main invisible du marché procède à l'allocation optimale des ressources. Lorsqu'elle est prise en
défaut, la main visible de l'Etat prend le relai. La fonction d'allocation ou d'attribution des
ressources consiste à rendre optimale l'allocation des ressources. Ces ressources, c'est le capital, le
travail et les ressources naturelles. Et dès lors que la procédure marchande classique ne permet pas
d'atteindre l'optimum, on est en situation sous-optimale, et l'Etat doit ramener l'économie à
l'optimum. Cinq situations typiques où l'Etat est fondé à intervenir. Le monopole (absorbtion, fusion
d'entreprises) que l'Etat peut casser, réglementer, nationaliser. Deuxième situation : les rendements
croissants – situation qu'on rencontre en économies de réseaux. L'Etat intervient en nationalisant le
monopole, souvent. Troisième situation : les pollutions et autres externalités, à savoir que le prix
n'intègre pas les coûts annexes. Quattro : les biens publics (éducation ?). Quinto : les biens dits
tutélaires, l'Etat souhaite influer sur la consommation des consommateurs souverains (santé,
hygiène, éducation). L'éducation est nécessaire à l'économie, on la rend obligatoire jusqu'à seize
ans. À l'inverse, limitation de la consommation de tabac. La fonction de répartition. On peut
considérer que les inégalités qu'on voit se former sur le marché ne sont ni fondées, ni souhaitables
pour le bon fonctionnement de l'économie. Il ne faut pas aller jusqu'à l'égalitarisme qui conduit à
une paralysie des marchés. On ne peut pas se passer du marché, mais on ne doit pas lui laisser le
dernier mot. Où placer le curseur, alors ? Dans tous les cas, l'Etat va intervenir par le budget et la
fiscalité, ainsi qu'une politique sociale. Dans cette fonction de répartition, l'Etat peut aussi chercher
à améliorer les chances d'accès à un certain nombre de biens. Ça passe par la mise en place de
services publics. La fonction de stabilisation sert à réguler l'activité économique. Le plein emploi de
la force de travail, la croissance, ... etc. Ce sont les politiques conjoncturelles d'intervention
publique.
Ces trois fonctions sont-elles interdépendantes ou non ? Musgrave affirme qu'elles sont
interdépendantes, tout en ajoutant qu'elles pouvaient être menées par des services différents. On a
une infinité de solutions possibles à l'allocation des ressources. L'Etat doit faire des choix.
L'économiste montre les voix possibles, leurs coûts et avantages. La théorie économique ne définit
pas de solutions. La répartition spontanée des ressources qu'opère le marché doit être corrigée. Mais
les politiques de redistribution on des effets sur l'activité économique, autrement dit sur la fonction
de stabilisation/régulation. Chaque service du gouvernement pourrait se spécialiser dans
l'accomplissement d'une des fonctions, sous réserve que les autres fonctions soient assurée de
manière optimale par les autres services. Cette séparabilité des fonctions a fait débat parmi les
économistes. Il faut mettre en agence les fonctions. Musgrave a le mérite de créer une typologie
claire, mais elle est normative et fait l'impasse sur les conflits d'intérêts qui pourraient opposer les
différents bureaux, pour reprendre le terme de l'école du Public Choice.