Université Paris Est Créteil Département de Médecine Générale

DUERMG Paris Est Créteil. RSCE PAT INFEC 2013-2014 1
Université Paris Est Créteil
Département de Médecine Générale
MODULE SITUATIONS COMPLEXES T1
RSCE 2013-2014: Le patient présentant
une infection saisonnière
Je reçois ce jour, Madame S. accompagnée de ses 2 enfants, Jules et Rosalie.
« Bonjour, quelle est la raison de votre venue aujourd’hui ? »
« J’avais pris deux rendez-vous, docteur, mais nous sommes tous les 3 malades ! Si c’est
possible de nous voir ? On peut commencer par Jules, les plus petits d’abord ? »
Jules a 10 mois, et je le suis depuis la naissance. Il n’a pas d’antécédent particulier hormis
deux épisodes de rhinopharyngite.
« Alors, qu’est ce qui lui arrive à Jules ? »
« Et bien, Jules est enrhumé depuis 3 jours et je n’allais pas vous l’amener pour ça. Je gère
comme vous m’avez expliqué. Mais c’est surtout cette nuit, il a pleuré. Je lui ai pris sa
température, il avait 38°3. Comme en plus il se tenait l’oreille, je lui ai donné du Doliprane. Et
ce matin, il s’est réveillé tout grognon avec l’œil gauche tout collé. Je me suis dit qu’il fallait
que je vous l’amène, j’ai toujours peur des otites. Comme il avait toujours mal il me restait un
peu d’ibuprofène que j’avais acheté en pharmacie, et je lui en ai donné une dose »
Je demande à la maman de déshabiller Jules pour pouvoir l’examiner. Pendant ce temps, je
continue l’entretien. Puis j’examine l’enfant.
Jules est en bon état général, il a les joues bien rouges. Il pleure un peu quand je l’examine
et je demande à la maman de le prendre dans les bras, ce qui le calme.
L’auscultation cardio-pulmonaire est normale, à droite le tympan est congestif, à gauche, il
est inflammatoire et sans relief visible ; la gorge est propre, l’abdomen est souple. Il ne
présente pas d’éruption cutanée.
Je regarde ensuite son œil gauche. Je remarque des sécrétions jaunâtres dans le coin de
l’œil, les paupières ne sont pas gonflées et la conjonctive est normale.
«Jules a une rhino-pharyngite avec une otite congestive à droite, et une otite moyenne aiguë
à gauche. Connaissez-vous la différence entre les deux ? »
« Ah bah Docteur, pas trop, est-ce que vous allez lui prescrire des antibiotiques?»
Je lui explique la différence, puis ma prescription et ses raisons.
Je rédige l’ordonnance, puis je vérifie le carnet de vaccination.
«Justement Docteur, j’hésite un peu pour certains vaccins j’ai une collègue de travail qui ne
fait quasiment pas de vaccin à son fils et qui m’a dit que le vaccin contre la rougeole c’était
dangereux, vous en pensez quoi ?»
Après lui avoir demandé ce qu’elle savait de la maladie et du vaccin, je lui donne mon point
de vue sur l’intérêt de cette vaccination.
« Bon pour Jules c’est fait, on va passer à Rosalie, qu’est-ce qu’il lui arrive ? »
« Rosalie, elle a commencé à avoir de la fièvre hier, elle avait mal à la gorge. Et ça ne s’est
pas arrangé. Elle a toujours mal et elle a toujours de la fièvre, et puis elle a le rhume, elle
tousse, elle est vraiment malade la pauvre chérie »
Rosalie a 6 ans et n’a pas d’antécédent particulier, hormis des 2 épisodes d’angine lors des
3 dernières années. Je la connais depuis sa naissance.
A l’examen, je retrouve une fièvre à 38°4, l’auscultation cardio-pulmonaire est normale. Les
tympans sont normaux. L’examen de la gorge retrouve des amygdales augmentées de
volume érythémateuses avec un exsudat blanchâtre et une pharyngite postérieure. Il existe
des ganglions sous mandibulaires douloureux bilatéraux.
« Rosalie a une belle angine, je vais lui faire un test pour savoir si cette angine est virale ou
bactérienne »

DUERMG Paris Est Créteil. RSCE PAT INFEC 2013-2014 2
Je réalise le TDR, qui s’avère être négatif. J’explique à la maman que c’est une angine
d’origine virale et que vous allez lui prescrire un traitement contre les symptômes, fièvre et
douleur.
« Dites moi docteur, ça fait plusieurs angines qu’elle me fait, ma nièce a été opérée des
amygdales pour ça, moi, je suis pas trop pour”. Je lui explique mon avis.
« Bon et je vais finir par vous, puisque décidément la famille est pleine de microbes, qu’est
ce qu’il vous arrive?»
« Et bien j’ai commencé par être enrhumée il y a 2-3 jours, je toussais un peu, vous savez
avec tous ces enfants malades. J’ai commencé à avoir mal à la tête hier après midi, alors j’ai
pris du paracétamol. J’ai continué à avoir mal cette nuit malgré le paracétamol. Ce matin j’en
ai repris et ça à l’air de marcher mais à mon avis j’ai une sinusite, comme il y a 2 ans ».
Madame S. a 29 ans n’a pas d’antécédent, hormis un tabagisme estimé à 10 cigarettes/jour.
Je commente mon examen au fur et à mesure : apyrexie, auscultation cardio-pulmonaire
normale, gorge propre, rhinoscopie antérieure avec cornets inflammatoires et secrétions
séro muqueuses, pression des deux sinus douloureuse.
« Ca me fait mal, docteur, j’ai une sinusite, il va me falloir des antibiotiques »
« Je pense que vous avez plutôt une rhinopharyngite d’origine virale, je vais vous prescrire
un traitement pour soulager les douleurs».
« Docteur, vous savez, il y a deux ans, j’avais mal pareil, vous m’avez dit la même chose, et
puis j’ai fini chez l’ORL qui m’avait donné des antibiotiques car j’avais une sacré sinusite,
j’avais eu de plus en plus mal ».
« Qu’est ce qui vous fait penser que c’est la même chose aujourd’hui ? »
« Ben, le rhume et le mal de tête, et comme ça fait mal là où vous avez appuyé »
« Pour ma part, je pense que c’est différent car aujourd’hui, vous avez des signes de
sinusalgies qui peuvent faire très mal mais qui sont dues à la rhinopharyngite. A mon avis, si
vous aviez eu la sinusite, il y a 2 ans, vous deviez avoir plus mal du côté de la sinusite, car
on n’a pas la sinusite des deux côtés à la fois ».
« Ca c’est vrai docteur, j’avais eu mal d’un côté mais je ne me souviens plus bien lequel.
Mais j’ai peur que ça fasse comme la dernière fois ».
« J’ai bien compris, le traitement que je vais vous donner est le plus efficace dans cette
situation. La douleur doit décroître, si ce n’était pas le cas, je vous demande de me rappeler
pour m’expliquer ce qui se passe. »
J’explique à Madame S. les symptômes à surveiller et ceux qui nécessiteraient une nouvelle
consultation.
« Merci Docteur, vous croyez qu’on va y arriver ».
« Quand il y a des microbes comme ça dans la maison, c’est bien important de bien se laver
les mains, et de ne pas trop se faire des bisous sur le visage, car sinon, vous allez continuer
à vous échanger tous ces microbes ».
« Bon docteur, il faut que je vous paye les 3 consultations mais vous pouvez encaisser le
chèque qu’à la fin du mois comme la dernière fois ? »
« Pas de problème, Madame S »