2016-10-17 Biopsies liquides: Prévenir les récidives du cancer

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48 LUNDI 17 OCTOBRE 2016
Santé
Richard
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la mesure de l’adN prove NaNt
de cellules caNcéreuses daNs
le saNg des patieNtes
atteiNtes d’uN caNcer des
ovaires pourrait permettre
de détecter précocemeNt la
récidive de la maladie et
d’améliorer la survie.
Le cancer est une maladie sour-
noise dans la mesure où elle évolue
souvent de façon silencieuse pen-
dant plusieurs décennies avant de
provoquer des symptômes clini -
ques. Il s’agit d’un grave problème,
car les traitements anticancéreux
actuels sont en général beaucoup
plus efficaces lorsqu’ils sont diri-
gés vers des tumeurs de petite
taille et la détection précoce de ces
tumeurs peut donc grandement
améliorer les chances de survie
des patients. C’est d’ailleurs pour
cette raison que beaucoup d’efforts
sont actuellement consacrés au
dépis t age précoce de certains can-
cers fréquents, comme ceux du
sein (mammographie), de la pros-
tate (PSA) et du côlon (coloscopie).
L’importante baisse de la morta-
lité associée au cancer colorectal
dans plusieurs pays occidentaux
est d’ailleurs une conséquence di-
recte des programmes de colosco-
pie qui sont maintenant offerts aux
personnes à risque (antécédents
familiaux de cancer, personnes de
50 ans et plus).
Des études récentes permettent
de penser que la détection de cel-
lules cancéreuses présentes dans
la circulation sanguine pourrait re-
présenter une véritable révolution
dans le dépistage précoce de plu-
sieurs types de cancers, de même
que dans la prévention des réci-
dives.
La progression du cancer s’ac-
compagne d’une libération de frag-
ments d’ADN dans le sang et il a
été démontré que la quantité de cet
ADN était étroitement corrélée
avec l’évolution de plusieurs types
de cancers, incluant ceux du côlon,
du sein, de la prostate et le méla-
nome.
associatioN utile
Cette association peut s’avérer
particulièrement utile pour déter-
miner une éventuelle récidive du
cancer après le traitement d’un
cancer: par exemple, une étude a
révélé que l’ADN tumoral pouvait
être détecté presque un an avant
l’apparition de métastases chez
des femmes traitées pour un can-
cer du sein, tandis que la dispari-
tion de cet ADN était associée à
une absence de récidive et à une
guérison complète1. Autrement dit,
la mesure de l’ADN tumoral est
l’équivalent d’une «biopsie liquide»
qui permet de détecter la présence
d’un cancer ou sa récidive à partir
d’un simple échantillon sanguin,
ce qui peut grandement améliorer
l’approche thérapeutique face à la
maladie.
caNcer de l’ovaire
Le cancer de l’ovaire est
c ertainement l’un des cancers qui
pourraient le plus bénéficier de
cette approche basée sur la biopsie
liquide. Chez la plupart des pa-
tientes, ce cancer a déjà atteint un
stade avancé et invasif lors du
diagnostic, et bien que la majorité
d’entre elles soient en rémission
après le traitement par chirurgie
et chimiothérapie, le cancer refait
surface chez environ 75 % des
femmes touchées.
Des résultats obtenus par une
équipe de la clinique Mayo, au Min-
nesota, pourraient permettre
d’améliorer ce bilan clinique2. Les
chercheurs ont prélevé un échan-
tillon de sang chez 10 patientes
attein t es d’un cancer de l’ovaire
avancé avant et après l’excision de
la tumeur par chirurgie, puis ils
ont comparé l’ADN présent dans
ces échantillons avec celui de la tu-
meur solide. Ils ont observé que si
l’ADN retrouvé dans le sang après
la chirurgie était identique à celui
de la tumeur solide, les patientes
risquaient de voir leur cancer réci-
diver; à l’inverse, si l’ADN tumoral
était absent du sang prélevé post-
chirurgie, elles étaient en rémis-
sion complète. Cette découverte
permet donc d’envisager un traite-
ment personnalisé pour chaque pa-
tiente, adapté en fonction de la pré-
sence de tumeur résiduelle à la
suite de l’excision de la tumeur par
chirurgie.
Il est donc permis d’espérer que
la détection de tumeurs résiduelles
dans le sang fera partie de notre
arsenal thérapeutique dans un
proche avenir, ce qui permettra
non seulement de diagnostiquer la
présence de tumeurs à un stade
précoce, mais aussi de suivre avec
précision son évolution après les
traitements anticancéreux.
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