OPIO SFCP MARS 2009 RESUME FAIT PAR ROGER MOUAWAD (Paris-AERIO) CHIRURGIE DES CANCERS DE L’OVAIRE Docteur R.VILLET (Paris) Le cancer de l’ovaire représente la première cause de décès par cancer gynécologique. Son mauvais pronostic est notamment dû au fait que son diagnostic est porté dans 70 % des cas à un stade avancé. Le traitement initial de ces formes avancées repose sur l’association d’une chirurgie d’exérèse complète et d’une polychimiothérapie à base de platine et de paclitaxel. Le rôle de la résection chirurgicale lors de la prise en charge initiale a été établi par Griffith en 1975. Le rationnel de la résection maximale repose sur la réduction du risque de développement de clones cellulaires résistant à la chimiothérapie et sur l’impact de la réduction tumorale sur la cinétique de division cellulaire. La quantité de reliquat tumoral en fin de traitement initial a un impact pronostic péjoratif. Dans l’étude de Griffith, les patientes sans reliquat tumoral après la chirurgie initiale avaient une médiane de survie de 49 mois alors que celle avec reliquat avaient une médiane de survie de 12,7 mois. La médiane de survie évolue en fonction de la quantité de résidu tumoral après la chirurgie initiale : 40 mois en cas de reliquat inférieur à 0,5 cm, 18 mois en cas de reliquat entre 0,5 et 1,5 cm et 6 mois en cas de reliquat supérieur à 1,5 cm. La notion d’impact du reliquat tumoral laissé après chirurgie initiale a été confirmée à l’ère de la polychimiothérapie à base de platine. L’analyse de 637 cas du Gynecologic Oncology Group confirme l’impact relatif du reliquat tumoral sur la médiane de survie à 4 ans: 60 % en cas de reliquat microscopique, 35 % en cas de reliquat macroscopique inférieur à 2 cm, moins de 20 % en cas de reliquat supérieur à 2 cm. Ces différents travaux reposent sur des séries non randomisées. Un récent essai prospectif randomisé de l’Organisation européenne pour la recherche et le traitement du cancer (EORTC) a confirmé que la chirurgie de réduction tumorale complète améliorait le pronostic des patientes atteintes d’un cancer de l’ovaire au stade avancé traitées par chimiothérapie lors de leur traitement initial Le traitement initial des formes avancées de cancer de l’ovaire permet d’obtenir un taux de réponse clinique de 60 à 80 % et un taux de réponse pathologique complète de 25 à 30 %. La survie à 5 ans de ces formes avancées de stades III et IV est respectivement de 22 et 8 %. Les patientes décèdent en général de l’évolution locorégionale de la maladie sous forme de carcinose péritonéale après un intervalle libre entre la fin du traitement initial et la survenue de la récidive. Parmi les patientes traitées pour un cancer de l’ovaire au stade avancé (au moins de stade III), avec une réponse complète attestée par une exploration chirurgicale de deuxième regard, la moitié présente une récidive locorégionale à 5 ans. À partir du diagnostic de la récidive locorégionale, la durée moyenne de survie est de 24 à 29 mois. En conclusion, les progrès sont sensibles et continus, les objectifs de la chirurgie dans les stades précoces = stadification complète et dans les stades avancés = reliquat macroscopique nul en fin d’intervention. Dans le cas ou la chirurgie initiale est impossible, une réévaluation dès la 2 ou 3 cures et nécessaire.