élémentaires. Ainsi un professeur d’université est censé être, en même temps, enseignant et chercheur,
- Les individus jouent également des rôles multiples. Des phénomènes d’interférences peuvent se produire entre ces
rôles.
- La variance des rôles dépend de la structure d’interactions, il y a apprentissages du système fonctionnel. Les travaux de
Goffman illustre ce point de vue dans l’univers psychiatrique avec le rôle du « proche-parent ».
- Les anticipations de rôles sont parfois irréversibles et les « coûts de sortie » peuvent en être très lourds.
- La découverte d’un rôle est graduelle, elle se fait à la manière d’un puzzle, pièces par pièces, d’où le sentiment parfois de
« prise au piège », de certains agents, l’impression que les institutions ont la fonction latente d’être des machines à manipuler.
(Cas de Mlle X qui a le sentiment d’être enfermée dans les études). On parle de rôle lorsqu’il existe une organisation
minimale. Les relations entre acteurs sont considérées dans un système analysé d’un point de vue organisationnel. Les
individus dans cette réalité quasi organique sont ramenés à l’exécution de rôles et remplissent des fonctions. Pour Merton ces
rôles composites comportent une variance, cela évite l’écueil de Wrong qui va jusqu’au conformisme des rôles. Cet écueil
serait le passage d’une analyse fonctionnelle au fonctionnalisme. Le facteur composite des rôles est la part d’autonomie de
chacun d’eux. De même il y a un caractère privé des choix et décisions, ce que Boudon nomme l’hyperfonctionnalisme ne
tient pas compte de la marge d’autonomie en considérant les classes sociales comme imposant des rôles contradictoires.
Chapitre IV
Sociologie et système d’interdépendance
Boudon appelle système d’interdépendance un système d’interaction où les actions individuelles peuvent être analysées sans
référence à la catégorie des rôles. Pour la clarté du vocabulaire il parle d’acteur individuel dans le cas de systèmes
fonctionnels et d’agent individuel dans le cas de systèmes d’interdépendance.
Les systèmes d’interdépendance sont souvent caractérisés par le fait que les actions de chaque agent engendrent des
phénomènes collectifs non recherchés, il se produit plus souvent dans ces systèmes des effets appelés « effets émergents » ou
« effets d’agrégation ». (C’est-à-dire des effets non inclus dans les objectifs de l’acteur)
Boudon étudie de tels systèmes à travers l’analyse de Merton (phénomène de racisme aux E. U. à la fin de la première
guerre) Le système d’interdépendance créé dans ce cas un effet d’amplification : les effets locaux des actions individuelles
étaient amplifiées au niveau global par l’interdépendance entre les agents.
Hegel et Marx parlent respectivement de contradiction et de valeurs défensives pour approcher cette notion. Leurs schémas
sont trop mécanistes selon Boudon. Les « patterns-variables » analysés par Simmel représentent quatre variables de
configuration :
Spécifique/ diffus
Universel/particulariste
Affectivement neutre/ non neutre affectivement
Orienté vers l’accomplissement / ascriptif
Après de nombreux exemples d’effets émergents au niveau macro sociologique et méso sociologique Boudon insiste sur la
diversité des systèmes d’interdépendances. Certaines de ces structures amplifient les objectifs des agents, d’autres les
retournent, certaines les respectent mais produisent des effets collectivement positifs que les agents seraient incapables de
réaliser s’ils cherchaient à les obtenir directement. D’autres encore sont responsables de changements sociaux globaux
prenant la forme de véritables innovations collectives.
Chapitre V
Sociologie et changement social : processus reproductif
La dynamique du social
La dynamique du social par rapport à une approche statique, plutôt que de prédire le changement à long terme, vise
à repérer la logique du changement dans une dimension restreinte (abordable)
Le sociologue considère que le changement social n’est intelligible que si l’analyse descend jusqu’aux agents
sociaux les plus élémentaires. Il convient d’appliquer le principe de l’individualisme méthodologique déjà énoncé
au niveau de la statique sociale.
Les relations rétroactives permettent de caractériser les principaux types de processus de changement social. Trois grandes
catégories de processus peuvent être distinguer: les processus reproductifs, les processus cumulatifs, les processus de
transformation.
Les processus reproductifs sont caractérisés par l’absence d’effets de rétroaction. Les sorties du système n’agissent
ni sur le bloc central du système, ni sur son environnement.
Le système d’interactions entre le directeur et le contrôleur financier décrits par Crozier est un exemple de processus
reproductif. L’environnement institutionnel est suffisamment flou pour laisser une marge d’interprétation aux antagonistes et
créer ainsi une zone de conflit. Mais d’un autre côté il est suffisamment contraignant pour que l’issue ne fasse guère de doute
et engendre par-là un système de relations stable et répétitif. Il convient ici de souligner que les acteurs du « Monopole
Industriel » ne sont guère en mesure d’agir sur leur environnement et de provoquer ainsi une modification de la structure de
leurs relations.