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un  économiste,  il  dit,  texto:  “  Je  considére  qu’il  est  temps  de  revoir  la  conception  du 
développement  économique.  Il  faut  dorénavant  incorporer  l’écologie  à  l’économie. 
Pendant  trop  longtemps,  on  a  opposé  ces  deux  idées.  Or,  il  faut  les  réconcilier  dans 
l’optique d’un développement durable. “  
 
Une telle prise de position est exceptionelle car éffectivement, l’environnement est pris 
pour  argent  comptant  par  tout  le  monde.  L’idée  dominante  est  qu’il  faut  avant  tout 
développer à tout prix et s’il faut polluer et détruire en ce faisant, tant pis pour les petits 
oiseaux et autres plantes endémiques inutiles. Rien ne doit entraver la marche du progrès 
et du développement. Cette litanie idéologique a irrigué des générations entières depuis la 
révolution industrielle, tant et si bien que tout discours contradictoire est immédiatement 
taxé  de  rétrograde.    Mais  il  faut  le  dire  clairement,  c’est  bien  et  bel  cette  idéologie 
économiste  dominante  de  développement  à  outrance  qui  nous  a  mené  dans  l’impasse 
environnementalle actuelle.   
 
L’énergie bon marché, des ressources naturelles abondantes, des progrès technologiques 
gigantesques  ont  permis  de  croire  qu’éffectivement  on  pouvait  tout  transformer  en 
marchandise en vue de s’enrichir éternellement. Cette vision dominante se voit confronter 
de  plus  en  plus  par  la  réalité  des  choses.  L’énergie  n’est  plus  aussi  bon  marché,  les 
ressources  naturelles  ne  sont  pas  infinies  et  mêmes  les  progrès  technologiques 
gigantesques ne sont pas touts puissants. Il y a des limites à tout.  
 
Le  présent  positionnement  de  M.  Dinan  est  presque  un  revirement  spectaculaire  par 
rapport au discours économiste dominant. Néanmoins nous avons quelques remarques à 
faire.  En  tout  premier  lieu,  ce  n’est  pas  vraiment  l’écologie  qu’il  faut  incorporer  à 
l’économie mais  plutôt  l’inverse, et  ce n’est  pas  vraiment d’écologie dont  il  faut  parler 
mais  plutôt  de  systèmes  environnementaux.  L’économie,  comme  activité  humaine,  ne 
peut exister  dans  le  vide,  mais  n’existe  que  dans  un  système environnemental  d’ou  est 
extrait ressources naturelles et énergie pour être transformer en biens et services par le 
dur  labeur  des  hommes  et  des  femmes  pour  être  échangés  à  l’intèrieur  d’un  marché 
donné.  Les  rejets  et  déchets  générés  par  ces  activitès  sont  ensuite  absorbés  par  les 
systèmes environnementaux. Ainsi nous voyons que l’économie évolue à l’intérieur des 
systèmes  environnementaux.  Donc  l’économie  dépend  des  systémes  environnementaux 
pour évoluer mais par contre les systèmes environnementaux ne dépendent en rien sur 
l’économie pour évoluer car ils existent depuis des milliards d’années. Ces constatations 
nous  poussent  à  dire  que  c’est  plutôt  l’économie  qu’il  faudrait  intégrer  dans  le  vaste 
mouvement  des  cycles  de  la  nature  que  forment  les  systémes  environnementaux 
fonctionant à l’échelle de la planète toute entière.  
 
Notre deuxiéme remarque tient au concepte de développement durable. Au prime abord, 
ce concepte parait attrayant car il présuppose que la nécéssitée du développement peut se 
marier  aux  systémes  environnementaux  planètaires.  Ainsi  le  développement  durable 
pourrait  continuer  assurant  bien-être  matèriel  à  tout  les  habitants  de  la  planète  sans 
détruire pour autant celle-çi. Car en fin de compte, nous n’avons qu’une seule planète sur 
laquelle vivre, et ce serait vraiment dommage qu’en éssayant de donner une vie décente à 
l’ensemble de l’humanité nous la rendions tout bonnement invivable! Ce serait le comble 
de l’ironie! Mais voilà, le développement qu’il soit durable ou non, c’est aussi et toujours 
un  désire  de  croissance  économique.  Nous  constatons  également  que  ce  désire  de 
croissance économique ne s’éteint jamais.