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ECONOMIE GENERALE STS 2ème ANNEE
CHAPITRE VIII
L’UNIFICATION DU MARCHE EUROPEEN
Situer la place de l’Union européenne dans l’économie mondiale
Rappeler les grandes étapes de la construction européenne depuis le traité de Rome
Décrire le processus de constitution du marché unique, en dégager les conséquences
I LA PLACE DE L’EUROPE DANS LE MONDE
A L’UNION EUROPENNE PUISSANCE ECONOMIQUE.
L'Europe est une très grande puissance économique qui possède des atouts mais
aussi des handicaps.
1) Points forts de l’économie de l’UE.
L’UE est la première puissance économique mondiale : Première en terme de
PIB, l’UE totalise 30% du PIB mondial 2006, contre 28% USA. En dollar PPA,
les chiffres des deux puissances sont plus proches, autour de 25%.
L'Union européenne est le premier partenaire commercial du monde :
L’UE = 7 % de la pop. du monde, représente 40 % du commerce mondial de
marchandises (US = 22%) et 25% des services (US = 22%)
Premier exportateur mondial, deuxième importateur derrière les Etats-Unis.
Les Etats-Unis restent le principal partenaire commercial, suivi de la Chine,
mais la majeure partie des échanges des membres de l'Union sont réalisés
intrazone plus de 60%), et notamment à l’intérieur de la zone euro (avantage
de protection contre les chocs dus au change).
L’économie de l’UE est cependant plus ouverte que les autres : le commerce
international représente 14% de son PIB contre12% USA et 11% pour le Japon
La balance des transactions courantes est excédentaire pour la zone euro
(déficitaire pour les Etats-Unis). Positions très fortes en ce qui concerne les
produits alimentaires, chimiques, la mécanique et les services. Par contre, depuis
2005, elle est négative pour l’Europe à 27 (-0.5 en moyenne, -0.7 en 2007).
L'Union européenne est le premier marché mondial des pays industrialisés :
L’Europe des 27, avec près de 500 millions d'habitants, donc de consommateurs,
est le premier marché mondial des pays indus, devant les USA et le Japon.
L’UE est le premier acteur en matière d'investissement direct à l'étranger
(IDE). Ceux-ci sont surtout effectués à l'intérieur de la zone mais également à
destination des pays tiers et en provenance de ces pays.
L’Inflation de la zone est maîtrisée et surveillée par la BCE (objectif à MT de
2% pour la zone euro ….)
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2) Les points faibles de l’économie de l’UE.
Foucher Perf p. 111 doc. 2 / hors crise mondiale fin 2008 !
Une croissance molle : Au cours des années quatre-vingt-dix, le PIB
américain a augmenté d'environ 30 % mais celui de l'Union européenne
seulement de 17 %. Les gains de productivité en Europe sont inférieurs aux
gains de productivité américains (même si la France a une position différentes
> USA sur ce point)
Un chômage fort et persistant : Les pays de l’UE sont caractérisés par la
présence d’un fort taux de chômage (autour de 9% pour l’UE, 8% pour la zone
euro et 13% pour les derniers entrants) comparés aux 5-6% USA et 4-5% Japon.
Cependant, la crise de fin 2008 va faire sensiblement remonter tous ces chiffres, et ce
partout dans le monde (10% prévus aux usa !)
Un manque d’investissement dans la Recherche et l’innovation : La part du
PIB consacrée à la recherche en Europe est inférieure à celle du Japon et des
États-Unis.
De ce fait l'Union européenne connaît également des difficultés en ce qui
concerne sa spécialisation : elle est distancée par le Japon et les E.U. dans le
secteur des technologies de l'information et de la communication.
Une spécialisation sectorielle préoccupante
Elle dégage un excédent grâce aux produits haut de gamme mais elle a des
points faibles dans l’énergie, les produits de gamme moyenne (agroalimentaire,
métaux non ferreux) ainsi que les produits bas de gamme (textile, électronique,
bois-papier).
Elle est surtout très concurrencée dans la haute technologie (hors aéronautique et
aérospatial) et des faiblesses importantes dans deux secteurs d’avenir :
l’informatique et les composants électroniques.
L’UE est un ensemble hétérogène : Les pays européens présentent encore des
niveaux de développement très inégaux, bien que les écarts aient été réduits au
cours des dernières années. Ceux-ci vont, de nouveau, augmenter à la suite de
l'élargissement.
