Service de presse de Travail.Suisse – No 11 – 25 août 2008 – Salaires
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suisse, les personnes qui travaillent en Suisse doivent alors endosser avec leurs dépenses
le rôle de locomotive économique. Et ce n’est possible que si elles gagnent autant ou plus
en 2009. Cette opinion est également partagée par le Centre de recherches conjoncturelles
de l’ETH de Zurich (KOF) (cf. Sonntagszeitung du 17 août).
Des accords salariaux comprenant la compensation intégrale du renchérissement et
une hausse des salaires réels sont nécessaires pour l’évolution positive de
l’économie en 2009.
Les revendications salariales sont-elles trop élevées ?
Mais les entreprises peuvent-elles encore vraiment accorder des augmentations de salaires
au vu du ralentissement de l’économie ? D’un point de vue d’économie générale, elles le
peuvent de toute façon. Car l’évolution de la productivité, considérée sur plusieurs
années, détermine la possibilité de rehausser fortement les salaires réels. Et c’est là qu’on
observe un net retard des salaires.
Selon l’Office fédéral de la statistique, la productivité du travail a crû d’environ 10
pourcent de 2000 à 2006. Cela signifie que depuis l’an 2000 les salaires réels auraient pu
augmenter de 10 pourcent environ. En réalité, la croissance des salaires réels ne s’est
élevée qu’à 4 pourcent. Au vu de la croissance rapide de la productivité du travail, nos
revendications ne sont pas trop hautes. Même si nous réussissons à les imposer, il reste
encore de la marge pour d’autres augmentations dans les années qui viennent.
En raison de l’accroissement de la productivité du travail, les revendications
salariales sont plus que justifiées et laissent encore de la marge pour d’autres
augmentations ces prochaines années.
La capacité concurrentielle internationale des entreprises suisses n’est pas en danger
Les employeurs avancent toujours l’argument selon lequel les hausses de salaires minent
la capacité concurrentielle des entreprises suisses. Mais lorsque nous considérons le
succès que les entreprises suisses ont eu au plan international ces dernières années et le
fait que la Suisse ait connu ses plus grandes années de boom économique depuis
longtemps, la capacité concurrentielle internationale de la Suisse ne peut pas être aussi
mauvaise que cela.
Bien plus que les salaires, ce sont des collaboratrices et des collaborateurs qualifiés et
motivés qui déterminent la capacité concurrentielle des entreprises suisses; ce sont eux
qui permettent une productivité extraordinairement élevée à la place économique suisse.
Et pour qu’il continue d’en aller ainsi, les salaires doivent suivre.
Les hausses de salaires ne mettent pas en danger la capacité concurrentielle des
entreprises suisses mais contribuent bien plus à la maintenir.