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Cette législation exclut de la brevetabilité le clonage humain reproductif et la
commercialisation d’embryons ou d’éléments du corps humain. En ce que concerne
l’animal la directive interdit même la délivrance d’un brevet en cas de modification
génétique susceptible d’engendrer des souffrances inutiles. Tout en réglementant
les conditions dans lesquelles une invention basée sur de la matière biologique peut
bénéficier d’une protection par brevet, la directive n’a cependant pas pour objectif de
fixer les conditions dans lesquelles la recherche elle-même peut s’effectuer. En
d’autres termes, cette directive ne remplace ni ne rend superflues les législations
nationales, européennes ou internationales qui, fondées sur l’éthique, établissent
des limitations, des interdictions ou des contrôles aussi bien des recherches elles-
mêmes que de l’utilisation ou de la commercialisation de leurs résultats.
Dans sa communication de janvier 2000 sur l’Espace Européen de Recherche, la
Commission a mis en évidence la nécessité de promouvoir un espace européen de
valeurs éthiques partagées en Europe et elle entend prendre des actions à cette fin.
Le Cinquième Programme Cadre de Recherche et de Développement
Technologique (1998-2002) respecte les principes éthiques fondamentaux et exclut
le financement de projets de recherche impliquant le clonage d’embryons humains à
des fins reproductives.
En ce qui concerne le clonage thérapeutique, aucun projet de recherche ne fait
actuellement l’objet d’un financement communautaire. En revanche des projets de
recherche en bioéthique concernant les risques et bénéfices potentiels des
technologies de clonage sont soutenues financièrement. De plus, le Programme
Cadre finance des approches complémentaires visant à mettre au point de nouvelles
techniques de thérapie cellulaire, notamment desà partir de travaux très importants
sur la différenciation cellulaire.
Enfin le Groupe Européen d’Ethique des Sciences et des Nouvelles Technologies
(http://europa.eu.int/comm/secretariat_general/sgc/ethics/fr/index.htm) créé par la
Commission et présidée par Mme Noëlle Lenoir joue un rôle essentiel dans la
contribution de la Commission au débat sur le clonage thérapeutique. Il rendra le 15
novembre 2000 un avis très attendu portant sur les aspects éthiques de la recherche
sur les cellules souches humaines et de leur utilisation éventuelle. La Commission
entend renforcer dans un très proche avenir le rôle du Groupe Européen d’Ethique.
Le but de la Commission est de conjuguer le développement scientifique et
technologique avec l’affirmation de valeurs partagées par les citoyens européens.
Le GROUPE EUROPÉEN D'ÉTHIQUE DES SCIENCES ET DES NOUVELLES
TECHNOLOGIES est consultatif, indépendant et pluridisciplinaire. Il a été créé par la
Décision du 16 décembre 1997. Ses 12 membres sont nommés pour 3 ans par la
Commission à titre personnel: Mme Noëlle Lenoir (F), Mme Paula Martinho Da Silva (P),
Dr Anne McLaren (UK), Prof. Marja Sorsa (SF), Prof. Ina Wagner (A), Prof. Göran
Hermerén (S), Prof. Gilbert Hottois (B), Prof. Dietmar Mieth (D), M. Octavi Quintana Trias
(E), Prof. Stefano Rodota (I), Prof. Egbert Schroten (NL), Prof. Peter Whittaker (IR). Le
Groupe est saisi à la demande de la Commission ou à la demande du Parlement
européen et du Conseil. Il peut également se saisir lui-même.