Voir graphique page suivante.
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Les Espagnols désormais plus riches que les Italiens Pour la première fois,
l'Espagne a dépassé l'Italie en termes de PIB par habitant. C'est la principale
information qui ressort des statistiques Eurostat pour l'année 2006. Parmi les
treize pays de la zone euro, l'Espagne est désormais classée huitième, avec 105
points (la base 100 représentant la moyenne de l'Union européenne à vingt-
sept), devant l'Italie (103 points) qui perd une place. El País remarque que
l'Espagne est donc désormais plus riche que l'Italie. La France, elle, est
septième avec 111 points, talonnée par Madrid. Or, si l'économie espagnole
continue de croître aussi rapidement, la France pourrait elle aussi être doublée
dans quelques années. Le Luxembourg, avec 280 points, reste très loin en tête.
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B L’UNION EUROPENNE PUISSANCE DEMOGRAPHIQUE.
L’Europe des 27 compte près de 500 millions d'habitants = 7.8% de la pop. mondiale.
L’espérance de vie y est très élevée :
75/82 (moy 78) dans l’UE en 2005
77/84 pour la France
La population européenne vieillit.
distribution
L’accroissement naturel est négatif, et c’est le solde migratoire qui permet une croissance
démographique cependant faible (On prévoit une population de 521 M en 2035).
Le taux de fécondité européen est de 1.5 en moyenne européenne (cas à part
de la France et de l’Irlande proche de 2) : L'effectif des personnes âgées a
tendance à croître sans que cette croissance soit compensée par l'augmentation
du nombre des personnes plus jeunes.
En 2004, le solde migratoire de l'Union européenne présentait un excédent de
1 800 000 personnes, alors que l'accroissement naturel de la population était
« seulement » de 500 000.
En 2004, les pays qui ont accueilli le plus grand nombre d'étrangers sont
l’Espagne, l'Italie et le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne
Malgré une politique d'immigration nuancée, différente d'un pays à l'autre, l'Europe a
besoin d'accueillir des travailleurs étrangers car les conséquences économiques sont
extrêmement importantes : équilibre conso épargne, structure des dépenses publiques,
productivité, ralentissement de la croissance etc.
Cas de la France
En 2004, avec 800 200 naissances et 519 600 décès, l'accroissement naturel de la
France s'élève à 280 600 personnes. Le solde migratoire est estimé à 109 000
personnes. Au total, la population augmente donc de 389 600 personnes en un an
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Pays
Accroissement naturel
Solde migratoire
Accroissement total
Espagne
+82,6
+610,1
+692,7
Italie
+15,9
+558,3
+574,2
France entière
+280,7
+108,8
+389,4
Royaume-Uni
+132,9
+201,8
+334,7
Irlande
+33,5
+48,0
+81,5
Autriche
+4,7
+61,7
+66,4
Portugal
+7,3
+47,3
+54,6
Belgique
+14,1
+35,4
+49,5
Pays-Bas
+57,4
-9,9
+47,5
Suède
+10,4
+25,3
+35,7
Grèce
0,0
+35,0
+35,0
Chypre
+3,1
+15,7
+18,8
Finlande
+10,2
+6,7
+16,9
Danemark
+8,8
+5,0
+13,8
République tchèque
-9,5
+18,6
+9,1
Slovaquie
+1,8
+2,9
+4,7
Luxembourg
+1,9
+1,5
+3,4
Malte
+1,0
+1,8
+2,8
Slovénie
-0,6
+1,8
+1,2
Estonie
-3,8
-0,3
-4,1
Lettonie
-11,7
-1,1
-12,8
Pologne
-7,4
-9,4
-16,8
Hongrie
-37,4
+18,2
-19,2
Lituanie
-10,9
-9,7
-20,6
Allemagne
-112,7
+81,8
-30,9
Union Européenne
+472,5
+1 855,1
+2 327,6
Islande
+2,4
+0,6
+3,0
Norvège
+15,8
+13,1
+28,9
Suisse
+12,9
+38,1
+51,0
États-Unis
+1 696,6
+999,2
+2 695,8
Japon
+103,1
-1,8
+101,4
Sources : Eurostat et instituts nationaux de statistique
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