Plus loin dans l’interview, M. Pierre Dinan a eu des propos tout à fait extraordinaire pour
un économiste, il dit, texto: “ Je considére qu’il est temps de revoir la conception du
développement économique. Il faut dorénavant incorporer l’écologie à l’économie.
Pendant trop longtemps, on a opposé ces deux idées. Or, il faut les réconcilier dans
l’optique d’un développement durable. “
Une telle prise de position est exceptionelle car éffectivement, l’environnement est pris
pour argent comptant par tout le monde. L’idée dominante est qu’il faut avant tout
développer à tout prix et s’il faut polluer et détruire en ce faisant, tant pis pour les petits
oiseaux et autres plantes endémiques inutiles. Rien ne doit entraver la marche du progrès
et du développement. Cette litanie idéologique a irrigué des générations entières depuis la
révolution industrielle, tant et si bien que tout discours contradictoire est immédiatement
taxé de rétrograde. Mais il faut le dire clairement, c’est bien et bel cette idéologie
économiste dominante de développement à outrance qui nous a mené dans l’impasse
environnementalle actuelle.
L’énergie bon marché, des ressources naturelles abondantes, des progrès technologiques
gigantesques ont permis de croire qu’éffectivement on pouvait tout transformer en
marchandise en vue de s’enrichir éternellement. Cette vision dominante se voit confronter
de plus en plus par la réalité des choses. L’énergie n’est plus aussi bon marché, les
ressources naturelles ne sont pas infinies et mêmes les progrès technologiques
gigantesques ne sont pas touts puissants. Il y a des limites à tout.
Le présent positionnement de M. Dinan est presque un revirement spectaculaire par
rapport au discours économiste dominant. Néanmoins nous avons quelques remarques à
faire. En tout premier lieu, ce n’est pas vraiment l’écologie qu’il faut incorporer à
l’économie mais plutôt l’inverse, et ce n’est pas vraiment d’écologie dont il faut parler
mais plutôt de systèmes environnementaux. L’économie, comme activité humaine, ne
peut exister dans le vide, mais n’existe que dans un système environnemental d’ou est
extrait ressources naturelles et énergie pour être transformer en biens et services par le
dur labeur des hommes et des femmes pour être échangés à l’intèrieur d’un marché
donné. Les rejets et déchets générés par ces activitès sont ensuite absorbés par les
systèmes environnementaux. Ainsi nous voyons que l’économie évolue à l’intérieur des
systèmes environnementaux. Donc l’économie dépend des systémes environnementaux
pour évoluer mais par contre les systèmes environnementaux ne dépendent en rien sur
l’économie pour évoluer car ils existent depuis des milliards d’années. Ces constatations
nous poussent à dire que c’est plutôt l’économie qu’il faudrait intégrer dans le vaste
mouvement des cycles de la nature que forment les systémes environnementaux
fonctionant à l’échelle de la planète toute entière.
Notre deuxiéme remarque tient au concepte de développement durable. Au prime abord,
ce concepte parait attrayant car il présuppose que la nécéssitée du développement peut se
marier aux systémes environnementaux planètaires. Ainsi le développement durable
pourrait continuer assurant bien-être matèriel à tout les habitants de la planète sans
détruire pour autant celle-çi. Car en fin de compte, nous n’avons qu’une seule planète sur
laquelle vivre, et ce serait vraiment dommage qu’en éssayant de donner une vie décente à
l’ensemble de l’humanité nous la rendions tout bonnement invivable! Ce serait le comble
de l’ironie! Mais voilà, le développement qu’il soit durable ou non, c’est aussi et toujours
un désire de croissance économique. Nous constatons également que ce désire de
croissance économique ne s’éteint jamais.