substrat adéquat. En d’autres termes, la zostère peut se reproduire par bouturage. Ces
moyens favorisent l’établissement de la zostère dans de nouveaux milieux ou le
rétablissement des herbiers de zostère dans des milieux perturbés.
Dans le cas de la reproduction sexuée, les fleurs de zostère sont formées par la
métamorphose de feuilles matures. Ces feuilles métamorphosées supportent les
organes mâles et femelles : respectivement, les étamines et les pistils (fig. 5). Suite à
la pollinisation de fleurs, les feuilles métamorphosées vont également contenir les
graines de la plante. Une concentration élevée de sel peut nuire à la production de
fleurs. Par contre, le stress causé par les glaces hivernales (qui peuvent arracher une
parcelle de fond marin qui contient les rhizomes), seraient à l’origine d’une floraison
accrue (Thayer et al. 1984).
Figure 5 : Sur cette photo, le brin du haut
porte des étamines (ressemblent à des
grains de blé), celui du centre est un brin
non modifié et celui du bas porte les pistils
(sont plus petits et ont la forme d’un Y).
(Photo : CREGÎM)
Contrairement aux plantes terrestres, la pollinisation de la zostère marine ne se fait
pas par le vent ou les insectes mais par les mouvements de l’eau (courant et marée).
Habituellement, les pistils, organes femelles, mûrissent avant les étamines sur un
même individu et une pollinisation croisée se produit. C’est-à-dire que le pollen des
étamines d’un individu rencontre un pistil mature d’un autre individu. Parfois les deux
organes (mâle et femelle) sont matures simultanément et le plant peut se polliniser
lui-même (Thayer et al. 1984).
Le pollen de la zostère est filiforme (en forme de fil) et collant, ce qui lui permet
d’adhérer plus facilement aux pistils. Lorsque les étamines sont parvenues à maturité,
elles laissent échapper le pollen filamenteux dans le courant. Ce pollen est assez léger
pour rester en suspension dans l’eau plusieurs jours. Cette caractéristique augmente
les probabilités de rencontre entre le pollen et les pistils (Davison et Hugues 1998).
Une fécondation fructueuse se traduira par une graine dans un fruit (fig. 6).
La couleur verte du fruit trahit la présence de chlorophylle, le pigment vert qui permet
aux plantes de faire de la photosynthèse et ainsi de fabriquer des molécules
organiques. Pour les fruits, la photosynthèse sert à produire une petite bulle d’oxygène
dans la capsule de la graine. Cette bulle fera éclater la capsule pour relâcher la graine
lorsqu’elle sera mature (Davidson et Hugues 1998). Les graines matures sont