallées prodigieuses : chevauchées perdues pour toujours dans ce Far West aussi ennuyeux
qu'un musée".
André Breton et Philippe Soupault.
Les Champs magnétiques, 1920
LANG3059 – Modern French Literature– HK-SMLC _ DC.Meyer
UN JOUR QU’IL FAISAIT NUIT
Il s’envola au fond de la rivière
Les pierres en bois d’ébène les fils de fer en or et la croix sans branche
Tout rien
Je la hais d’amour comme tout un chacun
Le mort respirait de grandes bouffées de vide
Le compas traçait des carrés et des triangles à cinq côtés
Après cela il descendit au grenier
Les étoiles de midi resplendissaient
Le chasseur revenait carnassière pleine de poissons sur la rive au milieu de la Seine
Un ver de terre marque le centre du cercle sur la circonférence
En silence mes yeux prononcèrent un bruyant discours
Alors nous avancions dans une allée déserte où se pressait la foule
Quand la marche nous eut bien reposé nous eûmes le courage de nous asseoir
Puis au réveil nos yeux se fermèrent
Et l’aube versa sur nous les réservoirs de la nuit
La pluie nous sécha
Robert Desnos (1900-1945)
Langage cuit - 1923 Corps et Biens
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Le Cadavre Exquis
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DET + N. SUBST
ADJ. (fém/masc)
VERBE (trans. futur)
ADVERBE
DET + N. SUBST
ADJ. (fém/masc)
ARTICULATEUR LOGIQUE *
DET + N. SUBST
VERBE (trans. ind/subj. présent)
DET + N. SUBST
ADJ. (fém/masc)
MÊME SI, COMME, POUR, SI BIEN QUE, PARCE QUE, EN DÉPIT DE, PUIS, MAIS, TANDIS QUE,
ALORS QUE, PAR CONSEQUENT, AFIN QUE, A CONDITION QUE, AU CAS OÙ.
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